Le collectif des syndicats de l’aéronautique a organisé une conférence de presse ce vendredi 25 mars 2022 à Ouagadougou. Elle était axée sur la problématique de concession de l’aéroport Ouagadougou-Donsin.

Cela fait la troisième sortie médiatique du collectif concernant la problématique de la concession de l’aéroport. Les syndicats disent avoir plusieurs fois interpellé le gouvernement précédent sur plusieurs problèmes qui n’ont pas été pris en compte. Ces préoccupations étaient nombreuses : on peut citer « l’abandon » de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso, l’absence d’une vision ambitieuse, la perte des droits et avantages acquis par les travailleurs des infrastructures aéroportuaires, le renchérissement du prix de billet d’avion, etc.

Ahmed Lamizana porte-parole du collectif « le gouvernement avait reconnu que le syndicat avait raison »

Selon le collectif, aucune de ces préoccupations n’a été prise en compte par l’ancien régime. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la signature de la convention de concession avec le groupement français MERIDIAM AMP sans les aviser. Pour le porte-parole du collectif, Ahmed Lamizana, le gouvernement a tenté d’écarter les partenaires sociaux, principaux concernés du projet. « Le gouvernement tente véritablement de nous écarter de ce projet et pourtant il y a eu une circulaire qui a été signée depuis 1996 par le Premier ministre d’alors et qui dit clairement que, quand il s’agit d’une concession, d’une restructuration d’une entreprise à compte public, les partenaires sociaux doivent être associés de bout en bout.

L’esprit de cette circulaire n’a jamais été respecté dans ce projet, les partenaires sociaux ont toujours été mis de côté », a-t-il affirmé. « Quand vous rentrez dans le fond du projet, comme nous l’avons dit dans plusieurs de nos déclarations, la durée de la concession, selon la loi n°10 du 26 avril 2000 sur la privatisation des aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, c’est 20 ans. Ils veulent accorder une concession de 30 ans alors que la loi précise que c’est 20 ans. Il y a un premier problème et cela, nous l’avons relevé. Ils tentent de forcer pour aller contre cette même loi que eux même ils ont voté à l’Assemblée nationale », explique M. Lamizana.

la presse

Il n’a pas manqué de prendre des exemples de pays dans lesquels, selon lui, la gérance de l’aéronautique est un exemple à suivre. « La plupart du temps, on chante Niamey comme exemple. Nous sommes d’accord avec ce modèle. Mais l’assistance en escale n’a pas été avalée par la concession. Le cas du Burkina est un cas atypique à brader. L’assistance en escale pour ceux qui connaissent bien, c’est la partie la plus juteuse. Nous, nous avons décidé de donner cela gratuitement avec tous les équipements qui coûtent des milliards ».

Pour le collectif, au lieu que ce soit le gouvernement qui ait la plus grosse part du gâteau, c’est le groupement français MERIDIAM AMP qui va se frotter les mains. Pour rétablir le tort fait à la population, plus précisément aux principaux concernés du projet, ils demandent aux nouvelles autorités d’annuler la convention de concession de l’aéroport international de Ouaga-Donsin avec MERIDIAM AMP, la révision de la conduite et de la gouvernance du projet, l’élaboration d’une nouvelle stratégie qui sera profitable au peuple burkinabè…

Le collectif des syndicats de l’aéronautique a lancé un appel à l’endroit du président du Faso afin qu’il porte un regard judicieux sur ce délicat dossier en adoptant une approche participative et inclusive.

Bela Nefertari Ouédraogo (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net