Près de trois ans après le lancement de sa phase pilote, le programme Go Paga, initié par Fadima Kambou en faveur des veuves et des pupilles de la nation, a bien grandi. Plusieurs centres de formation et des crèches ont été réalisés ou sont en cours de réalisation dans plusieurs villes du Burkina. A cela s’ajoutent la scolarisation de plus de 1 000 enfants et la délivrance de 1 000 cartes d’assurance maladie universelle. Aujourd’hui, le programme est en pause et veut se réinventer. De quoi s’agit-il exactement ? Réponse avec la présidente, Fadima Kambou, dans un entretien qu’elle nous a accordé le mercredi 13 septembre 2023.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Fadima Kambou : Je suis Fadima Kambou, initiatrice du programme Go Paga. Go Paga, qui veut dire « femme en avant », « femme, lève-toi, bats-toi », est un programme qui accompagne les familles de nos FDS qui sont tombées en opération, afin de leur permettre de penser l’avenir autrement. Le programme vise également les femmes de nos blessés de guerre et nos blessés de guerre.

D’où vous est venue l’idée de créer Go Paga ?

On a lancé officiellement le projet Go Paga, le 13 février 2021. Mais avant ça, le projet a été écrit. Pourquoi Go Paga ? Depuis 2015, le pays rencontre des difficultés. Et à chaque fois, on se dit que le gouvernement, l’armée, X ou Y n’a pas joué sa partition. Mais nous, en tant que consommateurs de ce pays, en tant qu’ enfants de ce pays, quelle est notre responsabilité ?

Et aussi, comme je l’ai toujours dit, le mari de ma voisine de maison était en opération. Et en 2020, j’ai entendu parler d’une attaque et je suis rentrée la voir pour prendre de ses nouvelles, sans pour autant parler de l’attaque. Ce jour-là, elle m’a dit que ça faisait deux, trois jours qu’elle n’avait pas de nouvelles de son mari. Donc là, cela m’a confortée dans ma prise de décision sur comment jouer ma partition.

Je me suis dit : « Je suis orpheline, j’ai perdu mon père et on m’a aidée dans l’éducation. Mon mari a fait le PMK (Prytanée militaire de Kadiogo). Aujourd’hui, il est civil. Mais s’il était resté dans l’armée, qu’est-ce que j’aurais voulu qu’on fasse pour moi ? Je vois qu’on donne beaucoup de vivres, des sacs de riz, il y a des actions diverses. Mais concrètement, comment peut-on m’accompagner sur le long terme pour que je puisse ne plus être assistée ? ». C’est comme ça que j’ai écrit le projet Go Paga, pendant un certain temps. Donc voilà comment est né Go Paga.

Comment s’est passé le premier contact avec l’armée burkinabè ?

Comme tout projet, il faut prospecter, il y a des portes qui s’ouvrent, et des portes qui se ferment. Mais j’ai eu l’opportunité et la chance de rencontrer le lieutenant-colonel Évrard Somda, qui était le responsable de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale. Je lui ai présenté le projet et tout de suite, il m’a dit, « J’aime mes hommes, je vais tenter l’aventure. Je ne sais pas où ce projet va nous amener, mais pourquoi pas ? ». Et c’est comme ça que j’ai pu commencer cette phase pilote en février 2021 avec les familles de l’Unité spéciale. Il y avait huit familles avec des enfants, au départ, si je ne me trompe pas. Donc, Go Paga c’est l’éducation, la scolarité, l’assurance maladie pour les enfants, l’accompagnement psychologique. Mais comme je le dis, on n’est pas bon sur ce volet. Il faut se corriger.

Nous accompagnons également les veuves à travers la formation. Sachant qu’on a plusieurs types de veuves : des diplômées, des veuves qui n’ont pas de diplômes, des veuves qui travaillent, des veuves fonctionnaires. L’idée, c’est vraiment de voir comment accompagner chaque profil. Go Paga est vraiment axé sur le profil de celles qui n’ont pas d’activité et celles qui sont un peu ménagères ou celles qui sont vraiment en difficulté.

Pour les veuves, il y a aussi un suivi psychologique. On a démarré le suivi psychologique, mais comme je l’ai dit, il faut s’améliorer parce que c’est un peu complexe. En Afrique, quand on va voir un psychologue, on est jugé. Donc, il faudra voir comment les encadrer et aller plus loin sur ce volet.

