A l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de la francophonie (20 mars) 2023, l’ambassade du Canada au Burkina Faso a présenté, la pièce de théâtre « Larmes des armes ». C’était le jeudi 23 mars au CENASA. A cet effet, Lefaso.net a recueilli les propos de son ambassadrice Lee-Anne Hermann.
Lefaso.net Pourquoi est-ce que le Canada a décidé de célébrer la journée internationale de la francophonie à travers une pièce de théâtre ?
Lee-Anne Hermann : Le Canada travaille de concert avec de nombreux États et gouvernements pour faire rayonner la langue française, la diversité culturelle et d’importantes valeurs communes comme la paix, la démocratie, les droits de la personne, l’égalité des genres, la croissance inclusive, l’éducation et la coopération économique au service du développement durable. Pour contribuer à maintenir des liens étroits avec toutes les communautés francophones, les ambassades du Canada dans le monde soulignent chaque année la Journée internationale de la francophonie du 20 mars à travers une programmation adaptée aux moyens disponibles et aux contextes locaux durant tout le mois de mars.
Au Burkina Faso, la programmation change chaque année. Nous avons tissé une relation de longue date avec la Commission nationale du Burkina Faso pour la francophonie notamment par des contributions comprenant des livres d’auteurs burkinabè et canadiens pour les lauréats du concours organisé par la Commission au Burkina Faso.
Cette année, nous avons saisi l’opportunité d’une représentation spéciale de Larmes des armes, une pièce de théâtre créée par des artistes burkinabè qui puise au cœur même des traditions locales et valorise les langues locales et le français dans une approche plurilingue chère à la francophonie. Cette pièce créée par l’agence burkinabè Casting Sud dirigée par Mme Georgette Paré est également diffusée à la télévision et radio nationales pour profiter au plus grand nombre.
Et pourquoi cette pièce (Larmes des armes) précisément parmi tant d’autres ?
C’est une très belle histoire. Le Fonds canadiens d’initiatives locales est un programme de financement de projets locaux de petite envergure. Il existe depuis maintenant un-demi siècle. Il bénéficie d’une grande flexibilité pour appuyer les meilleurs projets possibles. Cette année, le FCIL a pu contribuer à 6 projets au Burkina Faso et s’est concentré sur la promotion de la paix et du vivre-ensemble, sur l’autonomisation économique des plus vulnérables et sur l’égalité des genres.
Le projet de création Larmes des armes par Casting Sud a été sélectionné pour la qualité et le sérieux de sa démarche.
Il nous a également semblé intéressant de miser sur la culture, sur les artistes et sur la créativité locale. Les artistes parlent au cœur et à l’esprit. Ancrés dans la culture locale, leur créativité leur permet d’allier traditions et innovations. Alors que toute la nation burkinabè s’unit dans ses efforts pour la paix, nous pensions intéressant d’encourager cette contribution culturelle et artistique locale. Le résultat de ce projet multilingue inspiré par les poèmes de sa Majesté le Mogho Naaba dépasse toutes nos espérances.
En chemin, le projet a pu bénéficier d’un appui conséquent du ministère de la Culture. C’est donc l’histoire d’une idée, portée par des artistes et créateurs exceptionnels du Burkina Faso, qui a su fédérer des appuis et susciter une collaboration naturelle Burkina-Canada par la force même de son inspiration.
Pourquoi le Canada s’investit dans les activités culturelles au Burkina Faso ?
Nous aimerions toujours en faire davantage dans le champ culturel. Les possibilités sont infinies mais les moyens sont malheureusement limités. Le contexte difficile au Burkina Faso impose également ses limites. Nous sommes donc très fiers d’avoir pu appuyer cette année une création culturelle burkinabè comme Larmes des armes. Nous espérons qu’à l’avenir, d’autres occasion se présenteront et que nos artistes et créateurs se nourriront mutuellement pour tisser des liens toujours plus serrés entre nous.
Que représente la culture dans votre pays ?
Vaste question ! Il faudrait la poser à beaucoup de Canadiens pour avoir un portrait plus riche et plus large. D’un point de vue du gouvernement fédéral canadien que je représente au Burkina Faso, je dirais que le secteur créatif est un pilier important de l’économie canadienne. Les histoires du Canada, façonnées par notre immense diversité, méritent d’être célébrées au pays et partagées avec le monde.
SB
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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