Les 20 et 21 mars 2023, le Burkina Faso a célébré en différée la Journée mondiale de la sécurité des patients sous le thème » la sécurité médicamenteuse ». La cérémonie de clôture des activités entrant dans le cadre de la commémoration a eu lieu ce mardi 21 mars en présence du ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou.

C’est le 17 septembre de chaque année et ce depuis 2019, qu’est commémorée la Journée mondiale de la sécurité des patients. Une journée instaurée par l’Organisation mondiale de la santé et qui se veut l’occasion de sensibiliser les populations à l’importance des soins centrés sur la personne et de prévenir les dommages causés aux patients dans le cadre des soins de santé.

Cette année, c’est sous le thème « La sécurité médicamenteuse » avec pour slogan  » les médicaments sans les méfaits » qu’est commémorée la journée mondiale de la sécurité des patients. Selon la directrice régionale pour l’Afrique de l’OMS dont le message a été délivré par Dr Laurent Moyenga qui représentait la directrice par intérim de l’OMS au Burkina, ce thème rappelle la nécessité d’améliorer les systèmes pour renforcer la sécurité médicamenteuse et lutter contre les pratiques dangereuses de médication.

Une vue des participants à la commémoration de la Journée mondiale de la sécurité des patients

Selon les estimations de l’OMS, les erreurs de médication sont à l’origine de plus de trois millions de décès chaque année dans le monde. « La consommation excessive de médicaments à domicile, l’achat de médicaments en pharmacie sur la base de conseils d’amis et de parents plutôt que de professionnels formés et l’utilisation d’anciennes ordonnances pour acheter des médicaments en vue de traiter une maladie actuelle sont autant de pratiques courantes qui devraient être évitées », a souligné Dr Moyenga.

Le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Robert Kargougou a pour sa part, souligné que le thème de cette commémoration invite à un bon usage des médicaments afin de réduire les méfaits de la résistance aux antibiotiques. Il a en effet rappelé que chaque année, ce sont près de cinq millions de décès qui sont associés à la résistance aux antibiotiques et 1,3 millions de décès sont directement attribuables à la résistance aux antibiotiques. « L’utilisation sécuritaire des médicaments prévient ces méfaits », a-t-il laissé entendre.

Cette commémoration a aussi été l’occasion pour le ministre de souligner que la problématique de la sécurité des patients est prise à bras-le-corps par son département. C’est d’ailleurs ce qui a prévalu à l’institutionnalisation de la sécurité des patients à travers la création d’une direction et l’élaboration d’une stratégie nationale de la sécurité des patients 2019-2023 qui arrive à son terme et qui doit faire l’objet d’une révision.

Photo de famille

Quelques recommandations pour améliorer la sécurité médicamenteuse

La commémoration de la journée mondiale de la sécurité des patients a duré deux jours au cours desquels de nombreuses réflexions ont été menées autour du thème. À l’issue des différentes communications, des recommandations ont été formulées à l’endroit des différents acteurs. Ainsi, il est entre autres demandé aux décideurs de renforcer l’accessibilité aux médicaments à travers l’assurance maladie universelle, de renforcer la collaboration multisectorielle (One Health) pour des actions concertées.

Aux formations sanitaires, il est demandé de rendre fonctionnels les comités pharmaceutiques et thérapeutiques et les comités de prévention des infections associées aux soins et d’implémenter les différentes directives et normes de sécurité des patients. Pour ce qui est des praticiens, il leur est entre autres demandé, de documenter et notifier les cas d’effets secondaires des médicaments, de respecter la régulation de la prescription et la délivrance des médicaments.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net