Le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a souscrit, ce lundi 12 juin 2023 à Ouagadougou, au programme de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire. L’ambition est entre autres de créer un million d’emplois directs en deux ans et de faire du secteur privé le véritable moteur de la croissance économique, dans un Burkina en guerre contre le terrorisme.
Fervent défenseur de l’actionnariat populaire, le Pr Laurent Bado est, ce lundi 12 juin 2023, le plus heureux des Burkinabè. Après avoir longtemps prêché dans le désert, pour l’adoption de ce système de financement des industries burkinabè, l’enseignant de droit à la retraite et président d’honneur du Parti pour la renaissance nationale (PAREN) peut souffler. Aux premières loges, à la salle de conférence de Ouaga 2000, il a assisté au lancement officiel du programme d’actionnariat populaire par le président Ibrahim Traoré.
L’actionnariat populaire, faut-il le rappeler, offre aux Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur, la possibilité d’investir dans des projets et des entreprises nationales, leur permettant ainsi de bénéficier des retombées financières sous forme de dividendes. Il consiste à faire du peuple, le propriétaire du capital et du travail.
- Un hommage a été rendu au Professeur Laurent Bado, chantre de l’acionnariat populaire
Quatre projets d’entreprises lancés pour le premier lot
Selon le directeur général de l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire, Karim Traoré, le programme démarre avec un premier lot de quatre projets d’entreprises pour lesquels l’Etat apporte une contribution de 20%.
Il s’agit de l’extension de la société Faso tomate (SOFATO) avec l’ouverture de deux nouvelles usines de transformation de tomates à Bobo-Dioulasso et Tenkodogo afin d’absorber la production nationale.
Le deuxième projet concerne la création d’une société d’exploitation semi-mécanisée de l’or sur un certain nombre de sites en collaboration avec le ministère en charge des mines.
- A la suite du président du Faso, les membres du gouvernement ont souscrit en remplissant les fiches de renseignement de l’APEC
Le troisième projet porte sur la mécanisation et l’intensification agricole à travers la promotion de la petite irrigation agricole. Ce projet permettra de créer un million d’emplois directs en deux ans et d’équiper 100 000 forages de système de pompage solaire.
Le quatrième projet va concerner la mise en place d’une centrale d’achats des produits locaux destinée à créer un marché sûr des productions agricoles, et organiser la vulgarisation et la vente maîtrisée des principales denrées de première nécessité.
La souscription se fait à partir du renseignement d’une fiche de membre disponible auprès de l’APEC. Les frais minimaux de souscription aux projets sont de 15 000 francs CFA en raison de 5 000 francs CFA pour la souscription à la société coopérative avec conseil d’administration/Bâtir l’Avenir (SCOOP-CA/BA), et 10 000 francs CFA pour une part d’action. Selon le DG de l’APEC, l’achat des actions est illimité.
- Selon le directeur général de l’APEC, Karim Traoré, le programme démarre avec un premier lot de quatre projets d’entreprises
« L’avenir du Burkina, c’est nous qui devons l’inventer et l’entretenir »
« Nous sommes ici pour écrire une nouvelle page de notre histoire. Nos pays ont passé le temps à s’endetter au point que nous prenons des prêts pour rembourser des prêts. C’est normal que ces institutions qui nous prêtent de l’argent ne veulent pas que nous puissions nous en sortir. Comment pouvons-nous avoir des bas-fonds riches en terre et nous continuons à importer du riz ? », s’interroge le capitaine Ibrahim Traoré ?
Il a rappelé que le développement endogène prôné par Cheick Anta Diop, le Pr Joseph Ki-Zerbo, Thomas Sankara et le Pr Laurent Bado doit être le levier de l’économie burkinabè. D’où son appel à une souscription massive au programme par les Burkinabè. « L’avenir du Burkina, c’est nous qui devons l’inventer et l’entretenir », a lancé le capitaine Traoré, convaincu que l’initiative est un levier pour lutter contre le terrorisme.
- « Nous sommes ici pour écrire une nouvelle page de notre histoire », a indiqué le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré
15 000 emplois indirects attendus avec Société Faso tomate
« Aucun sacrifice n’est de trop pour la nation », a déclaré Aziz Nignan, président du conseil d’administration de la société coopérative avec conseil d’administration/Bâtir l’Avenir (SCOOP-CA/BA). A l’en croire si sa structure a été choisie comme partenaire technique du programme, c’est au regard de son expérience dans le domaine de l’actionnariat populaire à travers sa première initiative communautaire dénommée Société Faso tomate (SOFATO SA). Il s’agit d´une unité de production, de transformation et de commercialisation de la tomate avec un capital social d’un milliard de FCFA mobilisé à 60% par actionnariat populaire et à 40% par l’Etat burkinabè. Selon Aziz Nignan, le démarrage effectif de l’unité est prévu courant octobre 2023 et il est attendu la création de cent emplois directs et quinze mille emplois indirects.
- Une vue des participants présents au lancement du programme
Appel à adhérer au programme
« Nous croyons fermement que cette approche est une alternative solide et efficace pour relever les défis économiques et socio-politiques auxquels nous sommes confrontés. Nous avons la conviction que la mobilisation collective sera la clé de notre réussite », a indiqué le Dr Aboubakar Nacanabo, ministre de l’économie, des finances et de la prospective.
- Dr Aboubakar Nacanabo, ministre de l’Economie, des finances et de la prospective (2e à partir de la gauche) a invité les Burkinabè à adhérer
Il a invité les Burkinabè à adhérer au programme afin d’apporter des changements positifs dans la vie des Burkinabè. « Comme l’a dit le Pr Joseph Ki-Zerbo, “On ne développe pas, on se développe”. », a-t-il conclu.
Fredo Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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