Nous avons intégré les blessés de guerre. Donc ce projet a débuté en 2021 au sein de l’unité spéciale dans un premier temps. Et après, on l’a ouvert à tous les militaires, puis l’année dernière, à toutes les FDS, qu’elles soient tombées en opération ou simplement qu’elles soient décédées. Tant que le défunt a porté la tenue, les familles ont droit à notre programme parce qu’on se dit qu’il a servi notre pays.

Combien de veuves et d’orphelins avez-vous accompagnés jusque-là ?

Ce n’est pas un nombre qui est caché. Nous avons plus de 600 enfants que nous accompagnons. Nous avons plus de 500 veuves que nous essayons d’accompagner. Pour les chiffres officiels, je pense que l’armée pourrait mieux vous les communiquer.

Y a-t-il des critères pour bénéficier des actions de Go Paga ?

A Go Paga, nous intégrons les familles via l’Action sociale des armées ou bien l’Action sociale des différents corps militaires, paramilitaires. Parce que l’idée, c’était d’impulser quelque chose avec les acteurs de l’armée, semer quelque chose pour notre pays et permettre à d’autres acteurs éventuellement, en tout cas l’armée, les premiers responsables, de pouvoir intégrer ce programme chez eux. Donc, nous contactons les familles via les différentes actions sociales. Est-ce que je peux dire qu’il y a un critère ? Quand vous avez votre époux qui a servi l’armée burkinabè, en tant que militaire ou paramilitaire, et qui n’est plus là, vous avez droit au programme.

Quels sont vos rapports avec les services sociaux de l’armée burkinabè ?

Nous sommes à la disposition des services sociaux de l’armée. Nous ne faisons pas de choses en dehors des services sociaux de l’armée. Même pour les recrutements des familles, nous travaillons en collaboration avec les services sociaux de l’armée. Beaucoup pensent même que Go Paga est une branche de l’armée. Je suis contente pour ça, parce que l’idée, c’était vraiment de pouvoir montrer qu’on pouvait collaborer ensemble. Il y a des hauts et des bas comme dans toute collaboration. Mais le plus important, c’est qu’il y ait des résultats.

Quelles sont les grands acquis de l’association à ce jour ?

Concrètement, nous avons scolarisé environ 1 000 enfants, depuis 2021. Nous avons donné plus de 1 000 cartes d’assurance maladie. La première année, c’était 546 cartes d’assurance maladie et cette année, nous sommes à 500 cartes d’assurance maladie. Go Paga, ce sont des colonies de vacances avec les enfants, des arbres de Noël, à Ouaga, Kaya, Bobo. Ce sont vraiment des activités périscolaires aussi, parce que derrière, on scolarise, mais on aime bien passer de bons moments avec les enfants.

Au niveau de la formation professionnelle, la deuxième cohorte est sortie. Il y a une première cohorte d’environ 70 veuves qui ont été formées pendant 6 mois et qui ont eu des kits. Et là, pour cette cohorte, le chiffre officiel est de 166 veuves, qui ont eu leur diplôme la semaine dernière. Pour former ces veuves, nous avons pensé mettre en place des centres de formation. Nous avons des centres de formation à Bobo que nous avons financés via nos partenaires, au camp Ouezzin-Coulibaly ; un centre de formation au camp CRS, un futur centre que nous allons inaugurer très prochainement à Kaya. Il y a un centre de formation au camp Aboubacar-Sangoulé-Lamizana. Mais, dans ce camp, nous n’avons pas construit de centre. Nous l’avons plutôt aménagé.

Et dans ces quatre centres de formation, il y a quatre crèches. Il faut permettre aux veuves de venir se former mais de pouvoir aussi garder leurs enfants. Et en plus de ces quatre centres de formation pour l’autonomisation des veuves, nous avons mis en place des crèches pour ceux qui sont là. A Paspanga, il y a une crèche pour les enfants de gendarmes. Les gendarmes peuvent laisser leurs enfants et aller travailler. Nous avons en fait deux crèches en cours qui vont être inaugurées dans les prochains jours à la BNSP, donc pour les enfants de sapeurs-pompiers, et aussi au camp de Kuinima à Bobo. Nous avons aussi aménagé la cuisine hospitalière. Depuis décembre 2022, avec l’accord de la hiérarchie militaire, ce sont les veuves qui servent les repas des blessés de guerre.

