Facebook a décidé de tordre le cou à son règlement sur les contenus violents. Jeudi 10 mars 2022, le géant a annoncé qu’il ferait preuve « d’indulgence pour des formes d’expression politique » en ne supprimant pas des messages hostiles à l’armée et aux dirigeants russes.

Facebook semble avoir déclaré une guerre à la Russie en prêtant main forme indirectement aux auteurs de messages incitant à la violence et à la haine contre l’armée et les dirigeants russes.

« En raison de l’invasion russe de l’Ukraine, nous faisons preuve d’indulgence pour des formes d’expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que la mort des envahisseurs russes », a confirmé à l’Agence France Presse Andy Stone, responsable de la communication de Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram. Toutefois, Facebook dit continuer de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes ».

Selon l’AFP, la déclaration de Meta intervient après la publication d’un article de l’agence Reuters, citant des courriels échangés par des modérateurs de contenus du géant des réseaux sociaux et affirmant que la mise à jour du règlement s’appliquait à l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l’Ukraine.

Selon Emerson Brooking, chercheur résident à l’Atlantic Council, il existe un risque de débordement qui pourrait nuire à la population russe, au-delà de ses seuls militaires et dirigeants politiques. « On observe à travers l’histoire que les actions violentes d’un pays contre un autre mènent à des appels à la violence, à l’intolérance ou à la haine contre les étrangers associés au pays agresseur », explique-t-il.

Du côté du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, cette décision de Facebook inquiète. « C’est très clairement un sujet très complexe, mais qui soulève des inquiétudes en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire international », a expliqué Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat, relève l’AFP.

Rappelons que la Russie a bloqué Facebook et restreint l’accès à Twitter sur son territoire au cours de la première semaine du mois de mars, en représailles à la décision du géant de la Silicon Valley d’interdire des médias proches du pouvoir en Europe. Malgré cette offensive « virtuelle » de Facebook et les nombreuses dénonciations, la Russie fait la sourde oreille en narguant les Occidentaux à travers la poursuite de ses bombardements en Ukraine.

HFB

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Avec l’AFP / Crédit photos : Hespress.com

Source: LeFaso.net