La société idéale, peut-on paraphraser, n’est pas celle qui se limite à se conformer aux lois établies…, et le gendarme le plus efficace est celui que chacun parmi nous installe volontiers dans sa conscience. Et les bienfaits des civilités sont énormes, elles n’ont pas de prix. Des scènes motivent à prendre prétexte de ces bons gestes entre des citoyens civils et des corps habillés, et de façon générale de ces règles de bienséance dans la société qui échappent aux projecteurs.
Des actes qui ont, certainement, des impacts sociaux très importants. Il suffit d’en avoir assisté, vécu ou bénéficié pour mesurer l’effet moral et ce que la situation peut entraîner comme bonne répercussion autour de soi.
Prenant appui sur le sujet précis des rapports entre les « corps habillés » et les civils, le constat est qu’ils n’ont toujours pas été des plus cordiaux, avec des postures répulsives des derniers vis-à-vis des premiers. Et plusieurs évènements ou circonstances sur lesquels il n’est pas nécessaire de revenir ont contribué à déclencher ou alimenter ces mauvais climats. Mais au-delà de cette atmosphère qu’il faut considérer comme une exception, plusieurs bons actes méritent d’être brandis avec la même énergie que celle qui prévaut quand il s’agit de dénoncer des comportements condamnables.
Ce sont, en effet, ces cas de civilités entre civils et éléments de Forces de défense et de sécurité (corps habillés) dans des lieux publics ou des services à grandes affluences ou encore dans des circonstances données. Si de par le passé, des citoyens toléraient à peine le fait que l’on laisse passer des hommes de tenue dans des rangs de guichets ou de services comme les stations à essence, on note de plus en plus le réflexe à rendre prioritaires ces derniers dans les mêmes conditions.
Même si on peut présumer que ces civilités sont motivées par la situation nationale difficile et, partant, comme une expression de solidarité, d’encouragement et de compassion, la réalité est qu’elles valent la peine d’être magnifiées et être portées à la une, pour qu’elles soient des expressions ordinaires et fassent l’effet de boule de neige.
Par ces temps qui courent et qui sont lourds sur chaque membre de la société et tout le pays, de telles expressions contribuent à produire de grands effets positifs. Au-delà de la tolérance entre citoyens eux-mêmes, ce sont des efforts consentis envers son prochain, envers autrui ; donc de générosité, de modestie, d’harmonie, de mesure et contre l’égoïsme, l’arrogance, l’intolérance, etc.
Tout comme ces règles de bienséance et de bon sens agréables à observer dans la société, qui consistent, au niveau des services ou lieux publics, à donner la priorité aux personnes vulnérables, personnes mal-en-point, vieilles personnes, femmes enceintes ou encore ces femmes avec les enfants au dos.
Braquer les projecteurs sur ces bons actes souvent élémentaires de la vie en société qui tendent à s’amenuiser sur le terrain, c’est aussi témoigner à ces citoyens qui se plient à ces attitudes, qu’elles rendent service à toute la société. Comme le sentiment que pourraient exprimer ces nombreux noctambules qui se voient agréablement surpris d’être accompagnés jusqu’à leur porte par des patrouilles des Forces de sécurité.
En ces moments difficiles, il est souhaitable que chacun se bonifie par les actes qu’il pose autour de lui, car, comme on le dit, un petit geste, anodin, peut soulager de grands maux. Or, il est bien possible que chaque individu soit une solution pour l’autre ou contribue à donner le sourire autour de lui et partout où il passe, tout n’étant pas matériel.
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Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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