Dans le but de montrer les enjeux et causes profondes des ébullitions politiques actuelles en Afrique de l’ouest, dont le Burkina qui vit une période d’exception depuis le 24 janvier 2022 , et dégager des ouvertures transitoires pertinentes pour les pays, le Socle citoyen pour la Libération (SOCL) tient, ce samedi 12 février 2022 à Ouagadougou, une table-ronde sur « la vague de transitions politiques et retour des coups d’Etat en Afrique ».

L’activité mobilise des participants issus de divers horizons, dont des enseignants et enseignants-chercheurs, des magistrats et acteurs politiques, des leaders de la société civile et anciens députés du Conseil national de la transition.

Par l’initiative, le Socle citoyen pour la Libération (SOCL), parti politique présidé par l’ancien député David Moyenga, vise à faire ressortir des options pertinentes pour une feuille de route, en vue d’une issue politique bénéfique et durable.

Il s’agit, de façon spécifique, de comprendre le contexte explicatif de l’avènement des transitions politiques et le retour des coups d’Etat, situer les enjeux géo-politiques et défis des institutions sous-régionales (le devenir de la CEDEAO), identifier les principales réformes politiques nécessaires (code électoral, statut de l’opposition et de la majorité, modèle électoral), dresser un bilan et tirer des leçons de la première transition 2015 (les acquis, insuffisances, dynamique des acteurs), ébaucher un dispositif contre le pillage des richesses et des ressources naturelles.


Pour aboutir au résultat escompté (à savoir, faire ressortir des options pertinentes pour une feuille de route, en vue d’une issue politique bénéfique et durable), plusieurs sous-thèmes ont été développés. Le décor est ainsi campé par la communication « Pourquoi une succession des Transitions et retour des coups d’Etat dans un contexte démocratique ? » développée par le chercheur socio-politologue Pépin Ollo Hien.

« Quelles sont les Réformes politiques et du code électoral qui sont nécessaires ? » est décortiqué par Yumanli Lompo, président de parti politique, président de la commission des lois sous le Conseil national de la transition. « Quel Dispositif efficace contre le pillage des ressources par l’élite politique, économique et administrative ? » et « Rôle de la chefferie traditionnelle et regard sur la réorganisation du territoire et sécurité » sont respectivement scrutés par Dr Daouda Zouré, économiste et professeur Corentin Somé, enseignant-chercheur à l’Université de Koudougou.


Dans ses propos liminaires, Pépin Ollo Hien a rappelé qu’en 18 mois, l’on a enregistré quatre coups d’Etat en Afrique de l’ouest francophone. Il note également que les coups d’Etat ont rencontré l’assentiment populaire, à telle enseigne que l’on se demande la pertinence de l’élection (dans son système actuel) comme mode de dévolution du pouvoir. Le communicateur identifie des crises de la constitutionnalisation, de la gouvernance et du système électoral.

Des échanges qui ont suivi cette communication inaugurale, on retient entre autres que les conjectures politiques justifient les coups d’Etat et la faillite du modèle européen de la démocratie ; modèle imposé de dehors. C’est pourquoi des participants pensent qu’il y a nécessité pour l’élite africaine de réfléchir à un modèle de démocratie adapté aux réalités de l’Afrique.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net