À l’issue de l’audience du 29 janvier 2024, sur l’affaire opposant Adama Siguiré à la Confédération général du travail du Burkina (CGT-B), Me Prosper Farama donnait son opinion sur les arrestations de citoyens. Il répondait aux questions des journalistes depuis le Tribunal de grande instance de Ouaga I. « Que la loi et la justice, même si elle est imparfaite soit notre seul guide. Sinon nous allons dans le décor total et absolu », a-t-il exhorté.

« Nous n’empêchons personne, notamment une autorité judiciaire de lancer des poursuites ni contre un avocat, ni contre notre client, même s’il est le secrétaire général de la CGT-B », affirmait Me Prosper Farama à la presse. Le procès qui confronte son client à l’enseignant de philosophie et écrivain, Adama Siguiré venait d’être renvoyé au 26 février 2024.

Selon Me Prosper Farama, ayant prêté serment, il a été dit que le président s’engageait à respecter la constitution, la loi et le droit, dans la déclaration de départ. Ce qui est donc, valable pour tout le monde, estime-t-il ; « qu’on soit juge, militaire, civil, avocat, etc., nous devons tout faire pour respecter cela ».

Pour Me Farama, si l’on reproche quelque chose à un avocat, un journaliste, un ministre ou au secrétaire général de la CGT-B, ce qu’il faut faire, c’est de juste respecter la procédure. « Une fois la procédure respectée, s’il y a des éléments contre la personne pour la condamner, tout le monde verra qu’on la condamnera. Quand bien même qu’elle aura droit à une défense et sera donc défendue », a-t-il soutenu.

« Ce qui se passe actuellement nous inquiète tous à plus d’un titre. Nous sommes arrivés à une situation où je crains que demain, on n’ait plus foi en nos autorités de police judiciaire. Quand bien même qu’une personne mandatée par une autorité judiciaire viendrait chez vous », regrette le juriste.

De la modeste connaissance qu’il dit avoir du droit, les basiques d’une interpellation peuvent notamment se faire par convocation de l’intéressé. « On peut même téléphoniquement convoquer quelqu’un pour qu’il vienne répondre des faits qui lui sont reprochés », a-t-il expliqué.

De l’avis de Me Farama, le message qui devrait être adressé à tous (intellectuels ou pas), « c’est que nous respections la loi ». « Que la loi et la justice, même si elle est imparfaite soit notre seul guide. Sinon nous allons dans le décor total et absolu. C’est ce que nous demandons et cela fait 20 à 30 ans que nous insistons sur cette question », a-t-il souligné.

Hamed Nanéma

Lefaso.net

Source: LeFaso.net