Dans le cadre de son programme d’activités et conformément aux aspirations des premières autorités du ministère en charge des affaires étrangères, la cellule genre dont la mission est de veiller à l’épanouissement des hommes et des femmes au sein du département veut créer un cadre de concertation, d’échanges, de partage d’expérience et de formation à travers les 72 heures de la femme diplomate du Burkina Faso. L’événement, premier du genre, se déroule du 28 au 30 mars 2023. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la première responsable dudit département, Olivia Rouamba.

C’est sous le thème « femme et diplomatie au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives » que la cellule genre du ministère des Affaires étrangères organise la première édition des 72 heures de la femme diplomate du Burkina Faso. Pour la présidente de ladite cellule, Fatou Angélique Besssin, cette activité va permettre de discuter des difficultés spécifiques qui limitent l’épanouissement des femmes dans le corps de la diplomatie et d’y apporter les réponses appropriées. Pour ce faire, le comité d’organisation a travaillé d’arrache-pied pour offrir aux participants un programme très riche.

La présidente de la cellule genre du ministère des Affaires étrangères a salué toutes les personnes dont les soutiens ont permis l’organisation de cette commémoration

Des communications sur des thématiques comme « le leadership féminin, comment travailler ensemble en tant que femme », « genre et droit de la femme au Burkina Faso » ; un match de football. Les 72 heures de la femme diplomate du Burkina Faso, c’est aussi une séance de partage d’expériences avec l’ambassadeur des États-Unis, les aînées Fatoumata Da/ Diallo et Jacqueline Zaba et enfin une séance de discussion avec la ministre des affaires étrangères et ses invités.

Le métier de diplomate est peu connu. « Au-delà, il comporte ses défis, ses enjeux, son savoir-faire et savoir-être. Être une femme dans ce milieu n’est pas toujours chose facile. C’est pour cela que nous avons voulu commémorer les 72 heures, pour voir en terme de réflexion comment mettre en avant les défis et voir ensemble comment nous pouvons, de façon solidaire entre femmes et hommes diplomates, nous frayer le chemin pour que la mission qui nous a été confiée puisse engranger des résultats satisfaisants », a fait savoir la ministre des affaires étrangères, Olivia Rouamba.

Pour la ministre des affaires étrangères, Olivia Rouamba, il ne s’agit pas, à travers cette activité, de rechercher une égalité entre homme et femme diplomate

En effet, malgré des avancées notables enregistrées dans la participation des femmes dans la conduite de la politique étrangère, les femmes diplomates sont, au quotidien, confortées à de nombreux défis. Celui d’un double défi : réaliser leurs ambitions en tant que cadres, mais également en tant qu’épouses, femmes et mères devant servir de modèle dans une société qui les maintient à un rôle traditionnel.

« C’est un métier qui nous appelle à être en permanence en mouvement. On est toujours partie en mission, on est toujours appelées à faire face à des réunions qui finissent de façon tardive. Étant femme, associer une vie de foyer où on est mère, n’est pas du tout facile », a affirmé la ministre des affaires étrangères. Outre cela, les préjugés défavorables aux femmes diplomates au regard des exigences du métier persistent de nos jours.

Vue des participants

Aussi, le nombre de femmes dans les recrutements de diplomates est encore faible, toute chose qui limite l’effort de promotion des compétences féminines. Ces difficultés ici mentionnées sont à la base d’inégalités de tout genre en défaveur des femmes. Toutefois, la ministre fait montre de beaucoup d’optimisme. Car, dit-elle, les esprits sont de plus en plus ouverts et la compréhension est au rendez-vous avec les collègues et au sein des familles. Et cela, grâce aux différentes mutations sociopolitiques.

Présente à la cérémonie, la première secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères, Anne Konaté, a salué la présente initiative. « Je voudrais féliciter les initiatrices pour cette idée géniale. Elle permet de mettre en lumière ces femmes qui jouent un rôle très important dans le métier de la diplomatie qui est très difficile et qui a été pendant longtemps masculinisé et dans lequel les femmes sont en train de percer actuellement. J’en veux pour preuve madame la ministre », a-t-elle déclaré.

Photo de famille avec des pionnières

Pour elle, un diplomate doit avoir une culture générale très poussée et une grande capacité d’analyse des évènements mondiaux. « Quand vous n’avez pas une connaissance suffisamment élevée de tout ce qui se passe dans le monde, vous ne pouvez pas défendre les intérêts de votre pays », a-t-elle indiqué.

De son côté, la première femme ambassadeur du Burkina Faso en Egypte, Sophie So, s’est réjouie de la mise en place de la cellule genre au sein du ministère des Affaires étrangères. « Je garde espoir que nous allons désormais pouvoir nous rencontrer pour discuter. Avec notre expérience, nous pouvons faire beaucoup de choses ensemble ». La première édition des 72 heures de la femme diplomate a pour marraine, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Sandra Clark.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net