Ils sont 66 candidats admissibles qui ont été déclassés de la liste des admis au concours de recrutement de technologistes biomédicaux, session 2021, pour « diplômes non-conformes ». Face à la presse le samedi 25 mars 2023 à Bobo-Dioulasso, ces candidats éconduits ont réaffirmé la conformité de leurs diplômes, et demandé aux plus hautes autorités du Burkina de se pencher sur leur situation, pour une issue favorable.
Pour les conférenciers, les termes du concours exigeaient un diplôme de licence en biologie médicale ; une licence qui, selon eux, n’existe pas encore au Burkina Faso. Tout autre diplôme reconnu équivalent était aussi accepté. « Du moment où la licence en biologie médicale n’existe pas pour le moment au Burkina Faso, vous conviendrez trivialement avec nous que tous les autres diplômes déposés pour ce concours sont des équivalences. Mieux, nos aînés travaillent déjà à la fonction publique avec ces mêmes diplômes en qualité de technologistes biomédicaux et jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas d’enquête formelle remettant en cause leurs compétences », a lancé le porte-parole des conférenciers, Ousmane Mariko.
Face à cette situation, les candidats déclassés disent avoir saisi leurs différentes universités pour se rassurer de la conformité de leurs diplômes. « Nos universités nous ont reçus en confirmant que nos diplômes sont bel et bien conformes (…). Abandonnés à nous-mêmes, et ayant épuisé toutes les voies de recours que nous avions, nous avons alors décidé de saisir la justice, notre dernier rempart, avec nos moyens limités pour nous faire entendre », a expliqué Ousmane Mariko.
- Ousmane Mariko, porte-parole des conférenciers, invite les autorités du pays à prendre leur situation à bras-le-corps.
C’est ainsi que leurs avocats saisis ont introduit deux recours de référé aux tribunaux administratifs de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, l’un pour la suspension de toute activité autour de ce concours et l’autre pour exiger l’annulation du communiqué portant proclamation des résultats définitifs du concours, tout en reconsidérant le communiqué portant proclamation des résultats d’admissibilité.
« A l’issue de ces audiences de jugement des tribunaux administratifs de Ouagadougou et de Bobo, les juges de référé de chaque tribunal ont, d’une manière indépendante, jugé recevable notre requête en ordonnant à l’Etat la suspension du communiqué portant proclamation des résultats définitifs. Ces décisions ont naturellement fait l’objet d’appel par l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) et c’est le conseil d’Etat qui a cette fois-ci jugé le dossier. Le verdict est resté le même : celui de suspendre le communiqué », a indiqué le porte-parole des conférenciers.
A l’en croire, à ce stade, les avocats ont entrepris des démarches auprès des ministres de la Santé et de la Fonction publique afin de trouver une issue favorable à la situation, au regard de toutes ces décisions de justice rendues sur le dossier. « Malheureusement, toutes ces démarches au niveau de la fonction publique sont restées sans suite, malgré que nos avocats aient jusqu’à deux reprises introduit des correspondances sur la même question », ont déploré les conférenciers.
Malgré le processus judiciaire en cours, le ministère de la Fonction publique a tenu à enrôler les étudiants qui ont été déclarés admis. En effet, les conférenciers disent avoir constaté que le cabinet du ministère de la Fonction publique, par un appel téléphonique datant du 3 mars 2023, convoquait d’urgence et unilatéralement les candidats déclarés admis pour une réunion en vue de fixer la date de leur enrôlement. Face à cet état de fait, ils disent ne pas comprendre l’attitude du ministère qui refuse jusque-là de les recevoir pour une sortie de crise. Ils veulent saisir cette occasion pour réaffirmer leur confiance en la justice burkinabè et en Dieu, même s’ils estiment que tout est mis en œuvre pour les déclarer forfaits à ce concours.
« Tout en gardant espoir aux principes d’équité, d’égalité et de méritocratie tant prônés par nos autorités, nous souhaitons une reconsidération de la dernière décision de référé du conseil d’Etat en date du 20 mars 2023 portant annulation du communiqué d’enrôlement du 6 mars 2023, pour une résolution définitive de ce problème qui dure déjà plus d’un an », a laissé entendre Ousmane Mariko.
- Les journalistes présents à la conférence de presse.
Par ailleurs, les conférenciers demandent au président du Faso de porter un regard sur leur dossier afin qu’ils puissent trouver une solution à la situation. Ces candidats déclassés de la liste des admis sont des étudiants technologistes biomédicaux, issus des universités Joseph-Ki-Zerbo et Nazi-Boni, et de l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest (UCAO).
Pour rappel, le concours dont il est question a été lancé le 26 octobre 2021 pour le recrutement de 150 technologistes biomédicaux sur mesures nouvelles, au profit du ministère de la Santé. Pouvaient prendre part à ce concours, selon le communiqué, les candidats des deux sexes, de nationalité burkinabè, âgés de 18 ans au moins et 40 ans au plus au 31 décembre 2021, titulaires du Bac C ou D et de la licence en biologie médicale ou tout autre diplôme reconnu équivalent à la date d’ouverture du concours, et remplissant les conditions d’aptitude physique et mentale exigées pour l’exercice de l’emploi postulé.
Pour l’inscription, les dossiers étaient exclusivement reçus sur la plateforme e-concours en ligne sur le site www.econcours.gov.bf, du 27 octobre au 5 novembre 2021. Après composition au centre unique de Ouagadougou, les candidats admissibles devraient fournir leurs dossiers physiques pour examen.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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