La Confédération paysanne du Faso (CPF) a tenu un point de presse, le vendredi 18 février 2022, pour alerter sur la situation alimentaire au Burkina Faso. Selon la CPF, 12% des Burkinabè seront confrontés à une crise alimentaire, si des mesures adéquates ne sont pas prises urgemment.
La Confédération paysanne du Faso (CPF) est inquiète, au vu des résultats de la campagne agricole agro-sylvo-pastorale écoulée. Elle a tiré la sonnette d’alarme au cours de conférence presse animée ce vendredi.
« Dans leur majorité, soit plus de 60%, les producteurs ont estimé que la campagne agro-sylvo-pastorale a été très mauvaise. 80% des exploitants agricoles ont apprécié très négativement les résultats de la campagne. Près de 2,7 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une assistance alimentaire d’ici le mois d’août 2022, soit 12% de la population globale », a déclaré Bassiaka Dao, le président de la Confédération paysanne du Faso.
Et pour expliquer ce sombre tableau, les raisons ne manquent pas. Selon la CPF, les producteurs ont d’abord été confrontés à de longues poches de sécheresse et à la baisse de la pluviométrie dans la plupart des régions du pays. Ensuite, le contexte sécuritaire délétère a réduit de manière drastique une bonne partie des terres qui n’ont pas été exploitées à cause du départ forcé des habitants de leurs localités. La situation sanitaire qui n’est pas en reste avec la pandémie de Covid-19 a impacté négativement les activités de production et les échanges commerciaux.
- Dao Bassiaka, président de la CPF
Pour éviter le pire, la CPF propose des pistes de solutions. Elle recommande de « prendre des mesures immédiates pour le renforcement du stock de sécurité alimentaire et d’intervention, la fourniture de vivres aux ménages vulnérables et aux agriculteurs déficitaires, la mise en place de certaines mesures pour se détacher de la pluviométrie capricieuse, la sécurisation de l’ensemble du territoire, la normalisation de la crise foncière, le retour des déplacés internes dans leurs localités, etc. ».
Dans son rôle de défense des intérêts matériels et moraux des producteurs et productrices, la CPF a invité le nouveau régime à accompagner les femmes dans leurs productions, car « la femme rurale contribue fortement à l’épanouissement de la famille », a déclaré Lydie Tapsoba, la représentante du collège des femmes.
Pour permettre au Burkina Faso de sortir de l’ornière, la CPF se dit prête à accompagner les autorités dans la mise en œuvre de politiques ingénieuses et de stratégies nouvelles adaptées aux réalités du terrain.
Erwan COMPAORE (Stagiaire)
Vidéo : Rachid SOW (Stagiaire)
Source: LeFaso.net
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