L’Assemblée législative de la transition (ALT) s’est réunie ce mardi 14 mars 2023 en séance plénière. Deux questions orales suivies de débat étaient à l’ordre du jour. La première concerne la suite réservée aux recommandations issues du rapport de la commission d’évaluation des capacités du génie militaire dans le cadre de la prise en charge des projets routiers en cours dans les zones dites rouges. La seconde question orale s’est penchée sur les conséquences de l’abandon des sites miniers et d’orpaillage du fait de l’insécurité.

La première question orale est du député Fayçal Harold Y. Thiombiano. En principe, c’est au ministre en charge des infrastructures que la question est adressée mais c’est le ministre d’Etat, ministre de la défense nationale, le colonel-major Kassoum Coulibaly, qui s’est présenté devant l’assemblée pour apporter des éléments de réponse.

Le ministre en charge de la défense a abordé la question du député en plusieurs points. Il a d’abord situé le contexte des travaux de la commission. A ce sujet, il a soutenu que la dégradation sécuritaire a poussé plusieurs prestataires à abandonner beaucoup de chantiers. Le ministre de la défense a évoqué ensuite la capacité actuelle du génie militaire en matière de travaux routiers. A ce niveau, il est ressorti que le génie arme intervient dans la protection et la fortification des sites des détachements, l’approvisionnement en eau, l’électrification, la réalisation de dortoirs en éléments préfabriqués… Il assure également l’ouverture d’itinéraires et la neutralisation des engins explosifs improvisés.

L’implication du génie militaire dans la prise en charge des projets routiers en cours dans les zones à forts défis sécuritaires, n’est pas envisageable actuellement, selon le ministre de la défense

Quant au génie service, il est spécialisé dans les études et la réalisation d’infrastructures au service des Forces armées nationales (FAN). C’est donc dire que le génie militaire est à cheval sur deux missions : le combat et la réalisation des travaux. Il a ajouté qu’il peut être déployé sur des chantiers de faible envergure pour des routes en terre. Parce que, a-t-il fait savoir, le matériel à leur disposition est juste suffisant pour les travaux au profit des FAN. Par conséquent, si la réalisation de travaux d’envergure nationale est envisagée, il est nécessaire d’acquérir non seulement d’autres engins mais également plusieurs équipements spécifiques complémentaires. « A ce niveau, il convient de rappeler qu’actuellement, le génie militaire ne dispose d’aucun équipement permettant de réaliser des revêtements de chaussée à base de bitume », a souligné le ministre d’Etat, ministre de la défense nationale.

Des bribes de solutions

L’implication du génie militaire dans la prise en charge des projets routiers en cours dans les zones à forts défis sécuritaires, n’est pas envisageable actuellement, ni à court terme si des solutions appropriées ne sont pas réunies. Une des recommandations de la commission est l’accroissement des capacités du génie militaire. Et l’ensemble des investissements à réaliser a été estimée à plus de 45 milliards de francs CFA. Actualisée en 2022, cette estimation a été évaluée à plus de 54 milliards de francs CFA, hors taxes.

Sur 80 députés, 47 étaient présents 24 absents excusés et 9 procurations reçues

Le colonel-major Kassoum Coulibaly a soutenu que le projet a été soumis à la République fédérale d’Allemagne par le biais de son ambassade à Ouagadougou. « Sans donner une réponse officielle indiquant qu’elle endosse totalement ou partiellement le projet, la partie allemande a entrepris d’accompagner la mise en œuvre du projet en utilisant le mécanisme de la coopération militaire existant entre l’armée allemande et les FAN. Ainsi, à la date d’aujourd’hui, plusieurs lots d’équipements logistiques ont été acheminés à Ouagadougou par la partie allemande et attendent d’été remis officiellement », a-t-il précisé.

Du reste, le ministre d’Etat reconnaît, au regard des résultats de la mise en œuvre de ce projet, que les objectifs sont en deçà des attentes. Qu’à cela ne tienne, il a pris l’engagement devant les députés de l’ALT qu’il s’attèlera dans les mois à venir, à poursuivre au sein du gouvernement les efforts engagés pour l’aboutissement du projet en lien avec le génie militaire. Parce que, la réalisation de grands travaux d’intérêt national relève avant toute chose d’une volonté politique.

Obissa Juste MIEN

Lefaso.net

Source: LeFaso.net