L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) tient ce mardi 25 octobre 2022 à Ouagadougou un atelier de validation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption. L’adoption de cette stratégie contribuera à réduire « significativement » la corruption. Toute chose qui garantira les conditions d’un développement économique et social harmonieux.

Le Burkina Faso veut se doter d’un cadre approprié en matière de lutte-anticorruption en ratifiant la plupart des instruments juridiques internationaux de prévention et de lutte contre la corruption. L’une des mesures prioritaires prescrites par ces conventions est l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies nationales de lutte contre la corruption. L’objectif global de ce référentiel est de réduire « significativement » la corruption afin de garantir les conditions favorables à un développement économique et social harmonieux.

Trois impacts sont attendus de cette stratégie : il s’agit de rendre effective la tolérance zéro pour des cas de corruption au Burkina Faso ; de renforcer la crédibilité des institutions de la république ; de renforcer la confiance entre les citoyens et l’administration publique et le service privé.

Cette stratégie nationale a été élaborée avec le soutien financier de l’Union européenne

Cette stratégie nationale a été élaborée avec le soutien financier de l’Union européenne. Selon son ambassadeur au Burkina, Wolfram Vetter, l’Union européenne aide le « pays des hommes intègres » à combattre la corruption dans le renforcement d’organes spécialisés dans la lutte contre la corruption, le soutien à la gestion des finances publique et à la réforme de l’administration publique, le soutien à la lutte contre la criminalité économique et financière et le soutien à la réforme du secteur de la justice, etc.

M. Vetter a fait un clin d’œil aux différents acteurs engagés dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso. Cependant, l’état de corruption ne s’est pas encore suffisamment améliorée et les défis restent immenses, foi de l’ambassadeur de l’UE. La preuve pour lui est la dénonciation régulière par la presse locale de présumés cas de mauvaise utilisation de deniers publics. « L’indice de perception de la corruption qui s’était amélioré au lendemain de l’insurrection populaire de 2014, s’est continuellement dégradée entre 2018 et 2020. Le dernier indice indique une amélioration en 2021 avec un score de 42/100 comme en 2017 mais reste très loin des objectifs affichés dans les politiques nationales de développement », a-t-il relativisé.

Le contrôleur général d’Etat a engagé tous les acteurs à une réflexion bien nourrie, de la rigueur dans l’analyse de tous les axes de cette stratégie

Pour le contrôleur général d’Etat, Philippe Néri Kouthon Nion, les défis majeurs en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées ont permis d’identifier trois axes stratégiques. Ces fondamentaux sont le renforcement du pilotage de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ; le renforcement de la répression de la corruption et les infractions assimilées ; le renforcement de la prévention de la corruption et les infractions assimilées.

Au cours de la présente rencontre, a précisé le contrôleur général d’Etat, les différentes articulations de la stratégie nationale assortie de son plan d’actions et de son mécanisme de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation seront présentés. « Si l’objectif global de cet atelier est de parfaire les options consensuelles déclinées dans cette stratégie, il est aussi attendu l’adhésion des parties prenantes que vous représentez et votre engagement à la mise en œuvre du plan d’actions qui en découle », a tablé M. Nion. C’est pourquoi il a engagé tous les acteurs à une réflexion bien nourrie, à une rigueur dans l’analyse de tous les axes de cette stratégie.

Obissa Juste MIEN

Lefaso.net

Source: LeFaso.net