Après avoir été tabassé par des éléments de la sécurité du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo le 26 septembre 2023, F.K a décidé de porter plainte pour réclamer justice, le 3 octobre. Non, satisfait du verdict du samedi 25 novembre 2023, il compte faire un appel de la décision de la justice.

C’est l’histoire d’un accompagnant au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo de Ouagadougou dont l’enfant est interné. Agressé par les agents de sécurité de cet établissement sanitaire, il s’est retrouvé dans une salle de traumatologie et son nourrisson décède à la pédiatrie.

Les évènements remontent au mardi 26 septembre 2023. Avec leur nourrisson d’un mois, F.K (il a préféré garder l’anonymat) et son épouse sont partis en consultation. Pensant qu’ils allaient retourner chez eux le même jour, ils apprennent finalement qu’ils seront internés pour 24 heures. Ainsi, F.K devrait apporter des effets tels que le biberon et les couches de l’enfant.

A son retour, l’heure de la visite est arrivée à son terme. Il se trouve dans une file d’attente. « Ne pouvaient renter que ceux qui payaient. Si tu ne paies pas, ils te disent que ce n’est pas l’heure de rentrer. Je suis arrivé aux entre 7h40 et 8h. Quand tu ne paies pas, ils te refoulaient. Vous devez mettre quelque chose dans votre main et saluer un des vigiles et il fait signe de la tête à l’autre qui vous laisse passer. J’ai détecté cela. A mon tour, j’ai dit au chef des vigiles que j’ai mon enfant dedans et je suis venu pour prendre en charge les soins. Il m’a dit ce que ce n’est pas l’heure. J’ai demandé alors comment est-ce possible que d’autres rentrent. Il m’a dit qu’ils ont négocié. Comme j’ai déjà vu comment la négociation se passait, j’ai dit tout de suite que si c’est une négociation qu’il faut donner de l’argent, je ne vais rien donner. Il s’est énervé et a commencé à tempêter, à m’insulter de tous les noms : Même si on paie, ce ne sont pas les pauvres types de ton gabarit. On ne veut rien de toi (…) »

Alors qu’un des agents de la sécurité essayaient de justifier l’argent que les gens donnaient avant d’entrer, leur chef brutalise F.K. Un troisième vient par derrière et l’assomme avec sa matraque.

C’est aux environs de 14h qu’il ouvre les yeux au service de traumatologie. Pendant ce temps, son épouse était de l’autre côté du bâtiment, à la pédiatrie avec le bébé. Durant son absence, l’enfant est décédé.

Un verdict, une insatisfaction

F.K décide de porter plainte contre la société qui assure le gardiennage du CHU de Bogodogo. « A ma surprise, c’est celui qui ne m’a pas porté le coup qui est à la barre. Les deux autres, qui étaient fautifs à mon sens, n’étaient pas là », témoigne le plaignant.

Malgré le fait que le prévenu ne reconnaît pas les faits à la barre, il est reconnu coupable et condamné à six mois de prison avec sursis et 400 000 francs CFA comme dommage et intérêt. Le procureur avait requis six mois ferme.

F.K n’est pas satisfait du verdict. Il compte faire appel de la décision de ce lundi 27 novembre 2023 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI Ouaga II), là où l’audience s’est tenue le samedi 25 novembre 2023.

Contacté pour corroborer les faits et mieux comprendre, le responsable de la société de sécurité employeur des vigiles en question que nous avons eu au téléphone a reconnu l’incident. Pour sa part, la mission des agents est connue donc ils ne doivent pas poser un tel acte. « L’hôpital n’est pas un endroit où on vient pour la joie », justifie-t-il. Une thèse pour démontrer la raison pour laquelle le concerné a comparu seul à la barre.

Pendant que la société se dédouane, F.K espère avoir un verdict qui va servir de leçon.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net