Fadima Kambou et ses collaborateurs au siège de Go Paga à Ouaga 2000

Nous avons aussi mis en place cinq sites, intégralement construits par nous, pour les blessés de guerre. Il y a un site au camp Aboubacar-Sangoulé-Lamizana, un site à Paspanga, un autre site en cours au camp Ouezzin-Coulibaly à Bobo, un site en cours au camp CRS et un prochain site à Kaya. Et nous avons, exceptionnellement sur le site de Kaya, accompagné la réalisation des bureaux de l’action sociale des armées. Nous ne sommes pas seuls. Nous avons des partenaires qui nous accompagnent. Et aussi la hiérarchie militaire qui croit en nous et qui nous accompagne.

Comment se passe la mobilisation des ressources pour le financement de vos activités ?

Nous ne faisons pas de la mobilisation de ressources en faisant de la communication sur les réseaux sociaux et autres. Nous écrivons des projets et nous allons voir les partenaires. Nous leur expliquons ce que nous voulons faire. Et quand un partenaire adhère, il nous accompagne et après il y a de la redevabilité.

La première année, nous avons fait de la mobilisation pour le parrainage des enfants sur Facebook. C’est exceptionnellement ce que nous avons fait parce que ce sont de jeunes Burkinabè qui nous ont encouragés et qui ont voulu qu’on fasse cela. Nous avons des partenaires partout dans le monde entier. 85% de nos partenaires sont locaux et le reste, ce sont des partenaires étrangers.

Combien de francs CFA avez-vous investis dans la réalisation de vos activités ?

On a investi plus de 500 millions de francs CFA. Et il n’y a rien qui appartienne à Go Paga. Tout ce que nous avons réalisé n’est pas le patrimoine de Go Paga. C’est le patrimoine de l’armée. Nous avons été un intermédiaire. Go Paga n’est pas propriétaire des différents centres. Aujourd’hui, si nous fermons Go Paga, il n’y aura rien qui nous appartienne. Mais c’est sciemment fait. On n’a pas fait ça pour nous-mêmes. On a fait ça pour vraiment servir notre pays et permettre à l’armée aussi de dire aux hommes qui sont sur le terrain de savoir qu’il y a une prise en charge qui est là. Il y a un nouveau cap qui est là. Et on a la chance d’avoir la hiérarchie militaire qui a cru en nous et qui nous a ouvert ses portes.

Sur un plateau de télé, vous avons indiqué avoir arrêté pour l’instant la mobilisation des ressources. Pourquoi ?

Parce que nous allons nous réinventer, laisser la place à certains acteurs qui souhaitent faire aussi ce que nous faisons. A Go Paga, nous essayons de ne pas faire la même chose. Par exemple, nous ne mobilisons pas de ressources pour les kits scolaires. On scolarise les enfants, mais il y a des partenaires qui donnent les kits scolaires. Donc, quand nous allons chez nos partenaires, ils sont étonnés que nous ne puissions pas mobiliser des ressources pour les kits scolaires. Nous leur disons que nous ne sommes pas les seuls acteurs. Il y a d’autres acteurs qui sont là.

Si aujourd’hui, il y a d’autres acteurs qui veulent prendre le relais, on se dit, peut-être qu’il faut, à un moment donné, laisser la place pour qu’ils puissent s’essayer. Si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas, on sera toujours là pour aider. Parce que nous aidons notre pays.

Derrière, Go Paga ne disparaît pas. Go Paga va juste se réinventer pour pouvoir continuer à avoir des résultats positifs au service de notre pays. Peut-être que les gens vont s’étonner, mais on ne fait pas les choses pour nous-mêmes. Comme je vous l’ai dit, ces différents sites ne sont pas dans notre patrimoine. Raison pour laquelle on fait une pause. On va essayer de se réinventer, de voir comment on s’organise, comment on s’articule.

Si vous permettez, revenons sur le suivi psychologique. Qu’est-ce qui coince véritablement ?

En fait, pour le suivi psychologique, on avait pris attache avec un psychologue qui rencontrait les familles et nous, on payait les différents forfaits. Nous ne sommes pas des spécialistes. Mes équipes ne sont pas des psychologues. Nous pouvons encourager les femmes, mais il faut que chacun joue sa partition avec ses compétences. Donc, on s’était attaché les services d’un psychologue qui accompagnait les femmes. Certaines femmes sont sorties grandies de cette expérience, mais je pense qu’il faut tout un programme pour le suivi psychologique, comme ce que nous faisons au niveau de la scolarité des enfants, de l’accompagnement des veuves. Il faut un suivi, il ne faut pas faire juste pour faire.

