« Protéger le chauffeur, » c’est l’ambition de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), qui a déployé une équipe de contrôleurs pour vérifier que les chauffeurs sont effectivement affiliés à l’institution. Sur les lieux, dans la soirée de ce vendredi 29 décembre 2023, plus précisément à environ 2km du poste de péage en partance pour Fada N’Gourma, nous avons constaté le dynamisme de l’équipe, à pied d’œuvre pour s’assurer que les chauffeurs sont en règle.

L’opération de contrôle des cartes d’affiliation menée par la CNSS a débuté depuis un peu plus d’une semaine. Les contrôleurs, sur le terrain 24h/24 nonobstant les conditions météorologiques difficiles, marquées par les vents, la poussière et le froid, s’assurent que les chauffeurs sont en règle. Une fois face au contrôleur, le chauffeur présente sa pièce d’identité, sa carte d’affiliation, la carte grise du véhicule et son permis de conduire.

Par la suite, pour s’assurer que le chauffeur est connu des fichiers de la CNSS, l’agent de contrôle effectue une vérification en contactant le siège par appel téléphonique. Si tout est en règle, le contrôleur remplit une fiche qui atteste de sa conformité vis-à-vis de la loi, avant de le laisser passer son chemin. Dans le cas contraire, le véhicule est immobilisé jusqu’à ce que le propriétaire décante la situation.

2. Une vue des engins qui stationnent pour se faire contrôler

L’objectif de cette opération est de protéger les chauffeurs. « Par jour, ce ne sont pas moins de 500 véhicules qu’on contrôle. Ce qu’on veut à travers cette opération, c’est surtout sensibiliser les chauffeurs pour que chacun puisse comprendre l’importance de l’affiliation. Le chauffeur peut par exemple faire l’objet d’un accident, vouloir bénéficier de l’allocation familiale, de sa pension etc. S’il n’est pas affilié, ce n’est pas possible. Lorsqu’un propriétaire de véhicule ou une structure recrute un chauffeur, la loi souligne l’obligation de le déclarer à la CNSS dans les huit jours qui suivent. Il faut donc que les propriétaires le fassent et que les chauffeurs eux-mêmes dénoncent ceux qui ne le font pas. C’est pour leur bien avant tout », confie Catherine Roamba, contrôleur du recouvrement à la CNSS.

« Dans ce contrôle, on a des patrons qui ne sont pas à jour, ceux qui ne sont pas connus de nos fichiers, ceux qui sont eux même propriétaires de véhicules » Cathérine Rouamba

Pour les chauffeurs, cette activité de la CNSS est une belle initiative. En tout cas, ceux que nous avons accosté disent comprendre tout l’enjeu de cette mission et se disent heureux que leurs situations soient observées de près par l’institution. « Je sais qu’ils sont là pour le contrôle de la carte d’affiliation. J’ai présenté ma pièce d’identité, ma carte d’affiliation, la carte grise et le permis. Tout était ok, donc ils m’ont dit de partir. Il est important d’avoir la carte d’affiliation parce qu’elle nous aide par exemple en cas d’accident. On est assuré qu’on n’est pas laissés à nous-mêmes. Surtout pour nous qui n’avons souvent pas le temps, c’est bien qu’on fasse ce pas vers nous pour contrôler les choses. En tout cas, c’est une bonne initiative », a laissé entendre Drissa Sawadogo, chauffeur de bus.

« Certains chauffeurs ne sont pas protégés. Cette action va permettre de changer les choses dans le bon sens » Drissa Sawadogo

Même son de cloche pour Jean Kima, membre du bureau de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB). « Si tu n’es pas déclaré à la caisse, ce n’est pas bien parce qu’en cas d’accident, tu vas t’asseoir à la maison, ton patron va récupérer le véhicule et le remettre à un autre chauffeur. Qui perd ? C’est toi. Ce que la CNSS fait est de bonne guerre. C’est pour aider les chauffeurs », assure-t-il. Toujours selon lui, cette opération devrait s’inscrire dans la durée pour non seulement sensibiliser les chauffeurs et les propriétaires de véhicules sur l’importance de l’affiliation, mais aussi inscrire cette obligation dans les habitudes des derniers.

« Normalement si tu travailles avec quelqu’un, tu dois le déclarer pour pouvoir le protéger » Jean Kiéma

« Du côté de l’UCRB, l’information passe. On a une plateforme dans laquelle on communique. Toutes les informations en rapport avec les chauffeurs sont relayées. Ce que nous voulons, c’est que la CNSS ait un poste fixe. Là, elle fait un an ou deux sur le terrain. Cela va permettre aux uns et aux autres de se rappeler toujours que la carte d’affiliation est nécessaire », conclut Jean Kima.

Erwan Compaoré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net