Au cours de la commémoration de l’An 3 de l’appel de Manéga, dans la ville de Pô, province du Nahouri et région du Centre-sud, une conférence publique s’est en effet tenue sur le thème retenu cette année, « Le pardon, clé de la réconciliation et de la paix ». Un thème décortiqué par plusieurs panelistes dont Me Bouba Yaguibou du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et le secretaire général du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) /Nahouri, Nitin Oulon.

En décortiquant le thème, les panelistes ont reconnu l’importance du pardon dans le processus de la réconciliation et de la paix au Burkina Faso. En effet, le pardon est indispensable pour réconcilier les Burkinabè avec la contribution de tous sans exception. C’est en ce sens qu’ils ont chacun dans leur analyse montré que chaque Burkinabè doit essayer de reconnaître son tort pour qu’on essaie de parler de la même voix afin d’aller de l’avant.

Et c’est en cela que Me Bouba Yaguibou a fait savoir que le pardon est indispensable pour que l’on parvienne à la réconciliation et au retour de la paix au Burkina. « Mais pour parler de pardon, il faut trouver le cheminement qui mène à ce pardon. Le pardon doit être libre, sincère et franc. Nous devons être conséquents avec nous-mêmes et surtout chacun de nous doit comprendre que la situation dans laquelle nous vivons, nous avons tous une part de responsabilité », analyse-t-il, tout en ajoutant qu’en cherchant la réconciliation, il faut forcément passer par un inventaire de tous les torts qui ont été causés dans le pays, la réparation de ces torts pour parvenir au pardon et qu’on ait en idée qu’on doit changer de comportement. Car, précise l’avocat et homme politique, il faut que chacun fasse de sorte à ne pas causer un tort à autrui, parce qu’il ne faut pas qu’en même temps qu’on répare les torts passés, qu’on continue d’en créer, cela ne servira à rien.

Vue des participants

L’autre cause aussi de cette situation, selon lui, est la question de mal gouvernance. C’est pour cela qu’il préconise comme solution une gouvernance vertueuse pour qu’une fois, on parvienne par la réconciliation à faire table rase du passé, qu’on aille vers de lendemains meilleurs et qu’on n’ait plus de raison de parler de réconciliation.

Concilier les différents bords et travailler à résoudre toutes les crises aussi petites soient elles, c’est le point de vue du secrétaire général du Mouvement du peuple pour le progrès du Nahouri, Nitin Oulon.

Tout en rappelant que le Burkina Faso a connu de multiples remous qui ont frustré beaucoup de personnes et que depuis lors, les gens vivent les crises par procuration. C’est pourquoi, il faut faire recours au pardon pour résoudre toutes les crises.

Il est ressorti de cette conférence publique qu’il faut d’abord pardonner avant d’aller à la réconciliation et que chaque Burkinabè a sa part de responsabilité dans la question de la réconciliation.

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net