Nous avons mis le suivi psychologique un peu en stand-by, pour pouvoir réfléchir et voir comment on pourrait mieux amorcer. Mais avec la nouvelle réorganisation de Go Paga, on vous reviendra avec d’autres informations sur comment nous comptons nous projeter.

Go Paga prend-il en compte également les ayants droit des volontaires pour la défense de la patrie ?

Cette année, nous n’avons pas vraiment communiqué, mais nous avons scolarisé des orphelins dont les parents étaient des civils. C’est vrai qu’on est vraiment axé sur le volet « armée », mais quand on fait appel à nous, on essaie de voir la pertinence. On travaille avec les associations des victimes civiles. Nous avons scolarisé les enfants, certains enfants. Ils ont participé à notre arbre de Noël. Pour Noël, par exemple, on a donné des cadeaux de Noël aux enfants de VDP. Au niveau des repas, au camp de Lamizana, il y a des VDP parmi les blessés. On n’a pas ouvert le programme aux VDP parce qu’il faut une mobilisation de ressources. Il y a l’effort de paix qu’on demande à tout le monde. Il y a aussi nos partenaires qui sont sollicités de part et d’autre. Nous allons nous réinventer et je pense qu’on va essayer de tenir compte, de venir en aide à beaucoup de personnes vulnérables. Je pense que notre pays a besoin de l’aide de tous. Et comme il y a beaucoup d’organisations aujourd’hui qui œuvrent dans ce sens-là, je pense que si tout un chacun essaie de jouer sa partition à certains niveaux, on va y arriver.

Avez-vous un retour sur les résultats scolaires des pupilles de la nation ?

Bien sûr. Nous suivons nos enfants. Nous prenons les bulletins tous les trimestres. Le premier trimestre et le second trimestre, on prend les bulletins. On essaie de voir comment ça fonctionne. Les équipes sont en train de finaliser les différents taux. Au niveau du BAC, on a un super taux, pour ne pas dire 8 sur 9. On doit valider avant. L’année dernière, c’était 4 sur 5. Voilà un peu les résultats que nous avons.

Les enfants travaillent bien, mais je pense qu’il faut vraiment les accompagner. Il faut vraiment accompagner les familles, les femmes pour qu’elles puissent sereinement aider leurs enfants. Les veuves sont des femmes formidables qui sont courageuses. Les enfants sont petits et je pense qu’il faudrait que toute la nation puisse se mettre ensemble. Il faut laisser nos divergences pour pouvoir réellement accompagner ces familles. Les enfants de ceux qui sont partis doivent être vraiment une source de motivation pour tout le pays, pour qu’on puisse les amener quelque part.

Y a-t-il une veuve dont l’histoire vous a particulièrement touchée dans cette aventure ?

Il y a une veuve de la phase pilote qui avait du mal à voir son BAC. On l’a accompagnée et elle a eu son BAC. Aujourd’hui, elle est à Ouaga et continue son cursus académique. Elle a eu une bourse d’études à l’IST (Institut supérieur de technologies) que je salue. L’IST prend en charge cette personne et elle est parmi les meilleures. Elle se bat tous les jours. Elle a envie du meilleur pour son enfant. Et ça, je salue.

Selon Fadima Kambou, l’association a marqué une pause dans la mobilisation des ressources

Go Paga, ce n’est pas que du positif. Il y a des veuves qui sont insatisfaites. Mais comme je dis, dans toute œuvre humaine, il y a du positif et il y a des axes d’amélioration. Nous jouons notre partition. Elle peut être jugée minime, mais c’est ce que nous pouvons apporter. Maintenant, si ce n’est pas suffisant, il faut peut-être essayer de voir avec d’autres organisations ou elles-mêmes chercher à aller le plus loin possible. N’instrumentalisons pas cette situation. N’instrumentalisons pas nos veuves. N’utilisons pas souvent nos veuves pour régler souvent nos comptes. Ce n’est pas intéressant. Parce que derrière, elles sont vulnérables et il faut qu’on aille au bout des choses pour ce pays et qu’on laisse nos égos de côté.

