La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a animé une conférence de presse ce mardi 22 novembre 2022 à Ouagadougou pour dévoiler ses thématiques de plaidoyer des élections de 2024.
Après l’observation des élections (présidentielle, législatives et locales) de 2015, 2016 et 2020, la Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL), à travers son projet « Veille et monitoring citoyen pour une bonne gouvernance électorale au Burkina Faso », a capitalisé des recommandations. Pour des élections réussies en 2024, la CODEL propose six thématiques de plaidoyer.
Il y a le suffrage universel direct comme mode de désignation des présidents de collectivités territoriales. Fort de son expérience engrangée lors des échéances précédentes, la CODEL pense qu’il faut adopter cette méthode pour élire les maires, car l’ancienne pratique constitue un facteur de conflits. A titre d’exemple, les conférenciers du jour ont cité le cas de la commune de Saponé et de l’arrondissement 3 de Ouagadougou.
Les observateurs domestiques proposent la CNIB (Carte d’identité nationale burkinabè) ou le passeport comme document unique de vote. « L’avantage de la CNIB comme document de votation pourrait se fonder sur la réduction du coût des opérations de vote (…) L’utilisation pourrait contribuer à réduire la corruption électorale. En effet, la CNIB ne peut être retirée comme la carte d’électeur afin d’attendre les jours du vote pour remettre aux intéressés », a expliqué Adjaratou Tall, membre du groupe de réflexion sur les réformes électorales.
Des candidats « lavés de tout soupçon de fraude fiscale »
La question du quota genre figure en troisième position sur la liste du plaidoyer. Les jeunes et les femmes doivent participer au développement de leur pays, a rappelé la CODEL. Il est attendu pour les échéances de 2024 au Burkina Faso, une liste dédiée pour les jeunes, les femmes et les personnes en situation d’handicap dans les postes électifs (Assemblée nationale et conseils municipaux), a formulé Adjaratou Tall.
Face à la presse, les conférenciers ont parlé de la situation fiscale des candidats à tout poste électif. La CODEL plaide pour l’instauration d’un « quitus fiscal » dans le code électoral pour les candidats désirant participer à une élection. « Etant entendu que les candidats à des postes électifs aspirent à gérer les deniers publics, il serait intéressant qu’ils soient lavés de tout soupçon de fraude fiscale », recommande Bassirou Sawadogo, membre du groupe de réflexion sur les réformes électorales.
- Le président de la CODEL, Me Halidou Ouédraogo, prône l’assainissement des partis politiques au Burkina Faso
Pour la limitation des partis politiques
La CODEL pose également le débat sur le financement des partis politiques et de la campagne électorale. L’organisation pense qu’il faut améliorer la législation en matière de financement public de la vie politique et légiférer sur le financement de la vie politique. La CODEL est favorable à une réforme du cadre juridique des partis et formations politiques dans le sens d’une réduction du nombre de partis politiques. « On peut limiter les partis politiques », a tranché Me Halidou Ouédraogo, président de la CODEL.
La sixième proposition est la question des candidatures indépendantes. Aux législatives de 2020, ce sont six alliances et 30 regroupements d’indépendants qui ont pris part. Au final, aucun élu indépendant. Pourtant, « ça devrait être la meilleure forme pour les candidats », a estimé Daniel Da Hien, le vice-président de la CODEL. Ainsi, il plaide pour une révision du format pour l’adapter aux exigences du moment et corriger les incompatibilités dans sa mise en œuvre.
Selon Daniel Da Hien, les périodes de transition sont les meilleures périodes pour faire des plaidoyers afin d’avoir une base solide. C’est ce qui a justifié les propositions de la CODEL en cette période de transition.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents