Le prévenu Désiré Guinko a succédé à Marcel Tankoano à la barre, dans le cadre du procès relatif à l’appel à incendier le palais du Mogho Naaba.
« Je ne suis mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. Je ne me reconnais pas dans les faits aussi gravissimes. Je défends les valeurs et l’esprit de l’unité nationale. (…). C’est la volonté d’individus qui visent à instrumentaliser les institutions judiciaires contre nous », s’est défendu le prévenu Désiré Guinko, porte-parole du Front uni pour le Faso (organisation qui avait publié en mi-avril 2023, une déclaration sur la situation nationale qui charge le pouvoir).
Dans un passage qui n’a pas duré (comparativement à celui de Marcel Tankoano), l’ancien chargé de mission du président du Faso, Roch Kaboré, a révélé que Marcel Tankoano leur a dit qu’il a reçu des pressions pour reconnaître les audios et les accabler.
Le passage de Désiré Guinko a précédé celui de deux témoins, mis en confrontation avec Marcel Tankoano.
Ainsi, Moustapha Kontogomdé, membre du M21 depuis 2013, et dont Marcel Tankoano est le président, a expliqué avoir été contacté par ce dernier pour faire un audio. « On s’est rencontré dans un jardin vers le SIAO. Quand je suis arrivé, après les salutations d’usage, il m’a demandé de mettre mon téléphone sous mode avion. Puis, il m’a demandé si je trouve normal que les « Irissi » (les pros-russes) soient au rond-point des Nations-Unies en train d’insulter les gens bâtards et menacer les gens. Je lui ai dit que ce n’est pas normal. Il me demande si j’ai une solution pour ça. J’ai dit non. Il me dit de réfléchir quelques minutes, que je peux pourtant trouver une solution. Après, il est venu me demander, mais je lui ai dit que je n’ai pas trouvé solution. C’est là qu’il a proposé qu’on fasse un vocal qui appelle à aller brûler chez le Mogho Naaba qu’on va endosser aux pros-russes.
Le deuxième audio allait appeler les gens à aller protéger le palais du Mogho Naaba. Il dit que lorsque l’audio va être lancé, la police allait certainement se déporter au niveau de la cour du Mogho Naaba pour essayer de dégager les gens. Et c’est là qu’ils allaient profiter pour demander à la police d’aller en même temps déguerpir les pros-russes qui sont à la place de la nation. Je lui ai dit que je ne peux pas. Il m’a demandé de proposer quelqu’un d’autre. J’ai appelé un ami (Karim Kouanda). Mais avant que ce dernier n’arrive sur le lieu, je l’ai croisé et je lui ai dit de ne pas accepter. C’est ce qu’il a fait. Le lendemain, il (Marcel Tankoano) m’a demandé si j’ai trouvé quelqu’un, j’ai dit non », relate Moustapha Kontogomdé.
Le témoin Karim Koanda corrobore les propos du prédécesseur de faire les deux audios.
Mais pour le prévenu Marcel Tankoano, tout cela est un complot dont le chef d’orchestre est Tagnan Zakaria qui, selon lui, a trimballé les autres dans le système. « Avant que nous soyons arrêtés, nous avions l’information que Tagnan a été reçu par le patron du renseignement burkinabè », a confié Marcel Tankoano.
Plus tôt dans la matinée, Marcel Tankoano a déclaré qu’il avait l’information de l’existence d’une liste de personnes qui devaient être liquidées (assassinées) par les pros-russes, liste sur laquelle il dit être en 29ème position.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents