Le gouvernement était face la presse dans la matinée de ce jeudi 27 juillet 2023 pour parler de la campagne agropastorale 2023-2024, de la lutte contre le paludisme et du décret portant modalités d’interventions des agents publics de santé dans les structures privées. Le gouvernement était représenté par le ministre de la santé Dr Lucien Kargougou, le ministre de l’agriculture Ismaël Sombié et celui de la communication Jean Emmanuel Ouédraogo.
Le ministre de la santé s’est attelé d’entrée de jeu sur la lutte contre le paludisme. Dr Lucien Kargougou a fait le bilan de cette lutte sur la période 2022 qui, selon les chiffres, reste préoccupante. « Au cours de l’année 2022, notre pays a enregistré 11 656 675 de cas de paludisme avec 539 488 cas de paludisme grave et malheureusement 4 243 décès, dont 2 925 enfants de moins de 5 ans. Les enfants sont donc les couches les plus vulnérables », a précisé Dr Lucien Kargougou, ministre de la santé et de l’hygiène publique.
Selon Lucien Kargougou, afin de protéger les populations du paludisme, l’Etat burkinabè, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a mis en œuvre plusieurs interventions que sont la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA), la Chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS), le traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte, la vaccination et la lutte anti-larvaire.
- Le ministre de la santé a indiqué qu’il est envisagé la vaccination des enfants de 5 à 17 mois contre le paludisme en 2024 avec un million de doses dans 27 districts sanitaires
« La distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action en routine et en campagne tous les trois ans. La dernière campagne qui a eu lieu en 2022 a permis la distribution de plus de 14 millions de MILDA. Il s’agit aussi de la Chimio prévention du paludisme saisonnier. Cela consiste à administrer à un intervalle d’un mois, les médicaments aux enfants de 3 à 59 mois. En fonction des données épidémiologiques et pluviométriques, 19 districts ont été identifiés pour recevoir cinq cycles de la CPS et quatre cycles pour les 51 autres », explique-t-il.
« Le passage P0 qui s’est déroulé du 22 au 25 juin 2023 a concerné 19 districts a permis de toucher 972 776 enfants de 3 à 59 mois. Au cours du passage P1 qui s’est déroulé du 20 au 23 juillet 2023 et a concerné les 70 districts, près de 4 millions d’enfants de 3 à 59 mois ont été touchés. Il est envisagé la vaccination des enfants de 5 à 17 mois contre le paludisme en 2024. Un million de doses permettront de couvrir les enfants de la cible dans 27 districts sanitaires identifiés en fonction de leurs fortes létalités et de l’incidence. Par ailleurs, au vu des résultats très satisfaisants de la recherche sur le vaccin R21 conduite au Burkina Faso par l’Unité de recherche clinique de Nanoro dirigée par le professeur Tinto, le Burkina Faso a homologué ce vaccin » a ajouté Dr Kargougou.
- Le porte-parole du gouvernement a remercié la presse pour l’accompagnement continu dans la vulgarisation des activités gouvernementales
Selon lui, des journées de lutte anti-larvaire permettront de diminuer la densité vectorielle dans les grandes villes telles que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. « Au cours du mois d’août, les volontaires ASBC (agents de santé à base communautaire) passeront, de concession en concession, avec l’appui des municipalités pour aider les habitants à identifier et à détruire les gîtes larvaires. Je voudrais également profiter de cette audience pour lancer un vibrant appel à la population, afin qu’elle adhère massivement aux stratégies de lutte pour l’élimination du paludisme au Burkina Faso et dans le monde », a soutenu le premier responsable du ministère de la Santé.
- Les journalistes présents à ce point de presse
La seconde intervention du ministre de la santé Dr Lucien Kargougou a concerné le décret pris en conseil des ministres du 6 juillet 2023 et portant modalités d’intervention des agents publics de santé dans les structures privées. Selon ce décret, les interventions des agents de santé dans les structures privées de santé seront désormais conditionnées par la signature de conventions entre les agents publics de santé, les structures publiques de santé ou les universités desquelles relèvent ces agents, et les structures privées de santé où ils doivent intervenir. Ces textes permettent aux agents de santé du public d’intervenir huit heures par semaine dans le privé en une ou deux séances.
- Ismaël Sombié, ministre de l’agriculture lors de ce point de presse
Toutefois, les dispositions transitoires suivantes ont été adoptées. Pour les spécialistes, cette autorisation d’intervenir par voie de convention dans les structures privées est d’une durée de deux ans maximum au bout desquels les spécialistes devront choisir entre le privé et le public. Pour les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes généralistes, attachés de santé, infirmiers, maïeuticiens et sages-femmes d’Etat, et les autres paramédicaux des laboratoires et de l’imagerie médicale notamment, cette autorisation d’intervenir dans le privé de santé est fixée pour une durée d’un an au bout de laquelle, ces agents devront choisir formellement entre le privé et le public.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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