La fédération des acteurs du « koko dunda » du Burkina Faso a organisé, ce lundi 23 janvier 2023 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse pour dénoncer l’entrée du pagne koko dunda contrefait sur le marché burkinabè. A travers cette rencontre avec les professionnels de médias, la fédération veut attirer l’attention du gouvernement sur la menace qui pèse sur l’emploi, donc le gagne-pain de milliers de Burkinabè.
Ce sont des milliers de Burkinabè qui évoluent dans le secteur de la production, la transformation et la commercialisation du pagne koko dunda. Ce pagne devenu une fierté nationale depuis quelques années déjà revêt une importance historique, culturelle et économique pour le Burkina Faso en général et la région des Hauts-Bassins en particulier. En effet, ce secteur d’activité contribue à la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes. Malheureusement, depuis un certain temps, la fédération des acteurs du koko dunda du Burkina Faso dit assister à l’entrée du pagne koko dunda contrefait sur le territoire burkinabè.
- Des artisans redoutent une mort programmée du pagne koko dunda à Bobo-Dioulasso
« Ce sont au moins un millier d’acteurs qui vivent directement de la production, la transformation et la commercialisation de ce pagne. Si le koko dunda participe efficacement à la lutte contre le chômage et à la valorisation du savoir-faire de nos braves mères, force est de constater que le secteur est menacé aujourd’hui. Nous avons constaté l’entrée sur le marché burkinabè, de pagnes koko dunda contrefaits, venus de pays étrangers », a planté Maminata Sanou, porte-parole des conférenciers.
- Maminata Sanou, la porte-parole des conférenciers invite les autorités à prendre à bras le corps ce problème de pagne koko dunda contrefait
Selon eux, laisser mourir ce pagne, c’est non seulement mettre ces milliers de Burkinabè au chômage, mais aussi tuer les efforts fournis pour mettre le koko dunda en valeur. C’est pourquoi, à travers cette conférence de presse, ces acteurs veulent tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention des autorités sur la menace qui pèse sur l’emploi de milliers de Burkinabè. Ils invitent donc le ministre en charge du commerce ainsi que ses services de lutte contre la fraude et la concurrence déloyale à tout mettre en œuvre pour protéger le marché des pagnes koko dunda contrefaits car, disent-ils, ça y va du bien-être des milliers de Burkinabè.
- Des femmes évoluant dans le domaine du koko dunda lancent un cri de cœur afin de sauver la filière
Le pagne koko dunda est aujourd’hui un symbole fort de la mode burkinabè et même africaine. Il englobe la créativité, le talent et le savoir-faire des acteurs tels que les teinturiers, les stylistes modélistes et autres acteurs qui s’investissent pour sa promotion. Longtemps peu apprécié car considéré comme un pagne des pauvres, le koko dunda prend une tournure valorisante en 2017 avec le styliste Sébastien Bazemo qui, à travers la première édition de Bobo fashion week consacré au pagne koko dunda, a permis la promotion et la valorisation du pagne. Entré dans les habitudes vestimentaires des Burkinabè et adopté par toutes les classes sociales, le koko dunda est devenu aujourd’hui un secteur avec lequel il faudra compter dans la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes qui constituent 90% des acteurs de cette chaîne.
- Une vue du pagne koko dunda contrefait de la marque « Jolie »
En 2021, le ministre du commerce, Harouna Kaboré, avait procédé à la labélisation du pagne koko dunda. Ainsi, le 13 septembre de la même année, le logo est dévoilé. A l’occasion, le ministre Harouna Kaboré affirmait que ce label sécurise non seulement le pagne de la contrefaçon, mais aussi le valorise sur le marché national et international.
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A cet effet, 236 motifs avaient été protégés par l’OAPI, avec l’ambition d’atteindre 300 pour que ces motifs ne soient pas reproduits et industrialisés. « Il est donc incompréhensible pour nous que notre marché, qui n’absorbe même pas la production nationale, soit aujourd’hui inondé de pagnes contrefaits alors que les dispositions sont prises pour le protéger à travers sa labélisation. Si rien n’est fait pour démasquer ces commerçants véreux afin de mettre fin à leur fraude, ce sera la mort programmée du koko dunda made in Burkina », a laissé entendre la porte-parole des conférenciers. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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