Le commandant des opérations du théâtre national, Yves Didier Bamouni, a animé un point de presse ce 24 juin 2022 sur la situation sécuritaire. Il est revenu sur les incidents sécuritaires survenus au cours de ces derniers jours, avec un accent sur l’attaque de Seytenga. Il s’est aussi étalé sur les décisions prises au cours du conseil supérieur de la défense nationale, notamment la création des zones d’intérêt militaire. Yves Didier Bamouni a confié qu’un délai de 14 jours sera accordé aux populations résidant dans ces zones afin qu’elles se retirent vers des lieux plus sûrs. Le ministre de l’action humanitaire, Lazare Zoungrana, qui a pris part au point de presse, a fait le point de l’assistance humanitaire apportée aux populations rescapées de Seytenga.
D’entrée de jeu, le commandant des opérations du théâtre national (COTN) a tenu à rassurer les populations que les FDS déployées sur le terrain mènent, en collaboration avec les armées partenaires et les volontaires pour la défense de la patrie, la traque des groupes armés terroristes qui ont refusé l’offre de dialogue du chef de l’Etat. Evoquant les évènements de Seytenga, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni a laissé entendre que les forces armées nationales et les forces de sécurité intérieure sont venues en aide aux populations de Seytenga sur les plans opérationnel et humanitaire.
Des opérations de sécurisation ont été menées par des unités d’intervention déployées pour l’occasion. Ces unités ont aussi procédé à la fouille des concessions pour retrouver les corps et aider à l’inhumation. Quant à la traque des auteurs des tueries de Seytenga, tous les moyens sont mis en œuvre pour rechercher les auteurs et les mettre hors d’état de nuire. « La promesse faite par le chef de l’Etat aux populations de Seytenga sera tenue », a rassuré Yves Didier Bamouni.
- Le commandant du théâtre national des opérations, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni
Présent à la conférence de presse, le ministre de l’action humanitaire, Lazare Zoungrana, a fait le point de la réponse humanitaire apportée aux populations déplacées de Seytenga. Entre le 12 et le 22 juin 2022, ce sont 31 201 personnes qui ont fui l’insécurité qui ont été recensées. Elles ont bénéficié de 150,6 tonnes de vivres, de distribution de plus de 45 millions de cash monétaire et de 500 abris en cours d’installation. Le ministère de la Santé et ses partenaires, leur ont aussi apporté les premiers soins.
Au cours du conseil supérieur de la défense nationale tenu le 20 juin dernier, trois grandes décisions ont été prises pour intensifier la lutte contre le terrorisme. Le COTN a donné plus de précision quant à l’opérationnalisation de ces décisions. En ce qui concerne la création de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP), elle va aider à mieux organiser les VDP. De façon concrète, l’on devrait assister à la hausse du nombre de VDP, au renforcement du processus de sélection pour une meilleure représentation de toutes les sensibilités de la commune, à un meilleur encadrement et une meilleure coordination avec les unités opérationnelles ainsi qu’à un meilleur maillage du territoire national.
Pour ce qui est de la création de deux zones d’intérêt militaire dans les régions de l’Est et du Sahel, elle devrait permettre de faire face à une hybridité de la menace et de la nécessité de distinguer les amis et les ennemis. La zone d’intérêt militaire de l’Est concerne les aires protégées notamment les réserves d’Arly, de Madjouari, de Pama, de Kourtiagou, de Singou et du parc national W. La zone d’intérêt militaire du Sahel quant à elle, couvre la province du Soum. Dans ces zones, il est interdit toute présence et activité humaine, au risque de s’exposer aux opérations militaires qui y seront conduites. Un délai de 14 jours, à compter de la date de promulgation de l’ordonnance, sera accordé aux populations pour quitter les dites zones.
- Le ministre de l’action humanitaire Lazare Zoungrana
Sur le sort réservé aux populations qui vont devoir se déplacer, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni a laissé entendre que les zones d’intérêt militaire sont essentiellement des zones forestières, dans lesquelles l’activité humaine est interdite depuis fort longtemps. Ce ne sont pas à priori des zones d’habitation, mais on note cependant que des populations y résident, et que des terroristes y ont fait leur refuge, précise-t-il. « On ne doit donc pas s’attendre à recevoir des flux de personnes. Qu’à cela ne tienne, si cela devait arriver, le dispositif humanitaire est en place pour recevoir ces personnes pour les aider sur les volets abris, alimentation et santé. Le dispositif sécuritaire est aussi en place pour permettre de lever les doutes sur toute infiltration qui pourraient se passer », a-t-il ajouté.
La troisième décision prise lors du conseil supérieur de la défense nationale, porte sur l’interdiction de circulation d’engins motorisés (Aloba, Sanili, Fortune et tricycles à usage de passagers), dans les zones à fort défis sécuritaires pendant trois mois. Huit régions sont ciblées à savoir la Boucle du Mouhoun, les Cascades, le Centre-est, le Centre-nord, l’Est, les Hauts-Bassins, le Nord et le Sahel. Les autorités administratives de ces régions, devraient dans les jours à venir, préciser les provinces, communes et villages concernés.
Le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, a insisté sur le fait que ces différentes mesures sont prises dans le cadre de la nécessité de la défense nationale. Il a invité les populations à la collaboration, pour une réussite des actions militaires.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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