Quelques jours après la sortie médiatique de la Coalition des associations pour le développement du village de Ouidtenga, dans la commune de Koubri, le 19 février dernier, la Société immobilière IMMOREX a donné la réplique le mercredi 23 février 2022 à Ouagadougou. En effet, accusée d’être au cœur du conflit foncier dans le village de Ouidtenga, la société a voulu, par cette sortie médiatique, « restituer la vérité ».

Trois promoteurs immobiliers, de la province du Kadiogo, dont IMMOREX se sont retrouvés, chacun propriétaire du même espace d’une superficie de 666 ha dans le village Guiguemtenga, dans la commune de Koubri, située à une quinzaine de km de Ouagadougou. En effet, selon les explications reçues par Rahouf Pafadnam, le P-DG de la société, Moïse Sandwidi a été le premier sur les lieux, depuis 2011 avec son projet de construction d’une cité. Selon ses dires, il a acquis le terrain de 666 hectares dans les règles de l’art avec les propriétaires terriens. Surpris plus tard que sa propriété fasse l’objet de convoitise d’autres sociétés immobilières qui y auraient même implanté des bornes, il entreprend des démarches auprès de ces derniers pour comprendre.

Rahouf Pafadnam, président de l’association des jeunes patriotes pour la paix

Au cours des échanges, précise M. Pafadnam, il s’est rendu compte que son domaine a été revendu à deux autres sociétés immobilières. Il assure que pourtant, il a par devers lui tous les papiers attestant qu’il est le propriétaire légal, notamment un titre foncier délivré en par les services compétents.

Comment se fait-il que des personnes qui ont vendu leurs terres à la société IMMOREX, revendent les mêmes terres à d’autres sociétés ? Est-ce de l’escroquerie ? Naaba Koabga, qui a joué l’intermédiaire entre IMMOREX et les propriétaires terriens a répondu en ces termes : « c’est parce que la valeur des desdits terrains a connu une augmentation que ces personnes veulent faire un chantage à IMMOREX ». Il renchérit en disant que parmi ces gens figure un chef coutumier de la localité.

Moise Sandwidi, PDG de la société immobilière IMMOREX

Selon sa version des faits, chaque jeune de la localité veut mener la belle vie alors qu’ils n’ont pas les moyens de le faire. Par conséquent, la vente des terres devient l’activité rémunératrice de chacun. « Chacun se cache pour vendre le terrain déjà vendu à deux ou trois personnes », révèle-t-il.

Plus loin, il dira que leur frustration se justifie par le fait que l’affaire est maintenant en justice ou certains fautifs sont à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou en attendant leur jugement. A l’en croire, en cas de poursuite judiciaire et de dédommagement, ils pourront rembourser toutes les personnes à qui ils ont vendu les terres.

Les journalistes présents à la conférence de presse

« Nous avons confiance à notre justice », a déclaré le président de l’association des jeunes patriotes pour la paix dont le P-DG de IMMOREX est membre. C’est pourquoi, il a invité la population de Ouidtenga (secteur 49 de l’arrondissement 11) à se démarquer du collectif pour le développement dudit village avant qu’elle ne se fasse prendre dans un piège. Pour clore, il dit être ouvert au dialogue avec tous les acteurs pour une issue favorable pour le bien de tous.

Pour rappel, au cours de ces dernières années, le Burkina Faso traverse une crise foncière sans précédent. Les terres rurales subissent une pression, d’une part, par des particuliers, et d’autre part, par les sociétés immobilière et les ‘’agro-business men ». Cette course effrénée pour s’approprier les terres est une porte ouverte à divers conflits.

Dofinitta Augustin Khan

Lefaso.net

Source: LeFaso.net