Après un accident de la route sur l’Avenue Yatenga, dans la nuit du 25 décembre, un conducteur a pris la fuite avant d’être arrêté à l’intersection du quartier Rimkieta de Ouagadougou par des usagers et un agent de la police. N’eut été le professionnalisme du policier en fonction, l’occupant du véhicule aurait passé un Noël tragique.

Il est 21h moins lorsque se produit un accident de la circulation non loin de l’ancien péage sur l’Avenue Yatenga, route de Ouahigouya. L´accidenté, un motocycliste, a eu une sacrée chance. Assis à même le bitume, il est secouru par d’autres usagers. Sa monture est méconnaissable. Le pire a été évité de justesse, mais selon les témoins, l’auteur de l’accident a pris la poudre d’escampette.

Plus d’un kilomètre plus loin, après plusieurs interpellations d’usagers, il est arrêté à hauteur des feux tricolores au niveau de l’intersection de Rimkièta. L’asphalte avait déjà détruit les gommes de la roue avant située côté passager du véhicule. « Qu’il sorte du véhicule. Cet homme a renversé quelqu’un et ne s’est pas arrêté », lance un jeune en langue moore. Et un autre de renchérir : « On ne prend pas la fuite même quand on renverse un mouton, à plus forte raison un humain ».

La tension était vive. Un policier en mission de régulation de la circulation intervient vite pour éviter que la foule massée autour du véhicule ne commette l’irréparable. « Qu’il sorte du véhicule. Nous n’allons pas le toucher », lance un jeune homme pour rassurer le policier qui tente par tous les moyens de calmer les nerfs des uns et des autres. L’agent de police demande à l’automobiliste de lui remettre les documents du véhicule et de sortir. L’homme s’exécute et de commun accord avec les « mécontents », le policier décide de le conduire au poste. L’infortuné embarque alors à l’arrière de la moto.


À quelques 200 mètres, l’agent de police fait une halte. Le conducteur descend de la moto et commence à parler tout seul. Il est ivre. Rapidement, un groupe de curieux se forme une fois de plus autour de l’individu. Pendant ce temps, le policier téléphone à un collègue pour demander du renfort. Il prend aussi le soin de demander aux badauds de ne pas faire attention aux paroles que débite l’automobiliste.

Ce dernier racontait être un employé, depuis 2008, d’une grande mine au nord du Burkina Faso (nous tairons le nom de la mine, ndlr). « Je suis natif de Kalsaka. Connaissez vous Kalsaka ? Je sais comment gagner de l’argent. Que Dieu nous éloigne des mauvaises surprises. Je ne suis pas un voleur », tente-t-il de se défendre, avant de lancer dans un excès de colère : « Ôtez-moi la vie, si vous voulez ! ».

À la question de savoir s’il est l’auteur de l’accident, l’homme rétorque : « Non, la personne est venue me frôler avec sa moto par l’arrière. Je n’ai rien fait ». Pendant que l’automobiliste continuait à balbutier, le policier demande à entrer en contact avec la famille de l’accidenté. Personne en vue. Alors, il demande à trois reprises aux riverains de surveiller leurs engins. Car ce type d’attroupements est parfois du pain béni pour les petits délinquants.

Quelques minutes plus tard, arrive un autre policier sur sa moto de service. L’automobiliste est menotté, les mains dans le dos et conduit au service régional de la circulation du centre non loin du lycée municipal de Tampouy. Les quelques motocyclistes qui avaient pris le soin de jouer aux agents d’escorte jusqu’au rond-point de Tampouy, continuèrent leur chemin. Espérons que les limiers tireront cette affaire au clair.

On ne cessera jamais de le dire : prudence, prudence, prudence en circulation.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net