L’ incendie du véhicule de l’activiste Serge Bayala a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Dans des sorties médiatiques, il a ouvertement accusé les autorités actuelles.

Dans cette tribune, l’expert en communication et sécurité, Lébouré Crépin Zanzé émet la possibilité d’une mise en scène, d’ une manipulation à des « dessins funestes » de la part de la victime. L’intégralité du document ci-dessous.

SERGE BAYALA ALIAS BAYALA LIANHOUE IMHOTEP LE PATRIOTE INCOMPRIS OU LE VOLODYMYR ZELENSKY D’ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE.

Du drame survenu sur le véhicule du jeune Gourounsi, Alias Lianhoue Imhotep BAYALA.

Aussi haineux, revanchard, voir inhumain que l’on peut être, nul ne devrait se réjouir de ce qui arrive de douloureux à l’autre. C’est pénible et c’est regrettable, ce qui est arrivé à Monsieur Serge BAYALA. Ça l’est encore plus dans un Etat qui se veut de droit et donc protecteur des libertés d’expression des opinions. Mais puisque l’Etat dans un communiqué annonce l’ouverture d’une enquête pour que les causes et les responsabilités soient situées, et que les auteurs répondent de leurs actes, il n’y a pas lieu de se livrer à des supputations.

Cependant, des propos d’hommes de droit et pas des moindres, qualifiant à tort ou à raison les faits, établissant un rapprochement, une similitude ou une comparaison à des « actions sombres d’un temps passé » ; en passant par des mobilisations et des formes de soutiens à la victime ; jusqu’aux propos de Monsieur Serge BAYALA lui-même, il y a de quoi s’interroger sur la possibilité de notre vivre-ensemble de façon général et singulièrement sur nos rapports interpersonnels avec les autres. On peut le lire à la une du journal Le Pays dans sa parution du 24 août 2022, « C’est un projet d’attentat à ma vie, planifié par l’Etat » a déclaré Serge BAYALA.

Serge BAYALA est dans son droit le plus absolu de dire ce qu’il veut et comme il le veut. Il doit cependant s’assurer d’être en phase avec des valeurs cardinales qui définissent et guident l’homme dans sa nature et dans sa culture. Lesquelles valeurs cardinales sont entre autres, la retenue, la mesure, la pondération, le respect des ainés et partant de l’autorité pour ne pas tomber dans les travers de la vie.

Mais surtout pour ne pas se laisser UTILISER par qui que ce soit afin atteindre celui ou celle qu’il ne pourrait pas frontalement aborder, accoster, encore moins affronter. Chez les Bissa, on dit couramment que « c’est un enfant qu’on envoie brûler la case du ou de la sorcière », Cher Serge BAYALA, merci de faire une très profonde introspection.

Des images relayées et commentaires qui y vont avec.

On peut voir un couteau baïonnette sur plusieurs des clichés qui auraient été prisent sur le lieu du drame. Pour plusieurs internautes, ce serait un outil usité par des militaires. Pour ce fait il n’y aurait aucun doute de ce que ce soit des militaires qui soit passé à l’acte. S’il arrivait à ce que ce soit vrai, (ce j’en doute), ce serait l’œuvre d’individus isolés et pas l’action de professionnels encore moins savamment réfléchi. Dans tous les cas, les investigations judiciaires nous en diront plus certainement. Mais que l’on veuille imputer systématiquement la responsabilité de cette triste situation au pouvoir en place, je reste sceptique et je suis même très intrigué.

Pour qui a vu comment le pouvoir a été pris le 24 janvier, il doit savoir que ce ne sont pas des néophytes des questions politiques ou des apprentis des actions militaires qui sont à la manœuvre. Il faut être une personne destinée à être perméable à n’importe quelles idées venues de n’importe qui pour arriver à de telles conclusions trop hâtives et sans fondement aucun.

