Les étudiants de la première promotion du master management des structures de santé ont organisé une conférence publique le jeudi 19 mai 2022 à Ouagadougou sur les mécanismes de financement de l’Assurance maladie universelle (AMU).

« Quels mécanismes de financement pour une opérationnalisation effective de l’assurance maladie universelle au Burkina Faso ? » C’est autour de ce thème que se sont déroulées les discussions entre les professionnels de la santé et les étudiants en master de management des structures de santé. A entendre le représentant des étudiants, Dr Diédon Alain Hien, perdre la vie en donnant la vie est un drame quotidien sous nos cieux.

A cela dit-il, s’ajoute les nombreux autres problèmes de santé des populations dont la gestion se solde soit par la mort soit par la vie fort heureusement. Selon lui, les raisons de ces maladies et de ces décès dans les formations sanitaires publiques et privées et dans les maisons sont nombreuses au Burkina Faso. Il s’agit entre autres des trois R (retard à la consultation, au diagnostic et à la prise en charge ) sans oublier l’épineuse question des barrières financières, l’inaccessibilité géographique et financière sources d’inégalités, d’iniquités et d ‘injustices sociales.

Dr Diédon Alain Hien, représentant des étudiants de la première promotion du master management des structures de santé

« Conscient de cela, l’Etat du Burkina Faso s’est engagé il y a de cela quinze ans à réaliser l’AMU. De 2007 à 2022, la marche vers la couverture sanitaire universelle par l’AMU fut et demeure longue. Par ailleurs, de nombreuses initiatives ont été mises en œuvre dont les plus récentes sont la gratuité des soins et de la planification familiale, la prise en charge des indigents dans quatre régions sanitaires » a-t-il rappelé avant de s’interroger sur l’opérationnalisation effective de l’AMU au bénéfice des populations au pays des hommes intègres en proie avec l’insécurité, la crise sanitaire du Covid-19.

Dr Pierre Yaméogo, secrétaire technique de l’AMU du cabinet du ministère de la Santé

C’est dans l’optique d’apporter des réponses à cette préoccupation nationale qu’ils (étudiants) ont organisé avec le corps professoral cette conférence afin de mettre en débat les mécanismes de financement de l’AMU au Burkina Faso.

Dr Arzouma Ouédraogo, directeur de la prospective et de la planification opérationnelle au ministère de la Santé

Le secrétaire technique de l’AMU du cabinet du ministère de la Santé, Dr Pierre Yaméogo, a indiqué les trois dimensions ou réformes que chaque pays doit opérer avant d’atteindre l’opérationnalisation effective de l’AMU. Il s’agit de l’accessibilité directe aux soins de santé ; la couverture des populations vulnérables en soins de santé de base et enfin la mise en commun des ressources financières pour y parvenir. A l’en croire, il y a une amélioration et une progression de la question AMU au Burkina. Il en veut pour preuve le classement mondial de 2019 : « Au Burkina Faso, le challenge actuellement c’est de pouvoir regarder la protection financière avec le développement de l’assurance maladie universelle. Sur une échelle de zéro à 100 le dernier classement mondial montre que le Burkina a progressé de 19% à 49% en 2019. Cela signifie que des progrès ont été réalisés. »

Des participants à la conférence publique

Dr Arzouma Ouédraogo, directeur de la prospective et de la planification opérationnelle au ministère de la Santé a salué l’initiative venant des étudiants car dit-il « ce sont de futurs bâtisseurs du système de la santé, donc débattre de ce thème concourt à renforcer le système sanitaire. » Aussi, souligne-t-il, ce cadre d’échange est une éclosion d’idée pour les acteurs du domaine de la santé pour connaître la dynamique qui est en cours et voir quels sont les maillons qu’ils pourront tirer pour la mise en œuvre efficace de la couverture assurance maladie au Burkina Faso.

Dofinitta Augustin Khan

Lefaso.net

Source: LeFaso.net