Plusieurs productions maraîchères ont été inondées par les eaux de pluies ce mercredi 19 juillet 2023 à Ouagadougou, dans le quartier de Tanghin. Une forte pluie en effet, s’est abattue sur la capitale burkinabè dans la nuit du mardi 18 juillet jusqu’au matin. Cette situation plonge Alimata Zoungrana dans le désarroi. Elle, qui tire sa principale source de subsistance de la culture maraîchère. Pour faire le constat des dégâts causés dans les champs de ces maraîchers, Lefaso.net s’est rendu sur les lieux.

À Ouagadougou, le quartier de Tanghin, précisément la zone située au cœur des barrages érigés, est propice pour la culture maraîchère. À quelques encablures de l’échangeur du Nord, du tronçon menant à l’hôpital Schiphra jusqu’aux environs de l’hôtel Silmandé, des riverains y ont fait de cette activité, leur principale source de revenus.

Cependant, les intenses averses tombées entre la nuit du mardi 18 au mercredi 19 juillet 2023, auront décidé autrement du sort de ces braves maraichers.

Alors qu’une dame revenait de son champ pour se rendre chez elle, nous l’interpelons. La pluie a-t-elle endommagé votre culture ? Oui ! Nous répond-elle. Situé à proximité de manguiers servant couramment aux citadins de lieux de loisirs, la bonne dame, la cinquantaine environ, accepte de nous y conduire.

Alimata Zoungrana nous montre les dommages causés par la pluie

Une fois sur les lieux, la femme nous présente l’étendue de son espace submergé par l’eau. Laitue, oseille, persil, sont les principaux produits maraîchers engloutis. Même si elle semble avoir le moral haut, Alimata Zoungrana vient d’assister à l’anéantissement de plusieurs journées de dur labeur en seulement quelques heures.

« Toutes mes productions que vous voyez ont été détruites par les eaux. Elles ne servent maintenant plus à rien ! », nous confie-t-elle offusquée. Il lui faut attendre carrément la fin de l’hivernage pour pourvoir reprendre son activité, précise-t-elle.

L’inconfortable situation dans laquelle se trouve Alimata Zoungrana est tout aussi semblable à celle d’Alassane Ouédraogo. À la différence que lui, a eu la grâce d’avoir une partie de son champ épargné par l’impact des eaux. « Tout est pratiquement gâté ! », déplore-t-il.

Subdivisé en plusieurs portions, Alassane Ouédraogo souligne qu’une portion peut être vendue entre 2 500 et 3 000 francs CFA. Il lui arrive d’en vendre une centaine, confie-t-il (est-ce sur le même sujet ?)

Pour rappel, la culture maraîchère est essentielle pour la sécurité alimentaire de la région, fournissant des légumes frais aux marchés locaux et permettant aux agriculteurs de subvenir aux besoins de leur famille. Les pertes massives causées par les inondations pourraient mettre en péril la stabilité alimentaire du quartier et des zones environnantes. Et créer de ce fait, une possible détérioration des conditions de vie des populations vulnérables.

Selon une étude menée sur les milieux et territoires par l’enseignant chercheur Assonsi Soma, de l’université Joseph Ki-Zerbo, le maraîchage assure 80% des besoins en légumes et fruits ainsi que la création de milliers d’emplois pour les citadins à Ouagadougou. On y dénombre une centaine de sites maraîchers dont le plus atypique est celui de la zone industrielle de Kossodo où l’utilisation des eaux usées sans traitement, associée aux pesticides dangereux, est courante pour le maraîchage.

Hamed NANEMA

Lefaso.net

Source: LeFaso.net