A l’initiative de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), un atelier de restitution d’une collecte de données réalisée dans les zones frontalières de Cinkansé, Dakola et Yendéré/Niangoloko s’est tenu ce mardi 30 août 2022, à Ouagadougou. Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet de « collecte de données sur l’amélioration de la facilitation des frontières et le renforcement des capacités de santé publique aux frontières en Afrique de l’Ouest en réponse aux maladies infectieuses/Covid-19 ».
Face à la pandémie de la maladie à coronavirus, des pays frontaliers au Burkina Faso ont imposé des restrictions à leurs frontières notamment en ce qui concerne la circulation des biens et des personnes. Cette situation impacte négativement le commerce, les échanges commerciaux ainsi que la vie des populations au niveau des points d’entrées (PoE) du pays et cela se ressent encore aujourd’hui.
Il était donc nécessaire de mieux comprendre la situation aux frontières afin de mener des actions pour la facilitation des échanges. Œuvrant pour améliorer la gestion et la sécurité transfrontalière, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a bénéficié du concours financier de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) pour la mise en œuvre des projets « enquête de collecte de données sur l’amélioration de la facilitation des frontières et le renforcement des capacités de santé publique aux frontières en Afrique de l’Ouest en réponse aux maladies infectieuses/Covid-19 ».
- Le représentant adjoint de l’OIM, Ousmane Niang, a expliqué le bien-fondé de cette étude
Il s’agissait à travers ce projet de « mettre en place un dispositif pour collecter le maximum d’informations qu’on prévoit de mettre à la disposition des différents acteurs pour être en mesure d’avoir les capacités nécessaires pour pouvoir gérer les situations sanitaires mais surtout de mettre en lien avec ce qui se fait dans le cadre de la gestion des frontières », a expliqué le représentant adjoint de l’OIM, Ousmane Niang.
Pour ce faire, des enquêtes ont été réalisées auprès des acteurs des PoE de Cinkansé (région du Centre-est), Dakola (région du Centre-sud) et Yendéré (région des Cascades) par des agents énumérateurs recrutés et formés dans le cadre du projet. Les enquêtes se sont déroulées du 10 au 31 janvier 2022, et ont concerné trois principaux modules, à savoir : la santé publique, la gestion des frontières et la facilitation du commerce.
Concernant les capacités sanitaires, par exemple, il était question de voir par rapport à l’existant quelle est la situation actuelle, qu’est-ce qu’il faudrait renforcer, et quels sont les dispositifs ? Les résultats ont été collectés, traités et analysés par l’équipe du projet et du consultant. Afin de permettre aux partenaires et aux acteurs des PoE de s’approprier les résultats et enrichir le contenu du rapport de l’enquête, un atelier de restitution a été organisé ce mardi 30 août 2022, à Ouagadougou.
- Les participants ont posé pour la postérité
Cette rencontre fait suite aux ateliers de restitution tenus à Manga, Tenkodogo, et Banfora. Bien avant ces ateliers, l’étude a été restituée au niveau régional à Abidjan, le 5 août dernier, avec le soutien continu de la JICA. L’étude a, entre autres, révélé que la garantie telle que prévue par l’accord de la CEDEAO sur le transit routier inter-Etat est appliquée entre la Cote d’Ivoire et le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire et le Ghana, en cours entre le Togo et le Burkina Faso.
Des manquements
Elle a en outre décelé des failles dont l’absence d’un système d’assainissement adapté pour l’essentiel des PoE (toilettes, stations de lavage des mains) pour l’essentiel des Poe, un faible niveau d’équipement des services de l’immigration en matériel informatique et bureautique, l’absence de procédures opérationnelles standards dans plusieurs PoE (Yendéré, Niangoloko, etc.).
En termes de leçons tirées, l’étude a fait ressortir les points suivants : La circulation des personnes, des marchandises et des véhicules est fortement dépendante du niveau de fonctionnement des frontières ; les crises sanitaires influencent le fonctionnement des frontières nécessitant une révision des dispositifs classiques ; les crises aux frontières sont révélatrices du niveau de vulnérabilités des pays et la nécessité d’avoir des dispositifs résilients de gestion des frontières (…).
- Selon le commissaire principal de police, l’OIM a amélioré leurs conditions de travail
Dans son intervention, le commissaire principal de police, Joël Yemien, a loué les efforts consentis par l’OIM dans le cadre du projet. « Au niveau des frontières, si vous arrivez, je vais parler sous réserve du ministère de la Santé, les services de santé travaillent dans de bonnes conditions parce que l’OIM les accompagne. L’organisation appuie également les postes de police frontières au Burkina Faso. Actuellement, nous disposons d’un certain nombre de matériels qui nous permettent de travailler dans de meilleures conditions. Cet appui renforce davantage notre collaboration », a confié le commissaire principal de police.
Tout en invitant l’OIM à poursuivre dans cette dynamique, il a expliqué en quoi consiste la journée d’un agent de la police frontière. « Nous sommes à la frontière. C’est le premier poste qui reçoit les voyageurs qui rentrent dans notre territoire. Dès qu’un passager arrive au niveau du poste de police frontière, les agents l’orientent vers les services de santé pour les formalités dans le cadre du Covid-19. Après cela, l’intéressé revient au service de police pour les différentes formalités d’entrée dans le territoire burkinabè ».
- Le représentant résident de la JICA au Burkina Faso est convaincu que les résultats de cette étude vont fournir des orientations pour la facilitation des échanges transfrontaliers
Le secteur de l’intégration régionale est l’un des trois piliers de la coopération japonaise au Burkina Faso. « Le Burkina est un pays enclavé. La libre circulation des biens et des personnes est très importante. C’est la raison pour laquelle nous apportons notre appui pour une meilleure gestion des frontières ».
C’est en ces termes que le représentant résident de la JICA au Burkina Faso, Okitsu Keuchi a justifié son engagement pour la tenue de cette étude avec les États et l’OIM. Il a, par ailleurs, réaffirmé sa disponibilité à les accompagner à l’atteinte de leurs objectifs de développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations. Pour rappel, la présente étude qui est mise en œuvre par L’OIM, en coordination avec l’Organisation Borderless Alliance, a été menée en étroite collaboration avec le gouvernement burkinabè.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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