C’est un exploit et une grâce de quitter son domicile le matin et d’y retourner le soir sain et sauf. Circuler à Ouagadougou, la capitale des deux roues, n’est pas de tout repos, car l’incivisme routier y a la peau dure. Comme dirait certains, à Ouagadougou on ne roule pas, on s’évite. Cliquez sur la vidéo et jugez-en par vous-même.

Entre janvier au novembre 2021, le Burkina a enregistré 18 529 cas d’accidents causant la mort de 956 personnes. Même si les accidents sont parfois causés par l’état des routes ou des défaillances techniques, l’Office national de la sécurité routière note que l’homme est responsable dans 80% des cas.

Pas besoin d’avoir un doctorat pour s’en convaincre. Regardons juste dans les rues de Ouagadougou : téléphoner au volant est devenu un geste banal, rouler à vive allure sans casque ou sans rétroviseur est signe de virilité, respecter le panneau STOP est une perte de temps, griller les feux tricolores est devenu la norme les week-end et au diable le piéton ! Voilà la nouvelle mentalité du Ouagalais.

Puisque certains ne comprennent que le langage du bâton, la police nationale et la police municipale doivent sévir sérieusement contre les indisciplinés en augmentant le montant des contraventions. Elles doivent sortir l’artillerie lourde pour sanctionner ceux qui endeuillent des familles et qui prennent les routes de la capitale pour un héritage familial. Dans le même temps, la police des polices doit sanctionner les cas avérés de corruption d’agents et les abus de pouvoir. L’État doit être plus courageux que ça, car en circulation, la priorité, c’est la vie.

Fredo Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net