Notre pays célèbre le 18 mai de chaque année, la journée nationale de lutte contre la pratique de l’Excision. Cette journée a été instituée par décret n°2001-258/PRES/PM/MASSN du 06 juin 2001. L’institutionnalisation et la commémoration chaque année de cette journée réaffirme la volonté politique de nos hautes autorités à promouvoir l’élimination de la pratique de l’excision qui porte atteinte à l’intégrité physique et viole les droits fondamentaux de milliers de filles et de femmes au Burkina Faso.

Dans notre pays, l’excision est la forme de MGF la plus pratiquée. Elle est profondément enracinée dans le système de valeurs des communautés qui la pratiquent et constitue ainsi une norme sociale qui engendre des conséquences néfastes au plan sanitaire, social et économique. Au regard de ces multiples conséquences, le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile déploient depuis 1990 des efforts pour venir à bout de cette pratique violente pour les filles et les femmes, une des pires formes de violence basée sur le genre.

Pour cette 22ème édition de la Journée Nationale de lutte contre la pratique de l’excision, le thème retenu est : « Accélérer les investissements pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». En effet, les efforts soutenus au cours de la dernière décennie ont contribué à une baisse significative de la prévalence des MGF dans de nombreux pays, y compris le nôtre.

En rappel, pendant plus de 30 ans de lutte, la synergie d’actions entre les acteurs et partenaires a permis d’obtenir des résultats et de hisser le Burkina Faso au premier plan en matière de promotion de l’élimination des Mutilations Génitales Féminines, tant au niveau régional que mondial. Des acquis de la lutte contre l’excision sont légion et les plus structurants sont entre autres :

l’engagement des autorités politiques, administratives et coutumières ; l’adoption de la loi n°025-2018/an du 31 mai 2018 portant code pénal renforçant la loi N°043 /96 /ADP du 13 Novembre 1996, l’engagement public d’abandon de l’excision et du Mariage d’enfants par plus de cinq mille deux cinquante-huit (5258) villages suite aux actions de mobilisation communautaire à la date du 31 décembre 2021 ; et le renforcement des capacités de cinq mille trois cent quinze (5315) agents de santé à base communautaires (ASBC) en matière de promotion de l’élimination de la pratique de l’excision dans leur communauté à la date du 31 décembre 2021 …. Etc.

Malgré ces acquis, fruits des efforts des différents acteurs, les Mutilations Génitales Féminines (MGF) restent une préoccupation nationale au regard des poches de résistance exacerbées par la clandestinité, la baisse de l’âge à l’excision et maintenant le de la pratique frontalière. C’est pourquoi, il reste impératif de relever ces défis afin de renforcer le leadership de notre pays en matière de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines et en finir définitivement avec cette pratique néfaste au Burkina Faso.

Dans la perspective de la tolérance zéro aux MGF d’ici à l’horizon 2030, d’un colloque scientifique sur les causes profondes de la persistance de la pratique de l’excision et la réalisation d’une campagne de sensibilisation et d’information sur les possibilités de réparation des séquelles au profit des jeunes et scolaires dans les établissements des 13 régions du pays.

Je voudrais une fois de plus réitérer la reconnaissance du Gouvernement aux partenaires techniques et financiers du Burkina Faso, aux ONG nationales et internationales, aux leaders communautaires, aux professionnels de la justice, de la santé, des médias et à tous les acteurs pour leur engagement aux côtés du ministère, dans sa lutte contre l’excision et les MGF au Burkina. Tous, engagés et mobilisés, nous mettrons fin aux Mutilations Génitales Féminines d’ici 2030 !

La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons

Salimata NEBIE/CONDOMBO
Chevalier de l’Ordre de l’Etalon

Source: LeFaso.net