Ce mardi 25 juillet 2023, un groupe d’orpailleurs, principalement originaires d’autres régions, a fait irruption dans la mine de Houndé, située dans la province du Tuy. Leur intention était de piller la société minière, selon un des responsables d’une association d’artisans miniers de la province, joint au téléphone. Les incidents ont finalement été maîtrisés après de longues négociations et l’utilisation de moyens coercitifs par la sécurité de la mine.

Ces événements surviennent dans un contexte de manifestations récurrentes des orpailleurs depuis le 19 juillet 2023 dans la commune de Houndé, située dans la région des Hauts-Bassins. Hier lundi 24 juillet 2023 encore, la situation semblait apaisée. Ce 25 juillet, des orpailleurs, qui seraient majoritairement non-résidents de la localité, se sont dirigés vers la société minière avec un seul objectif en tête : le pillage.

Selon un responsable d’une association d’artisans miniers qui a requis l’anonymat, ces manifestants ne présentent aucune revendication fondée ou légitime. Leur motivation semble être de profiter de la vulnérabilité de l’État et de la mine pour satisfaire leurs propres intérêts égoïstes, affirme-t-il à l’autre bout du fil.

Il souligne que les nouveaux manifestants ne cherchent qu’à préserver leurs propres intérêts, sans égards pour les conséquences de leurs actes.

Un conflit territorial qui perdure

Nous avons pu contacter Amadou Kiéma, le coordonnateur des délégués de la mine de Houndé et secrétaire général de la section Houndé Gold Operation du Syndicat des travailleurs de la géologie des mines et des hydrocarbures (SYNTRAGMIH). Selon lui, le principal point de friction entre la mine de Houndé et les orpailleurs de la région réside dans la question du territoire. Le site actuel de la mine industrielle de Houndé était auparavant un espace d’exploitation pour les artisans miniers locaux.

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Il précise que la société minière n’a actuellement aucun problème avec les populations locales. Les manifestants visaient spécifiquement le site de Kari Pump, car la mine dispose de deux autres sites de gisements (Kari Pump et Kari West) situés un peu plus en profondeur. Ces deux sites en effet, pratiquement en zone rurale, servent généralement de point de rassemblement pour les orpailleurs.

Amadou Kiéma souligne que face aux attaques et aux actes de vandalisme des orpailleurs, les travailleurs de la mine ont préféré adopter une approche diplomatique. Ils évitent ainsi d’être pris pour cibles et se contentent d’observer ces événements avec prudence, considérant que c’est la grâce divine qui les a jusqu’à présent protégés.

Trouver une solution durable au fléau

Il est important de rappeler que la mine d’or de Houndé a officiellement entamé ses travaux de construction le jeudi 30 juin 2016, sous la présidence de l’ancien chef d’État, Roch Kaboré. Cette mine, renfermant une réserve estimée à 48 210 tonnes d’or, demeure à ce jour la plus grande du pays.

Face à cette situation tendue et aux défis rencontrés par la mine de Houndé, il est crucial que des solutions durables soient trouvées pour favoriser une coexistence pacifique entre les parties impliquées, tout en préservant les intérêts légitimes de chacun. La coopération entre les autorités, la société minière, les orpailleurs et les communautés locales devra jouer un rôle essentiel pour prévenir de futurs incidents et garantir le développement responsable du secteur minier dans la région.

Lefaso.net

Hamed Nanéma avec Yacouba Sama

Source: LeFaso.net