Comme toujours, chacun est libre et peut aller de son commentaire. Mais là encore faut-il prendre le soin de s’assurer que ce que l’on dit est assis sur un minimum de raisonnement cartésien et intelligible. Je ne parlerais pas des possibilités de complot. Mais que nul autre être humain normal n’exclut cette possibilité. Je ne dirai pas qu’il peut y avoir une mise en scène.

Mais rien n’est à écarter. En clair, il ne faut pas à priori penser ou même croire que Monsieur Serge BAYALA est une victime, et que ceux ou celles qui le soutiennent à cri et à corps sont ses bons frères et meilleures sœurs. Autrement dit, aucune hypothèse n’est à mettre à l’écart, jusqu’à ce que le temps nous dise de lui-même les choses telles qu’elles se sont passées.

De la possibilité d’une mise en scène, tant avec la complicité ou à l’insu de Monsieur Serge BAYALA.

Convaincu de ce que le jeune gourounsi est droit dans ses bottes, des bottes qui peuvent eux-mêmes être très maladroites, Serge BAYALA n’est pas exempt de manipulation, d’utilisation à des desseins funestes. C’est pourquoi, j’établi ici, le parallèle avec Volodomyr Zelensky, président Ukrainien, qui depuis plus de deux (02) mois porte sur ses épaules le lourd Vladimir Poutine, président de la Russie, qui ne cesse de lui donner des « kokota » (des coups de l’annulaire porté sur sa tête de quelqu’un). La sérénité du Chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA, rassure plus d’un et inquiète un grand nombre.

S’il n’est pas applaudi à travers le pays et par tous les Burkinabè, il n’est véritablement vilipendé, décrié et hué que chez ceux qui ont perdu le pouvoir d’Etat avec la formalisation des fronts à n’en jamais finir. Je ne crois pas un seul instant que le pouvoir du Président DAMIBA se soit opposé à une quelconque liberté d’expression de quelque manière que soit (subtilement ou ouvertement). D’autres acteurs de la société civile sont plus critiques et extrêmement très poignants que Monsieur Serge BAYALA.

Certains ont même traité publiquement et directement la personne du Chef de l’Etat et de son équipe resserrée de femmes, de peureux, de porteurs de tenues, sans être inquiétés.

Le fait que le pouvoir du lieutenant-colonel DAMIBA, observe de plus en plus les agitements des uns et les agissements des autres sans piper mot, si ce n’est que de les rappeler que s’ils estiment que l’avènement tant scandé des militaires au pouvoir le 24 janvier 2022 ne les convenait plus, ils n’ont qu’à « faire leur coup d’Etat pour gérer le pays comme ils l’entendent », constitue une pilule très difficile à avaler.

Que faut-il faire pour avoir le peuple avec soi ? Quelle stratégie utiliser pour acquérir la légitimité populaire ? A ces interrogations, et convaincu que le peuple Burkinabè a horreur de la violence et de l’interdiction de la pluralité des opinions, il n’est pas exclu que des gens se livrent à des mises en scène pour donner l’impression que le pouvoir du lieutenant-colonel DAMIBA est le retour des escadrons de la mort.

Chose à laquelle je ne crois pas jusqu’alors. Qui des Burkinabè a depuis l’avènement des militaires au pouvoir a été inquiété, interpellé ou jeté en prison ? Personne. Depuis quand la connexion internet a été coupée ? Jamais. Je puis cependant dire que les injures et autre formes de manque de respect à l’endroit du président DAMIBA et son équipe sont très ouvertes et très récurrentes, mais les auteurs ne sont pas inquiétés.

Ceci donne à la population de réfléchir profondément et de commencer à comprendre le jeu des Organisations de la Société Civile (OSC), de leurs acteurs qui les animent, en se rassemblant, sans se mettre ensemble mais dans le seul but de reconquérir le pouvoir d’Etat. J’ose espérer que Monsieur Serge BAYALA n’est pas en passe d’être consciemment ou inconsciemment le Volodomir Zelensky de ces OSC.

