La production et la protection du moringa au Burkina Faso étaient au cœur de la soutenance de thèse de doctorat unique en sciences biologiques et appliquées, option entomologie de Salifou Kabré. La soutenance qui s’est tenue ce vendredi 27 janvier 2023, a été présidée par le Pr Laya Sawadogo. Après la présentation des résultats de ses recherches et la délibération du jury, Salifou Kabré s’est vu décerné le grade de doctorat avec la la mention ‘’très honorable ».

Le moringa est de plus en plus cultivé au Burkina Faso, pays à 80% agricole. Cultivé essentiellement pour ses feuilles et graines, le moringa est confronté aux insectes ravageurs foliaires. C’est un produit cultivé dans presque toutes les régions du pays.

C’est dans le but de contribuer à protéger cette espèce que Salifou Kabré s’y est intéressé pour la soutenance de sa thèse de doctorat unique en sciences biologiques et appliquées, option entomologie. « Valorisation du moringa olifeira Lam au Burkina Faso : connaissances endogènes, pratiques sylvicoles et bio-écologie du nuisible Noorda blitealis Walker, (Lepidoptera : Cambridae) », c’est le thème de cette soutenance. Il s’agit entres autres de contribuer à améliorer le rendement foliaire du moringa et étudier la diversité des insectes ravageurs.

Laya Sawadogo, président du jury

Le jury du jour a été présidé par Laya Sawadogo, Pr titulaire à l’université Joseph Ki-Zerbo. Il est accompagné par San Whouly Mauricette Ouali/N’Goran, Pr titulaire à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan (rapporteur), Fousséni Traoré, Maitre de recherches au CNRST-INERA (rapporteur), Babou André Bationo, Directeur de recherches au CNRST-INERA (examinateur), Mandjelia Cangré Ebou Somé/Dao, Maitre de recherches au CNRST-INERA (co-directrice de thèse), Olivier Gnankiné, Pr titulaire à l’université Joseph Ki-Zerbo (directeur de thèse).

L’impétrant du jour a mené ses enquêtes sur 16 sites dans 8 régions administratives situées dans les trois zones climatiques du pays. Durant environ quarante minutes, Salifou Kabré a défendu les résultats de ses recherches avant de répondre aux questions et suggestions des membres du jury. Après délibération, le jury lui a décerné le grade de doctorat avec la mention ‘’très honorable ».

Mandjelia Cangré Ebou Somé/Dao, co-directrice de thèse

Pour le président du jury, le travail de l’impétrant mérite cette décision favorable du jury. Il l’a par ailleurs invité à corriger certaines insuffisances afin d’améliorer davantage son document. « Nous avons écouté, entendu, questionné l’impétrant. Il a produit ce qu’il pouvait produire, nous avons décidé que son travail méritait amplement notre jugement favorable. C’est pour cela que nous lui avons décerné son grade de doctorat avec la mention très honorable. Les corrections à apporter, c’est une suite académique ordinaire. Tout mémoire, même bien peut être amélioré. Le jury a pour vocation d’améliorer ce qu’a présenté l’impétrant. Et les observations de ce jury doivent être reprises par l’intéressé pour produire un document final capable d’être publié dans les revues universitaires », a expliqué le Pr Laya Sawadogo.

Pour Mandjelia Cangré Ebou Somé/Dao, co-directrice de thèse, l’impétrant est un étudiant « très studieux et méthodique ».

Amis, collègues et connaissances venus soutenir l’impétrant

Elle se réjouit de la mention ‘’très honorable » de son poulain qui malgré les difficultés a réussi à mener des recherches de qualité. « C’est un sentiment de satisfaction. On a rencontré des difficultés sur le terrain mais tout s’est couronné par le succès. Finalement l’acticité a eu des résultats probants pour les producteurs de moringa. Ces derniers peuvent utiliser nos résultats sur le terrain pour la production du moringa. Et c’est une première au Burkina Faso. On arrive à leur dire qu’il existe des méthodologies de lutte contre les insectes ravageurs et qui permettent d’améliorer la qualité du produit surtout à l’exportation. Nous avons pu dégager des pratiques sylvicoles importantes et des méthodologies de lutte pour les producteurs. Nous avons également pu élaborer des fiches techniques validées par le CNRST, l’INERA. Par la suite, nous serons aptes à former les producteurs dans le domaine », soutient-t-elle.

Photo de famille avec les membres du jury

De son côté, Salifou Kabré, l’impétrant du jour se dit très heureux de cette mention ‘’très honorable ». Convaincu d’être sur le bon chemin, Salifou Kabré veut aider les producteurs de moringa à améliorer leurs productions grâce aux résultats de ses recherches. Pour lui, la culture du moringa s’est développée de façon considérable ces dernières années mais est confrontée à certaines contraintes. C’est pourquoi il s’est également intéressé aux moyens de lutte contre les ravages de la chenille Noorda blitealis qui, à l’âge adulte devient un papillon.

Salifou Kabré, impétrant du jour

Il s’agit pour lui, de contribuer à réduire les effets néfastes de cette chenille présente en toute saison et dans toutes les zones climatiques du pays et qui fait des ravages dans les cultures de moringa.

Salifou Kabré espère aussi rencontrer bientôt les producteurs de moringa pour des sessions de formation et mettre des fiches techniques à leur disposition afin d’améliorer leurs productions.

Mamadou ZONGO

Photos : Bonaventure Paré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net