Que sommes-nous devenus ? Nous ne cesserons jamais de poser la question. L’incivisme en matière de salubrité est un cancer à Ouagadougou. Il ne faut pas chercher des noises aux Burkinabè, brouillons et grandes gueules. Ces Burkinabè-là, ce sont les individus qui se soulagent n’importe où. Comme diraient certains sur les réseaux sociaux : ils détiennent le titre foncier du pays.

La semaine dernière, les photos d’un mini champ de maïs en plein milieu de la chaussée, sur le terre-plein, faisaient marrer certains internautes et offusquaient d’autres. Qui est-ce qui a bien pu se croire plus Burkinabè que les autres pour créer ce désordre ? Bref, ce n’est pas le sujet.

En dépit de l’instabilité sécuritaire et des difficultés économiques auxquelles sont confrontés les ménages burkinabè, les bars et les boîtes de nuit font le plein de monde du lundi au lundi. C’est du Non-stop et du No limit dans ces lieux de réjouissances. Les week-ends, dès 14h, difficile de trouver de la place pour stationner son véhicule. Ah, Ouaga et ses parkings, c’est une autre paire de manches pour les automobilistes.

Après avoir passé des heures à boire comme des puits perdus de Garango et de Falagountou, certains clients, en raison de l’état exécrable ou de l’insuffisance des toilettes des maquis, préfèrent s’aventurer sur les trottoirs, les ruelles et même devant quelques commerces qu’ils transforment en urinoirs à ciel ouvert. Malgré les interdictions. Cette attitude est à la fois sale et irresponsable. Chaque matin, les propriétaires de ces commerces se retrouvent impuissants et désolés en ouvrant leurs boutiques, confrontés à des odeurs nauséabondes.

Imaginez un instant trois, quatre, cinq personnes qui se succèdent pour vider leurs vessies devant ou à côté d’un kiosque, un restaurant après avoir ingurgité des bouteilles d’alcool ? De tels comportements sont de nature à faire fuir les clients et à faire chuter les recettes de nos pauvres mères, frères et sœurs. Ces images sont le reflet de notre société où l’on est prêt à marcher sur les plates-bandes d’autrui juste pour satisfaire son ego. La propriétaire d’une poissonnerie à Kilwin, la détentrice d’un kiosque à café et le surveillant d’une école technique à Tampouy ont à maintes reprises déploré les actes des “pisseurs” avec qui ils ont souvent maille à partir.

Les détenteurs des débits de boissons doivent sérieusement prendre en compte la question des installations sanitaires. Les municipalités pourraient également envisager l’installation de toilettes publiques mobiles dans les zones à forte fréquentation nocturne. Pisser utile pour l’agriculture, c’est possible.

Quant aux clients indélicats qui ont une envie pressante mais préfèrent arroser les murs d’écoles, bâtiments publics et privés malgré la présence des toilettes, ils doivent tout simplement être punis. C’est aussi et surtout valable pour ceux qui chient partout. Sinon, ce serait comme pisser dans un violon.

HFB

Lefaso.net

Source: LeFaso.net