Le Système des nations unies au Burkina Faso (SNU-BF) a rendu public le rapport des activités menées en 2022, au cours d’une conférence de presse, tenue ce 25 octobre 2023 dans ses locaux. Ces activités se sont organisées autour de trois piliers et ont permis de mobiliser un peu plus de 580 millions de dollars. Elles ont essentiellement porté sur l’assistance humanitaire, le renforcement de l’efficacité des institutions, la sécurité alimentaire, l’accès aux services sociaux de base, la relance économique, etc.
Les activités du Système des nations unies au Burkina Faso, se sont articulées autour de trois piliers. Le premier pilier intitulé renforcer l’efficacité des institutions, assurer l’accès équitable à la justice pour tous et l’Etat de droit. Sa mise en œuvre a permis de former plus de 55 000 personnes composées de civils, de forces de l’ordre, d’humanitaires ; sur les risques liés aux engins explosifs improvisés. Aussi, grâce au programme Cohésion sociale, sécurité et Etat de droit (COSED), plus de 17 500 personnes ont pu avoir un meilleur accès à travers la mise en place de deux nouvelles cliniques juridiques, indique Eloi Kouadio IV, représentant résident adjoint du PNUD au Burkina Faso. Et par le biais du dispositif de l’assistance juridique, ce sont 767 détenus qui ont pu bénéficier d’aide juridique.
- Alain Akpadji, coordonnateur résident du système des nations unies au Burkina
En ce qui concerne le deuxième pilier, qualité, cadre de vie et accès équitable aux droits sociaux, il avait pour but de contribuer à l’amélioration des services sociaux de base et à l’autonomisation des femmes. C’est ainsi que plus de 568 413 personnes ont pu avoir accès à des soins de santé. 30 000 nouveaux nés ont pu être pris en charge, et plus de 160 000 filles, femmes enceintes et allaitantes déplacées internes ont eu accès à des rations nutritives de protection, de suppléments en vitamine A, en fer et en déparasitage. Plus de 115 000 femmes victimes de fistules obstétricales ont été prises en charge. A travers les différents projets et programmes, se sont plus de 560 000 grossesses non désirées, 201 000 avortements à risques et 1 300 décès maternels qui ont pu être évités. 36 000 écoliers des régions du Soum et du Séno, ont eu droit à une assistance alimentaire.
- Eloi Kouadio IV, représentant résident adjoint du PNUD au Burkina Faso
Quant au troisième et dernier pilier, dénommé croissance inclusive durable, emplois décents et sécurité alimentaire, il a permis d’accorder plus de 277 millions de FCFA de prêts à 84 534 femmes pour la réalisation d’activités génératrices de revenus. Aussi, 48 584 ménages vulnérables des zones à fort défis sécuritaires, ont été appuyés avec une enveloppe de 2,82 milliards de FCFA pendant la période de soudure et 400 000 nouvelles personnes déplacées ont reçu des rations alimentaires pouvant leur permettre de s’alimenter pendant 15 jours. 11 000 hectares de bas-fonds rizicoles et sites maraîchers, ont également été mis en valeur au profit de 869 producteurs. 100 producteurs de volailles locales améliorées ont aussi reçu 1 100 têtes de volaille et 100 producteurs de porcs ont obtenu 300 têtes de porcs et des aliments pour les animaux.
Pour mener ces différentes actions citées plus haut, ce sont 580,4 millions de dollars USD, soit un peu plus de 290 milliards de FCFA, qui ont été mobilisés par le Système des nations unies. Ces fonds proviennent des cinq principaux donateurs que sont l’Union européenne, l’Allemagne, les Etats-Unis, le Canada et le gouvernement burkinabè. Le taux d’exécution financière lui tourne autour de 61% soit 355,4 millions de dollars dépensés.
- Kristen Knutson, représentante résidente de OCHA
A en croire le coordonnateur résident du Système des nations unies au Burkina, Alain Akpadji, la situation sécuritaire actuelle, nécessite une adaptation face aux défis sur le terrain et une certaine flexibilité pour mieux adresser les besoins des populations. Ce qui n’entache en rien l’engagement du SNU, à apporter une assistance humanitaire aux populations dans le besoin et cela malgré les difficultés d’accès de certaines zones dites rouges. C’est dans ce sens par exemple que des vols sont déployés pour accéder à certaines zones afin d’acheminer des vivres au profit des populations. Des vols qui selon Alain Akpadji, coûtent 50 fois plus cher que les vols normaux.
Dans la mise en œuvre du plan de réponse humanitaire devenu annuel depuis 2020, les actions sont menées en reconnaissant la responsabilité primaire de l’Etat, a indiqué Kristen Knutson, représentante résidente de OCHA. Elle ajoute que dans l’exécution de ce plan, la plus grande contrainte reste l’accès difficile aux zones où les populations ont besoin d’assistance. Ce qui engendre des coûts supplémentaires pour faciliter l’accès des populations aux moyens de subsistance. A cela s’ajoute la difficile mobilisation des financements, car les besoins humanitaires du fait des crises dans le monde, dépassent les ressources disponibles pour l’assistance humanitaire.
Pour la période 2023-2025, le SNU a adopté conjointement avec le gouvernement burkinabè, un nouveau plan cadre, qui va guider ses différentes actions en matière de développement, d’aide humanitaire et de consolidation de la paix au Burkina Faso.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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