Le pèlerinage diocésain au sanctuaire Notre Dame de Yagma se tiendra ce dimanche 6 février 2022. Plusieurs milliers de croyants y sont attendus (plus de 30 000) et l’église se prépare pour les accueillir. A 72 heures de ce temps de recueillement spirituel, le recteur dudit sanctuaire, l’abbé Jules Pascal Zabré, était l’invité de Lefaso.TV, le vendredi 4 février 2021 pour parler de l’organisation de cette édition et bien évidemment des dispositions sanitaires et sécuritaires prises pour assurer la quiétude des pèlerins. Interview.
Lefaso.net : Comment se prépare le sanctuaire pour accueillir le pèlerinage de 2021 ?
Ab. J. Pascal Zabré : Depuis le 16 décembre 2021, nous avons tenu la première rencontre préparatoire avec tous les comités et service en charge de l’organisation du pèlerinage. Cette rencontre a été suivie de trois autres, ce qui me permet de dire que tout est fin prêt pour ce qui relève des préparatifs. Sur le plan spirituel, une neuvaine préparatoire a débuté dans toutes les paroisses et CCB depuis le 28 janvier 2022 en vue de la bonne marche du pèlerinage avec des intentions pour Yagma.
Nous sommes tous invités à rentrer dans l’esprit de cette prière qui pour nous est plus important que ce qui se fait au plan logistique et matériel. Sur tous les plans de cette préparation, nous sommes prêts. Les préparatifs continuent d’être améliorés pour ce rendez-vous de la famille diocésaine qui se tiendra les 5 et 6 février.
Quel est le thème et qu’est-ce qui a justifié ce choix cette année ?
Le thème du pèlerinage diocésain 2022 s’intitule comme suit : « Ensemble dans la communion spirituelle et la solidarité pour la paix au Burkina Faso ». Vous savez, le thème se choisit à travers ou après quelques considérations. D’abord des considérations au niveau de la vie nationale et internationale mais aussi la vie de l’Eglise universelle.
Chaque année, il y a une situation qui marque notre Eglise locale ou encore le pays dans lequel nous vivons et tout cela peut concourir dans le choix du thème afin qu’ensemble, comme un seul homme, nous puissions les présenter à Dieu notre père par son fils Jésus Christ notre Seigneur. Aussi, par l’intercession de la mère de Jésus, nous mettons notre intention forte entre les mains de la Vierge Marie et elle saura bien traduire comme il se doit l’attente de l’église famille de Dieu à Ouagadougou.
Le volet de la solidarité est très important et nous conjuguerons les différentes orientations sur ces deux pôles car la paix est un don de Dieu mais elle est aussi le fruit des sacrifices des uns et des autres si bien qu’il nous faut aller ensemble prier pour que ce que nous escomptons pour nous et pour notre pays soit une réalité.
Quelle est la particularité de l’édition 2022 ?
S’il y a une particularité pour ce pèlerinage, je dirai que c’est la consécration de nouveau de notre pays le Burkina Faso au « Cœur immaculé de Marie ». C’est une édition qui se renouvelle et cela ne signifie pas que nous n’avons pas trouvé gain de cause après la dernière consécration. Cette année, nous sommes en attente pour plus de paix, plus de santé pour les Burkinabè, pour tous les malades.
Le covid-19 est toujours d’actualité et notre prière est que cette maladie soit boostée hors du monde. La paix est une denrée rare et nous savons que la crise sécuritaire que le pays connaît nous secoue profondément. Voilà, entre autres, des raisons qui nous amènent à dire que « nous allons encore confier au Cœur immaculé de Marie, notre dame de Yagma, ces préoccupations en tant que citoyens, en tant que fidèles chrétiens afin que le Seigneur agrée notre demande par l’intercession de Marie.
En plus de la crise sanitaire et sécuritaire s’ajoute une crise politique marquée par l’avènement du coup d’Etat le 24 janvier 2022 plaçant le lieutenant-colonel Paul Damiba à la tête de la nation burkinabè. Quelle est la position de l’Eglise face aux putschs ?
Je me garderai donc de me prononcer en tant que prêtre concernant la situation politique. Mais je voudrais profiter donc de ce contexte de changement pour dire que notre pays a besoin de paix, de santé pour ses habitants. Ce pèlerinage est une belle occasion pour que le monde politique, le monde de la sécurité, de la santé soit au rendez-vous de la prière. J’insiste parce que notre thématique engage tout le monde, sans exception.
Oui, même nos nouveaux dirigeants sont conviés à Yagma. Ce serait intéressant de voir que chacun est préoccupé par rapport à ce qui amène les pèlerins et pèlerines à ce haut lieu de prière.
Notre préoccupation, nous l’avons dit maintes fois, c’est la paix, la santé. Qu’on soit de l’ancien ou du nouveau régime, je pense que cette quête concerne tout Burkinabè.
- Sanctuaire marial notre dame de Yagma
Quels sont les consignes pratiques à l’endroit des pèlerins ?
Pour ce qui concerne la crise sanitaire, notre mot d’ordre reste le même : respectons les mesures barrières. Il est vrai que c’est un rassemblement communautaire et que les mesures de distanciation peuvent être vues comme un véritable défi qui s’offre à nous néanmoins nous rassurons les uns et les autres que des mesures sont mises en place. Premièrement, le port du masque est une condition sine qua non de l’accès au site.
Deuxièmement, l’acceptation de l’application du gel hydro-alcoolique est recommandée et maintenue dès les portes d’accès au site. Troisièmement, au niveau de l’espace de prière, le port du masque est obligatoire. Il ne suffit pas de porter le masque pour entrer et de le baisser sous le menton après. C’est pourquoi des personnes seront désignées pour rappeler en permanence aux fidèles chrétiens le port du masque afin d’enrayer cette pandémie. Protégeons-nous et protégeons les autres.
Le volet sécurité engage aussi bien la protection des biens que des personnes. Par rapport aux conditions d’accès au site, le souhait du recteur de Yagma est que chaque pèlerin puisse effectuer le déplacement sain et sauf durant l’aller et le retour de son domicile au site et du site à son domicile. Peu importe le moyen de déplacement utilisé pour se rendre à Yagma, la recommandation majeure du recteur est la prudence, l’observation du code de la route car le site de Yagma se trouvant sur l’axe Ouaga-Ouahigouya, c’est un chemin très exigu. C’est pourquoi il demande aux pèlerins de respecter les consignes des agents de sécurité et d’observer surtout une grande prudence.
Un appel à lancer ?
Mon appel en tant que recteur est de pouvoir répondre en tant que chrétien et chrétienne à ce rendez-vous de la famille. Venir à Yagma c’est aider encore une fois notre pays à entrer dans des perspectives fortes d’atteinte de la paix et de la santé pour tous les Burkinabè. C’est pourquoi j’interpelle les fidèles chrétiens à répondre favorablement à cet appel pour qu’ensemble et avec la Vierge Marie, nous puissions obtenir de Dieu cette paix et cette santé dont nous avons tant besoin.
Propos recueillis par Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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