Malgré sa déclaration réaffirmant la fin effective de son mandat à la tête du pays pour le 2 avril 2024, le président Macky Sall n’est pas au bout de la pression populaire ; les mobilisations étant toujours de mise, pour lui exiger une proposition de date pour l’élection. Même le dialogue national annoncé pour débuter le lundi 26 février autour de la préoccupation ne semble pas avoir l’effet de faire baisser la pression entretenue par l’opposition et la société civile.
Après la levée de boucliers suscitée par sa décision de reporter sine die le scrutin présidentiel initialement prévu pour le 25 février 2024, et ce, à quelques heures seulement de l’ouverture officielle de la campagne électorale, le président Macky Sall s’est retrouvé face à la pression populaire. Une tension que même ladécision du Conseil constitutionnel portant annulation de ce décret de report de dix mois de l’élection présidentielle n’est pas parvenue à faire chuter. Le dialogue national projeté pour se tenir à partir de lundi 26 février autour du sujet et pour la recherche d’un ‘’consensus », semble coincer par des intentions de boycott affichées.
« Les concertations nationales convoquées en urgence par Macky Sall pour sortir de l’impasse électorale touchent déjà un mur. Refusant d’avaliser les « manœuvres dilatoires » du chef de l’Etat, les principaux candidats à la présidentielle ont fait faux bond à l’invitation au dialogue. Un désaveu cinglant qui hypothèque d’ores et déjà les chances de succès de cette initiative, et fait planer le spectre d’une crise sans précédent après le 2 avril prochain. Pourtant, Macky Sall, qui s’était engagé à ne pas se représenter pour un troisième mandat, avait misé gros sur ces 48h de débats pour trouver une issue consensuelle. Conscients de la pression croissante de la rue et de la question qui entoure désormais la légitimité de son pouvoir, le président espérait apaiser les tensions en ouvrant le dialogue avec ses opposants. Mais c’était sans compter sur leur détermination à obtenir le respect des délais constitutionnels pour le scrutin. Un à un, les principaux candidats, dont Ousmane Sonko, leader charismatique de l’opposition aujourd’hui écroué, ont fait savoir qu’ils ne se rendraient pas aux discussions. Une défiance exacerbée par l’incarcération de plusieurs figures de l’opposition, mais aussi par le souvenir encore vif des émeutes meurtrières nées des accusations de fraude en 2021 », lit-on sur SenePlus.com, qui craint une montée de la pression sur le terrain et une dégénération à nouveau de la crise en violences, après celles de ces dernières semaines déjà à l’origine de pertes en vie humaine.
« Dos au mur, Macky Sall n’a désormais plus que quelques semaines pour trouver un accord et éviter le chaos. Mais après l’échec de sa main tendue, les scénarios de sortie de crise s’amenuisent dangereusement », présente le confrère sénégalais.
Ce samedi 24 février à Dakar, capitale, ils étaient encore plusieurs centaines de Sénégalais à manifester pour maintenir la pression sur le chef de l’Etat, d’organiser la présidentielle avant la fin de son mandat le 2 avril, informe VOA.
C’est dire que l’actualité politique sénégalaise n’a pas encore fini de rendre son verdict, les jours à venir pourraient cacher des épisodes de cette crise politique qui a fait le nids depuis l’éclatement de l’affaire dite Ousmane Sonko.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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