La Secrétariat permanent de la Commission nationale de contrôle des armes (CNCA) tient les 28 et 29 mars 2023, à Ouagadougou, un atelier de validation de la stratégie nationale de lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI). Un document de référence qui permettra de programmer des activités en vue d’asseoir une synergie d’actions de l’ensemble des acteurs intervenant dans la lutte contre les EEI au Burkina Faso.

Le Burkina Faso fait face depuis 2016 au terrorisme qui pèse particulièrement sur les Etats du Sahel. Les engins explosifs improvisés (EEI) constituent l’un des modes opératoires des groupes terroristes. Les EEI constituent une menace réelle et demeurent un frein aux efforts de sécurisation du territoire national. Ces engins qui ont fait de nombreuses victimes entravent le déploiement de l’aide humanitaire, détruisent les infrastructures socio-économiques et sont source de stress et de psychose au sein de nos populations.

Selon les statistiques du CNCA, de 2017 à 2023, les EEI ont entraîné plus de 550 incidents avec plus de 1091 victimes dont 544 morts et 547 blessés. Ces statistiques qui dénotent de l’ampleur du phénomène obligent à inscrire la lutte dans un processus qui prend en compte, en amont, la prévention et en aval des actions de détection et de neutralisation.

L’élaboration de la stratégie, a indiqué le colonel-major Fatogoma Anselme Sanou, secrétaire permanent du CNCA, permet une programmation d’activités en vue d’une synergie d’actions de l’ensemble des acteurs intervenant dans la lutte et une mutualisation des efforts. La mise en œuvre intégrale de cette stratégie permettra sans doute de réduire les incidents liés aux EEI et par conséquent le nombre des victimes.

La mise en œuvre intégrale de cette stratégie permettra de réduire les incidents liés aux EEI, a indiqué le SP/CNCA, Fatogoma Anselme Sanou

Plus d’EEI d’ici à 2027

La vision du projet de stratégie nationale 2023-2027 de lutte contre les engins explosifs improvisés, a déclaré le ministre d’Etat, ministre de la défense, le colonel-major Kassoum Koulibaly, est de faire en sorte que d’ici à l’horizon 2027, le Burkina Faso soit exempté de toute menace liée aux EEI et la vie humaine y soit garantie, la libre circulation des personnes et des biens assurée et un climat de confiance est instauré au sein des communautés. Pour ce faire, un point d’honneur sera mis dans la sensibilisation des populations, le contrôle des composants entrant dans la fabrication des EEI, le renforcement des capacités techniques des acteurs chargés de la lutte contre ces engins et l’acquisition d’équipements de détection et de neutralisation.

Le ministre de la défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, a exhorté les participants à se pencher sans complaisance sur ledit projet

En attendant, au cours des deux jours de travaux, les participants passeront en revue le contenu du projet de stratégie soumis à la validation en vue d’y apporter les corrections nécessaires et d’en faire un document de référence dans les actions de lutte contre les EEI au Burkina Faso. Par conséquent, le ministre en charge de la défense a exhorté les participants à se pencher sans complaisance sur ledit projet de stratégie de sorte à ce qu’il puisse répondre pleinement aux attentes du Burkina Faso.

Le ministre en charge de la sécurité a pris part à cette rencontre

« Je voudrais saisir cette opportunité une fois de plus pour vous réitérer la gratitude du peuple burkinabè pour votre accompagnement constant à son endroit surtout en ces moments de grands défis sécuritaires et humanitaires. Je puis rassurer que le Burkina Faso ne ménagera aucun effort pour la restauration de la paix et la cohésion sociale dans le principe de respect de ses obligations internationales et des droits de l’homme », a-t-il lancé.

Il a terminé en adressant ses remerciements à l’ambassade du Canada qui a bien voulu financer l’élaboration de la stratégie ainsi qu’au Service de lutte anti-mine des nations unies (UNMAS) qui a été le bras technique pour la conception du document.

La directrice du Service de lutte anti-mine des nations unies (UNMAS), Ilène Cohn a réaffirmé leur engagement à accompagner le Burkina

Obissa Juste MIEN

Lefaso.net

Source: LeFaso.net