Et quand une œuvre fonctionne, il faut savoir saluer l’œuvre, savoir encourager les acteurs. Et aussi quand ça ne fonctionne pas, qu’il y a des manquements, il faut savoir la mener avec beaucoup d’amour. On ne va pas se jeter des fleurs, mais je pense que les résultats sont palpables.

Quels sont les défis actuels de Go Paga ?

Comme dans tout combat, il y a des défis. Au Burkina comme dans beaucoup de pays, quand on se lance dans le domaine humanitaire ou associatif, on a juste l’impression que c’est parce qu’on a vu un créneau. Donc souvent, on entend des choses et c’est difficile. Des associations travaillent énormément. Mobiliser des ressources, ce n’est pas simple parce qu’il faut se justifier. Il faut convaincre les partenaires. Aussi, il faut satisfaire les bénéficiaires. Quand on arrive avec 1 000 francs CFA pour une bénéficiaire ou un bénéficiaire, on se dit toujours qu’il y a eu plus que cela derrière. Ce sont des défis que nous, associations, devons travailler à changer. Je pense aussi, c’est aussi le background des associations qui fait souvent aussi que les gens ont cet avis. Ce sont des défis que nous devons relever ensemble et montrer qu’on est là pour aider, parce que le pays est en difficulté. Il faut qu’on puisse jouer notre partition en tant que fils et filles de ce pays-là. Il ne faut pas prendre en compte les critiques et baisser les bras. Mais, bon, j’avoue que souvent, certaines choses découragent et quand on rentre chez soi, on a juste envie de tourner la page et d’avancer. Mais je pense que Dieu est bon. Et quand tu fais quelque chose de juste, Dieu fera toujours ta bagarre. Donc, faisons bien le travail et laissons le temps mettre les choses à leur place.

L’association Go Paga dispose-t-elle de mécanismes pour savoir si elle ne reçoit pas d’argent issu du blanchiment d’argent ?

Oui, complètement. De toute façon, nos partenaires sont connus et j’en parle. Nos partenaires aujourd’hui qui nous ont permis de construire Go Paga, ce sont les ambassades, Coris Bank qui est notre premier bailleur en termes de montant, c’est la LONAB, la présidence du Faso, la Fondation Mérieux, Air Burkina, ce sont de jeunes structures burkinabè, IAMGOLD Essakane, Endeavour Mining, etc. Il y a des structures qui sont basées au Burkina, d’autres à l’étranger. Nous avons notre compte bancaire dans une institution ici au Burkina.

Comment participer de façon bénévole aux activités de Go Paga ?

Pour participer à Go Paga, allez sur notre site internet. Essayez de nous suivre pendant un certain temps, et aussi sur Facebook. Essayez de voir ce qu’il se passe dans les médias. Et si vous avez à cœur de pouvoir nous accompagner, n’hésitez pas à venir dans nos locaux. Venez nous rencontrer, nous allons discuter.

La mobilisation de ressources ne se fait pas du tac au tac. Il faut vraiment penser, voir ce que nous allons faire, et comme nous sommes en train de nous réorganiser, je préfère finaliser la réorganisation, voir concrètement où on va, comment on s’articule. Quand on mobilise des ressources, c’est bien pour un objectif bien précis. Voilà. N’hésitez pas à venir nous voir, n’hésitez pas à venir nous poser des questions.

Des perspectives ?

On rêve que beaucoup d’organisations fassent mieux que Go Paga pour le bonheur des Burkinabè.

Un mot de fin ?

Un mot de fin… c’est le retour de la paix au Burkina Faso. Oeuvrons tous à nous donner la main, malgré nos divergences, pour l’intérêt de notre pays. Parce que la génération à venir mérite d’hériter d’un Burkina Faso de paix. Un Burkina Faso où ils pourront aller à l’école, où on pourra aller voir nos parents dans différentes localités du pays. Et pour ça, il faut d’abord la paix du cœur chez les Burkinabè. Il faut vraiment qu’on essaie de mettre nos égos de côté, de travailler ensemble et de pouvoir aussi s’encourager. Il faut pouvoir se demander si l’on peut accompagner untel qui pilote un projet X. Et si je ne peux pas l’accompagner, comment puis-je éventuellement créer un projet pour pouvoir faire autrement et ne pas lui mettre des bâtons dans les roues, tout simplement. Notre pays a besoin de paix.

Entretien réalisé par Fredo Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net