La Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) a organisé, le 31 octobre 2022 à Ouagadougou, une conférence publique sur le thème « L’évolution de la situation nationale et ses enjeux : quelles perspectives pour les travailleurs ? ». Cette activité entre dans le cadre de la commémoration du huitième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Au cours de cette conférence, la CGT-B a d’abord salué la mémoire de tous ceux qui ont sacrifié leur vie au cours de cette insurrection. Elle a aussi déploré le fait que jusqu’à ce jour, justice ne leur ait pas encore été rendue.
Au moment où le peuple commémore cet anniversaire, le pays vient de vivre, en l’espace de huit mois, deux coups d’Etat. Le dernier en date est intervenu le 30 septembre 2022. Pour le secrétaire général confédéral régional de la CGT-B, Moussa Diallo, et ses camarades, ces coups de force présentent deux dangers majeurs : la banalisation des coups d’Etat et le développement de l’esprit putschiste au sein de la population.
- « Ces coups d’Etat présentent deux dangers : la banalisation des coups d’Etat et le développement de l’esprit putschiste au sein de la population », pense Moussa Diallo.
En décidant de commérer cet anniversaire autrement, la CGT-B entend réfléchir sur la situation nationale qui évolue « dangereusement », au point que la survie de la nation même est menacée. Ainsi, le secrétaire général de la confédération estime que les travailleurs doivent contribuer à la lutte du peuple contre le terrorisme mais aussi pour l’émancipation nationale et régionale du pays. Même si tout semble perdu, M. Diallo a appelé le peuple à ne pas baisser les bras. « Nous devons rester optimistes et nous organiser pour combattre l’impérialisme, pour combattre le terrorisme et pour chasser la classe bourgeoise pourrie », a-t-il scandé.
- La CGT-B appelle les travailleurs à contribuer à la lutte du peuple contre le terrorisme.
Moussa Diallo est revenu sur le mode de recrutement des Volontaires pour la défense de patrie (VDP). Pour lui, ce n’est pas la meilleure manière. « Nous, on a proposé qu’on organise les populations à la base pour qu’elles puissent se défendre. Je ne pense pas qu’il s’agisse ici de recruter des gens pour les envoyer au front sans le minimum », a-t-il déclaré.
A l’occasion de la commémoration des huit ans de l’insurrection populaire, la CGT-B exige que soient jugés et condamnés les auteurs et commanditaires des tirs contre les manifestants des 30 et 31 octobre 2014, la vérité et la justice sur les crimes économiques et de sang, la sécurisation des populations, la prise de mesures sérieuses contre la vie chère.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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