Le mouvement SENS déplore la non communication par les autorités des raisons de l’enlèvement de son coordonnateur national Me Guy Hervé Kam, qui a été interpellé dans la nuit du 24 au 25 janvier dernier à sa descente d’avion à l’aéroport international de Ouagadougou. C’était au cours d’une conférence de presse ce lundi 26 février 2024 à Ouagadougou.
Selon les conférenciers, les raisons de l’enlèvement de leur leader ne sont jusqu’à présent pas connues. « Notre mouvement, après avoir adressé sans succès des correspondances à trois ministres, à savoir le ministre de l’administration territoriale et de la sécurité dont relève hiérarchiquement la Sûreté nationale, le ministre de la justice, garde des sceaux et le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, a dépêché une délégation qui s’est rendue dans les locaux de la Sûreté nationale le 20 février dernier. Nous n’avons pas pu voir notre coordonnateur national ni avoir la moindre information sur les raisons de son enlèvement, et les conditions de sa détention », a fait savoir le secrétaire national à l’orientation politique Idrissa Barry.
Et d’ajouter « un mois après cet enlèvement, les autorités n’ont toujours pas communiqué sur son cas, encore moins saisi la justice. Tous les procureurs de la ville de Ouagadougou disent n’avoir pas ordonné cette arrestation arbitraire et cette séquestration. De même, aucun n’a été informé de quoi que ce soit. La seule information pour l’instant, c’est qu’il serait détenu à la Sûreté de l’Etat, sans aucune procédure judiciaire connue de ses avocats et de sa famille biologique ou politique ».
Pour les conférenciers, il est important que les autorités corrigent leur trajectoire en matière de gouvernance politique pour permettre un large rassemblement des fils et filles du pays. « Notre pays, dans sa fragilité actuelle, n’a pas besoin de ces divisions. C’est pourquoi, nous réclamons la libération de Me Guy Hervé Kam et de tous les citoyens arrêtés arbitrairement. Si les autorités détiennent des preuves qu’ils ont commis des délits ou des crimes, que la justice soit saisie dans ce cas pour qu’ils puissent se défendre comme tout justiciable devant la loi », a indiqué monsieur Barry.
Concernant les rumeurs sur les réseaux sociaux affirmant que l’avocat serait mêlé à une histoire de déstabilisation de la transition, les camarades de lutte de Me Kam rejettent ces accusations. « Ceux qui l’accusent sont des gens qui ne connaissent pas Me Guy Hervé Kam, ce qu’il a comme valeur, ce qu’il défend comme valeur. Nous pensons que ce sont des gens de mauvaise foi qui essaient de tenir ce genre de propos. L’homme que nous connaissons ne peut pas faire cela. Nous pensons que ce sont des gens qui sont manipulés. Dans tous les cas, s’il arrivait qu’il soit auteur desdites accusations, que la justice soit saisie et que ses droits soient respectés. Qu’on suive les règles de droit en matière d’arrestation et de jugement. Si ce n’est pas fait, certainement, ils n’ont rien à lui reprocher », a laissé entendre les conférenciers.
Ils ont par ailleurs réclamé la libération de tous ceux qui ont été enlevés.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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