A l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, célébrée le 27 septembre de chaque année, Marguerite Doannio, directrice générale de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) revient sur l’importance de cette journée, dans cette interview. Lisez donc !
Lefaso.net : Comment se porte le secteur du tourisme au Burkina ?
Marguerite Doannio : Le secteur du tourisme au Burkina est présentement en mode résilience et l’on peut affirmer qu’il tient bon malgré les nombreuses difficultés connues. Les statistiques nous montrent que de 2020 à 2021, les établissements touristiques d’hébergement enregistrent une hausse de 19,3% des arrivées globales, soit 58,8% des arrivées pour le tourisme récepteur et 12,2% des arrivées pour le tourisme interne.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans le secteur du tourisme dans un contexte marqué par l’insécurité au Burkina Faso ?
Dans le contexte actuel du pays marqué par l’insécurité sur une partie du territoire national, le secteur du tourisme connaît des difficultés que nous ne pouvons nier. Au nombre de ces difficultés, il y a l’inaccessibilité de certains sites entraînant une fermeture temporaire de ces lieux, la baisse des fréquentations dans les établissements touristiques et hôteliers avec pour conséquences des chiffres d’affaires en moins pour les acteurs du secteur. Il y a également l’insuffisance des ressources financières pour réaliser des projets de grande envergure.
Quel est l’intérêt que les Burkinabè accordent, selon vous, au secteur du tourisme ?
Le secteur du tourisme est considéré par les plus hautes autorités du pays comme un secteur stratégique de développement, en témoigne son inscription dans la Stratégie nationale de la culture et du tourisme (SNCT) 2018-2027. En ce qui est de la pratique du tourisme, il est à relever une dynamique de la pratique du tourisme interne ces dernières années, signe d’un grand intérêt pour les Burkinabè de visiter les potentialités touristiques du pays.
Au passage, nous saluons l’engagement de notre ministre de tutelle pour le tourisme interne et sa volonté d’inculquer la mise en tourisme de tous les grands évènements de notre pays.
Qu’est-ce qui est fait au Burkina pour commémorer la journée mondiale du tourisme ?
En prélude à la journée mondiale du tourisme célébrée le 27 septembre de chaque année, des activités sont prévues. D’ordinaire, nous marquons le coup par des excursions grand public, des conférences publiques. Pour cette édition spécifiquement, s’inscrivant dans la résilience, nous avons décidé de tabler sur la réflexion autour du thème : « Tourisme pour les investissements verts ». Un thème d’actualité car l’écotourisme et le tourisme durable sont des dimensions à prendre en compte dans le secteur touristique.
- Marguerite Doannio directrice générale de l’ONTB.
Quelle appréciation faites-vous du port du Faso danfani au Burkina Faso ?
Le port du Faso Danfani lors des cérémonies officielles et dans les établissements d’enseignement s’inscrit dans la politique du gouvernement burkinabè de promouvoir notre identité culturelle et d’inciter à produire et consommer local. C’est une appréciation positive que nous retenons de ces décisions. Du côté de l’Office national du tourisme burkinabé, dans notre quête de nouveaux centres d’intérêt pour notre secteur du tourisme, nous avons décidé de faire de ce textile artisanal un produit touristique de grande valeur. Du reste, nous estimons que tout l’engouement autour de cette étoffe contribuera à accroître l’économie nationale.
Quelles sont les activités menées par l’ONTB pour développer le secteur du tourisme au Burkina ?
L’Office national du tourisme burkinabè a pour mission de promouvoir et de développer les activités touristiques au Burkina Faso, conformément à la politique de développement touristique. À ce titre, l’ONTB se doit d’assurer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur la diffusion de l’image de marque du Burkina Faso, de recenser et de mettre en valeur les ressources touristiques, de conseiller, d’orienter et d’encadrer les opérateurs privés dans la formation, l’étude et la réalisation des investissements, de rechercher, de mettre en œuvre les moyens favorisant l’investissement dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Il doit aussi contribuer à l’amélioration du service par la formation du personnel du secteur, de collecter, traiter et assurer la diffusion des informations relatives au tourisme, assurer la gestion d’unités de production et des sites touristiques.
Est-ce que la détérioration de la relation entre la France et le Burkina Faso a eu un impact négatif sur le tourisme au Burkina ?
Nous n’allons pas circonscrire la question à la France car les Occidentaux, de façon générale, ceux que nous appelons les touristes récepteurs, se font de plus en plus rares à cause de la situation nationale marquée par l’insécurité.
Avez-vous un appel à lancer aux Burkinabè pour contribuer à développer davantage le secteur du tourisme ?
L’appel que nous avons à lancer aux Burkinabè est cette invite à aller à la découverte des immenses richesses touristiques dont regorge notre pays. Aussi, nous les invitons à investir massivement dans le secteur du tourisme afin de maintenir le Burkina au rang des pays les plus visités en Afrique.
Interview réalisée par Carine Daramkoum
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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