Le Conseil économique et social (CES) organise du 26 au 28 juillet à Bobo-Dioulasso, le forum national 2023 sur le thème « La Laïcité au Burkina Faso : Quelles stratégies pour une cohésion sociale véritable ? ».

Débutées le mercredi 26 juillet 2023, les communications du forum porteront sur le concept de la laïcité, son origine et l’analyse de sa pratique au Burkina Faso. Elles porteront aussi sur « La problématique de la laïcité au Burkina Faso » ; la « Laïcité et cohésion : Quelles alternatives pour une cohésion pacifique au Burkina Faso ? »

Le Burkina Faso est un pays laïc et la religion relève de la vie individuelle et associative. Les institutions politiques, le service public et l’éducation nationale sont consacrés laïcs par la constitution. Cela exclue par conséquent toute référence ou ségrégation religieuse, toute allégeance des structures de l’Etat à une autorité religieuse.

Par ailleurs, la notion de laïcité doit être fidèle à la conception d’un espace public affranchi des immixtions des religions en tant que pouvoir. Elle interdit l’intervention de la religion dans le processus de décision politique et dans le fonctionnement de l’administration.

Bonaventure Ouédraogo, président du Conseil économique et social

Elle présente de ce fait trois principes : la neutralité religieuse des pouvoirs publics (l’Etat n’a pas de religion), la non-discrimination (accès de tous aux services et fonction publics), la nécessité d’aménager des garanties de puissance des droits par l’obligation faite à la puissance publique de garantir la liberté d’exercice des cultes.

Cependant au Burkina Faso, ces dimensions ne sont pas toujours respectées ou sont parfois méconnues des citoyens. Ce non-respect des principes de la laïcité pourrait engendrer des frustrations et fragiliser la cohésion sociale. C’est pour garantir la pérennité de la coexistence pacifique au Burkina Faso que le gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions dont l’organisation, depuis septembre 2012, d’un forum national sur la laïcité.

L’objectif du forum 2023 est donc de contribuer à renforcer la laïcité pour une cohésion sociale véritable au Burkina Faso.

Il s’agit également de créer un cadre d’échanges sur la laïcité entre les différentes composantes de la vie nationale au Burkina Faso, identifier et analyser les pratiques favorables et défavorables à la laïcité au Burkina Faso ; formuler des recommandations à même de renforcer la laïcité pour une cohésion sociale véritable au Burkina Faso.

Vue des participants

Selon Bonaventure Ouédraogo, président du Conseil économique et social, le Burkina Faso est véritablement un exemple en matière de laïcité en ce sens que, chaque jour, les populations manifestent une ferme volonté de vivre ensemble dans leur pluralité. « Au Burkina Faso nous n’enregistrons pas de négations ou de rejets de l’autre à cause de sa croyance. Mais dans une question aussi complexe que celle de la laïcité, on a certainement des forces mais certainement aussi des faiblesses, parfois des insuffisances. Donc notre objectif c’est de voir tous ensemble ce que nous devons faire pour qu’au Burkina Faso, chaque citoyen vive librement sa foi dans le respect de nos libertés, la juste compréhension de cette garantie que nous offre l’Etat ».

Mariama Gnanou/ Konaté, représentante du gouverneur des Hauts-Bassins

Concernant la situation d’insécurité que vit le Burkina Faso, il dit ceci : « Pour la situation que nous traversons, nous ne pouvons pas triompher des forces du mal si nous ne sommes pas unis, solidaires et si ensemble nous ne nous battons pas pour sortir de cette situation. Pour cela je dis aujourd’hui que, quelle que soient nos conceptions idéologiques, politiques, philosophiques ou religieuses, nous devons savoir d’abord qu’il n’y a qu’une seule chose qui compte, c’est d’abord notre patrie. Ensuite, c’est nous organiser et nous battre pour libérer notre pays du joug de ces malfaiteurs qui nous assaillent chaque fois. C’est là un appel que je lance à tous les Burkinabè ».

Selon Mariama Gnanou/ Konaté représentante du gouverneur des Hauts-Bassins, ce forum vient à point nommé et les réflexions doivent s’inscrire dans la logique du renforcement des valeurs qui fondent l’unité, premier élément de la devise du Faso.

Photo de famille

Le Conseil économique et social est un organe consultatif consacré par la constitution de juin 1991. Il a pour rôle de conseiller par ses études, avis et recommandations le président du Faso et le gouvernement pour l’élaboration, la conduite et l’évaluation des politiques publiques en matière économique, sociale, culturelle et environnementale ; favoriser à travers sa composition le dialogue et la concertation entre les différentes catégories socioprofessionnelles ; assurer la veille, l’alerte et l’anticipation sur les changements sociaux.

Haoua Touré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net