Le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité a lancé officiellement la plateforme « eContravention » ce mardi 11 juillet 2023. C’est une nouvelle technologie pour le paiement des contraventions sur la voie publique.

Désormais, tout usager qui commet une infraction en circulation doit payer sa contravention à travers « eContravention ». C’est une plateforme conçue pour prendre en charge l’ensemble des étapes de la gestion d’une contravention.

Elle a été mise en place pour atténuer les difficultés rencontrées par les usagers en cas de commissions d’infractions contraventionnelles, a indiqué le ministre délégué chargé de la sécurité, Mahamadou Sana. « Elle sera aussi un moyen efficace de lutte contre la corruption et les pertes de capitaux au profit du budget de l’État », a-t-il ajouté.

Selon le ministre délégué Mahamadou Sana, la « eContravention » permettra de disposer de statistiques fiables en matière de contravention

C’est une plateforme réfléchie et conçue par des Burkinabè. Elle a deux fonctionnalités : un site web et une application mobile. Dans la pratique, lorsqu’un usager de la voie publique commet une infraction, il doit payer sa contravention via le mobile money. C’est le service Orange Money de l’opérateur Orange Burkina Faso qui est le partenaire de eContravention.

Un exemple pratique a été donné aux journalistes sur la voie publique en face du ministère de la Sécurité. Un contrevenant a payé l’amende de 6 000 FCFA via Orange Money. Pour tout paiement d’amende par eContravention, le contrevenant doit payer également les frais de transaction. Pour une amende de 6 000 FCFA, les frais de dépôt est de 150 FCFA.

Une simulation du lancement officiel de « eContravention »

Fonctionnement

Dans sa présentation, le commissaire principal de police Mohamed Bahikoro, a indiqué qu’au cas où le contrevenant n’a pas d’argent sur lui, il pourrait faire recours à une tierce personne qui pourra payer à distance. Une fois l’opération effectuée, on lui enverra le code de confirmation.

Même si le contrevenant ne reçoit pas d’accusé de réception au même moment, l’agent, depuis son appareil, pourra le recevoir. Il y a deux niveaux de vérification afin de faire face à un éventuel dysfonctionnement, a précisé le commissaire.

Pour payer, le contrevenant doit composer *144*7*4*1*code_contravention#. Le code de contravention comprend dix chiffres.

Selon le commissaire Mohamed Bahikoro elle permet de gagner du temps à travers la simplification de la procédure

Selon la ministre en charge de la transition digitale, Aminata Zerbo, il n’y a pas de sécurité 100% en technologie. Toutefois, elle a rassuré qu’il existe des mesures pour minimiser les risques. Et au fur et à mesure où eContravention va être utilisée, les techniciens vont renforcer la sécurité.

Intégrité de l’administration publique

Lors de la présentation de la nouvelle plateforme suivie de son lancement officiel, le directeur général de l’Agence nationale de promotion des TIC (ANPTIC) a notifié que des téléphones portables sont exclusivement consacrés pour la eContravention. Ils ne peuvent rien faire d’autre que la gestion de cette plateforme.

Le gouvernement veut moderniser et renforcer l’intégrité de l’administration publique à travers la dématérialisation des différentes procédures. C’est ainsi qu’avec la collaboration du ministère en charge de la transition digitale, le ministère en charge de la sécurité a conçu « eContravention ».

Les officiels au lancement sont (de gauche à droite) : une représentante de Orange Burkina ; la ministre Aminata Zerbo ; le ministre Mahamadou Sana ; le chef d’Etat-major de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Evrard Somda et le directeur général de la Police nationale, Roger Ouédraogo

Cette plateforme est en phase pilote à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. L’extension dans d’autres villes va intervenir dans les jours à venir, ont indiqué les initiateurs.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net