Ceci est un communiqué du porte-parole du gouvernement, le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, relatif à l’affaire de la guérisseuse de Rakissé, un village de la commune rurale de Komsilga (située à la sortie Sud de Ouagadougou), qui défraie la chronique. Nous vous proposons également le communiqué du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II, qui s’est saisi du dossier.

Lefaso.net

COMMUNIQUÉ DU GOUVERNEMENT

Le vendredi 28 juillet 2023, plusieurs personnes soupçonnées d’être impliquées dans des actions ayant reçu la qualification par le procureur « de séquestration, de coups et blessures et complicité » ont fait l’objet d’une interpellation. Par la suite, une série d’incompréhensions et de malentendus a entrainé des incidents regrettables dans la conduite de cette affaire ; ce qui a suscité de nombreuses réactions légitimes de désapprobation de citoyens et de certaines organisations.

Tout en marquant sa compréhension face à ces réactions, le gouvernement rassure l’opinion que toutes les dispositions sont prises pour réserver le meilleur traitement à ce dossier dans le strict respect des principes de l’État de droit, de tolérance zéro à l’impunité, de préservation de la paix sociale et de la sécurité.

Le gouvernement invite l’ensemble des citoyens au calme et à la sérénité et à se départir des velléités de manipulation et de récupération.

Le Service d’Information du Gouvernement

COMMUNIQUE DU PROCUREUR DU FASO PRÈS LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE OUAGA II

Le jeudi 27 juillet 2023, mon Parquet a été saisi d’une dénonciation de faits objet d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Le contenu de cette vidéo montre une scène d’un homme battu par des individus dans une localité dont le recoupement d’informations a permis d’identifier comme étant le village de Rakissé situé dans la commune de Komsilga.

Face à ces faits d’une particulière gravité pouvant recevoir les qualifications d’infractions pénales de coups et blessures volontaires (articles 512-18 et suivants du Code pénal), de séquestration (articles 523-1 à 523-3 du Code pénal), j’ai procédé à l’ouverture d’une enquête et instruit le Commissariat de Police de District de Komsilga d’identifier et d’interpeller les auteurs de ces agissements affligeants.

Selon les informations recueillies et des éléments fiabilisés, les tortionnaires reprocheraient à la victime d’avoir « profané un lieu sacré d’une guérisseuse » qui serait leur « patronne ».

La victime, un quinquagénaire, souffrant de troubles mentaux, aux dires de ses proches, se trouverait actuellement en soins dans son village et sa vie serait hors de danger.

A ce stade de l’enquête, neuf (09) personnes contre lesquelles des indices sérieux de participation ou de complicité de participation aux sévices ont été interpellées .

Les enquêteurs, dont je salue le professionnalisme, sont à pied d’œuvre pour faire la lumière sur ces faits et interpeller les auteurs, complices et commanditaires de ces infractions .

Je tiens à rassurer l’opinion que toutes les personnes impliquées dans cette affaire seront poursuivies et traduites devant les juridictions répressives conformément à la loi.

Mon parquet, tout en appelant les populations à la retenue, à la pondération et à la responsabilité afin de préserver les vies humaines et la paix sociale, tient à réaffirmer son intransigeance face à toutes formes de violences et autres atteintes à l’intégrité humaine.

Fait à Ouagadougou, le 28 juillet 2023

LE PROCUREUR DU FASO PAR INTÉRIM

NAGALO Abdoul Kader


Source: LeFaso.net