Au-delà de toutes les hypothèses : On ne se dresse pas frontalement contre « un plus fort que ce soit »

Ça peut paraitre comme de la peur, un manque de courage ou une absence de patriotisme, d’intégrité, le fait d’être humble, modéré et ou tempéré dans l’expression de nos convictions, mais ça ne l’est pas. A contrario, l’expression hargneuse, parfois belliqueuse et même belliciste, de notre patriotisme, de nos fermes croyances et convictions quant à ce que ceci ou cela soit bien pour le pays ou pas, peut-être la pire des égarements dommageables pour nous-mêmes, mais aussi et surtout pour les autres (notre famille, nos concitoyens).

Une ou deux semaines avant que ce drame ne survienne, j’échangeais avec Monsieur serge BAYALA. Qu’avez-vous fait (le Balai-citoyen) du pouvoir de Blaise COMPAORE à sa chute ? RIEN. Et si vous récupérez celle-là encore par la rue (des mains du lieutenant-colonel DAMIBA) qu’allez-vous faire avec ?

On va le gérer, m’a-t-il répondu. Qui « on ? » m’étais-je posé la question en me disant intérieurement que nous, les jeunes, constituons à un niveau donné, un vrai problème, une gangrène sérieuse pour le vivre-ensemble, la cohésion sociale, gage d’un développement durable équilibré et harmonieux à travers le pays, la seule bonne condition pour aller vers l’Etat-nation. Hélas ! C’est bien de rappeler des faits historiques, ça s’appelle avoir la mémoire. C’est meilleur de mettre ces faits historiques au service de l’éclosion sociale, ça s’appelle avoir de l’intelligence.

Le quidam n’est pas inexistant.

Nous sommes jeunes et nous ne devons pas nous laisser « entuber » par la vieille classe politique, qui n’est au-devant des choses que pour occuper des postes de responsabilité. Mais lorsqu’il s’agit de mener un combat risqué et périlleux ils ne font que faire appel à la jeunesse. Ils utilisent les jeunes tels des outils pour construire, réparer ou entretenir leurs biens et les rangent dès que finit. Ils ne leur font recours que pour le même exercice.

Quand vous serez pris en tenailles, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. Les encouragements et autres formes de soutiens moraux, les éventuelles assistances matérielle et financière ne viendront pas à bout du choc émotionnel que vous vivrez ou que votre famille vivra en de telles circonstances.

Notre apport dans la vie d’une nation repose d’abord sur la solidité et l’exemplarité de nos vies respectives en famille, au quartier, au village, dans la commune avant de s’étendre à la province, la région, l’ethnie, la religion et que sais-je. Si nous perdons de vue cela, nous allons être empaler au quotidien par des personnes qui sont sans scrupules et toujours prêtes à user de tous les moyens pour arriver à assouvir leurs basses besognes.

Votre bonté de cœur et votre seule intégrité ne suffisent pas à faire de vous un citoyen vrai et authentique. Il faut vous rappeler que vous n’êtes pas seul et que votre spectre de vue suffisamment large pourrait être très étroit pour quelqu’un d’autre. Dans ce cas lorsque on vous parle et que vous insistez, vous tombez dans le schéma de l’entêtement et vous en prendrez pour sûr à votre grade.

Chaque jeune aimerait à coup sûr faire la une des journaux, mais certainement à la Fabrice ZANGO ou la Marthe KOALA, mais jamais à la Serge BAYALA. Puisque c’est le matériel qui est endommagé, et que l’intégrité physique de Monsieur Serge BAYALA n’est pas atteint prions que chacune des parties concernées reviennent chacune à de meilleures sentiments, que la lumière soit faite et que justice soit rendue afin que nous mettons nos énergies au service de la construction de la paix et de la sécurité au Burkina Faso.

Lébouré Crépin ZANZE

Expert en Communication et sécurité

E-mail : zanzecrpin@gmail.com

Cel : +226 70463464

Source: LeFaso.net