Au terme du conseil des ministres de ce mercredi 11 mai 2022 à Ouagadougou, plusieurs décisions importantes ont été prises par le gouvernement, dont l’autorisation d’une hausse du prix du carburant à hauteur de 100 francs CFA sur le litre.
Comme il fallait s’y attendre, le coût du carburant va connaître une hausse de 100 francs CFA sur le litre dès signature d’un décret, a indiqué le gouvernement burkinabè. Cette décision n’a pas été prise de gaieté de cœur, laisse entendre les autorités, qui précisent que le prix bon marché du carburant au Burkina par rapport aux pays voisins, a engendré “une explosion des consommations frontalières”.
« Il y a une exportation de notre carburant et, partant, de notre subvention vers des pays voisins. Une situation qui aggrave le déficit parce que si la Société nationale burkinabè d’hydrocarbure (SONABHY) achète le litre à 900 francs et le revend à 500 francs CFA, cela veut dire que c’est l’État qui est censé combler les 400 francs », a expliqué Abdoulaye Tall, ministre en charge du développement industriel et du commerce.
Selon le ministre, chaque litre exporté frauduleusement ou par un camionneur qui a préféré faire le plein de son réservoir à Cinkansé (région du Centre-est), à Ouessa (région du Sud) ou ailleurs avant de traverser la frontière fait bénéficier à ces pays de destination, la subvention de l’État burkinabè.
Abdoulaye Tall estime donc que si la situation présentée perdurait, c’est tout le pays qui s’expose à une grave pénurie qui n’arrangera guère les consommateurs. « En tant que gouvernement responsable, on a le choix entre la pénurie ou une augmentation qui va permettre de réduire le flux d’exportation illégale », a-t-il rappelé.
Le ministre du commerce a confié que des centaines de fûts de carburant ont été saisis le mardi 10 mai 2022 pendant qu’ils étaient en train d’être exportés de manière frauduleuse. Face à cette situation, l’État n’a d’autres choix que d’assumer ses responsabilités, avance Abdoulaye Tall. Pour lui, assumer ici ses responsabilités s’apparente à choisir le moindre mal entre deux maux.
« Ce n’est pas évident, ce n’est pas facile, c’est douloureux, c’est vrai ! Notre peuple est suffisamment éprouvé, c’est vrai ! Mais on sera tous plus éprouvés s’il n’y a pas de carburant », a-t-il souligné.
Un état de fait qui impose la présente décision gouvernementale, poursuit le ministre. « Et donc le gouvernement n’avait d’autres choix que d’autoriser une augmentation du prix des hydrocarbures. Nous avions promis que, quelle que soit la situation, nous dirons la vérité à notre peuple et c’est cela cette vérité », a-t-il mentionné.
Le gouvernement a par ailleurs signifié que l’ensemble des équipements mobilisés pour le sauvetage des huit mineurs coincés dans la mine de Perkoa ont été renforcés par du matériel venu d’Afrique du Sud et du Ghana.
Hamed NANEMA
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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