Burkina : Le Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré (CFPR-Z) ouvre ses portes au public

Ouvert en 2011, le Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré (CFPR-Z) fête ses dix ans en cette année. Dix ans au service de la « formation professionnelle de référence ». Des hommes de médias ont été invités le mardi 28 septembre 2021, premier jour des journées portes ouvertes (JPO) du 28 au 30 septembre, à découvrir le quotidien et les missions de ce centre.

Le directeur général du CFPR-Z, Boubakar Ba, fait la présentation du centre. Le CFPR-Z est construit sur une superficie de 20 hectares et compte quatorze filières. Il s’agit de : énergie solaire ; techniques informatiques ; électronique industrielle ; électronique bâtiment ; froid et climatisation ; mécanique de précision ; mécanique auto, cyclo-agricole ; métreur-projecteur ; dessin bâtiment ; construction métallique ; construction maçonnerie ; menuiserie bois (conception/confection) ; et boulangerie-pâtisserie.

Ce temple du savoir, à en croire Boubakar Ba, forme environ 400 apprenants par an, qui sont issus de la sous-région et l’Afrique centrale. Il offre des formations basées à 75% sur la pratique et 25% sur les méthodes théoriques en une année, soit deux mois de stage pratique en entreprise et dix mois de formation au centre.

Après la visite guidée, le directeur général du CFPR-Z, Boubakar Ba, a présenté les acquis et difficultés de sa structure

Des innovations « made in CFPR-Z »

A l’atelier menuiserie bois (conception/confection), l’innovation est au rendez-vous, nous explique Saïdou Zallé, formateur et chef d’atelier. « Nous venons de réaliser un nouvel atelier et, d’ici la rentrée, nous allons essayer de séparer les deux métiers afin que chaque atelier soit logé dans son enceinte. La formation dure 1 800 heures et est sanctionnée par le BQP (Brevet de qualification professionnelle) pour l’instant. Dans les années à venir, nous allons ouvrir le niveau supérieur qui est le BPT (Brevet professionnel de technicien). »

Le « Système de gestion centralisé des équipements électriques » est une invention du CFPR-Z. Sy Adama Traoré, ingénieur en électronique et automatisme, est le chef de l’atelier électronique industrielle. Ses apprenants de la 8e promotion ont créé ce système. Tout est parti du constat selon lequel dans les administrations publiques, des gens oublient souvent d’éteindre les équipements électriques.

Voici l’invention des apprenants de l’ingénieur Sy Adama Traoré

« Ce système permet de mettre en marche les équipements électriques et de pouvoir les arrêter. On a aussi la possibilité de programmer. Pendant les heures de classe ou bien pendant les week-ends, les équipements s’éteignent automatiquement lorsque nous ne sommes pas là. Lorsqu’il n’y a aucune présence dans la salle, tout se coupe : climatiseur, ventilateur, lampe, etc. », explique-t-il.

Grâce à l’appui d’une fondation suisse, un projet d’un « frigo solaire made in CFPR-Z » est sur le point de voir jour. A en croire, Sidiki Mihin, responsable de l’atelier froid et climatisation, ce frigo peut être commandé à distance, si l’utilisateur n’est pas à la maison.

Des apprenants incompris et appréciés sur le terrain

Souleymane Soré est le délégué général de la 9e promotion (2020-2021). Ayant terminé sa formation en électricité bâtiment puis électromécanique, il a été retenu par l’entreprise où il a effectué son stage pratique de deux mois. Aux micros des journalistes, il a expliqué les difficultés auxquelles les apprenants de ce centre font face à la fin de leur formation. « Quand on vient au centre, ce n’est pas forcément pour se faire embaucher. Les compétences acquises ici nous permettent d’entreprendre et de nous auto-employer. Les gens ont tendance à comparer nos diplômes (le BPT et le BQP) à ceux de l’enseignement secondaire (BEPC et bac). Une fois sorti d’ici, ce sont les compétences qu’il faut mettre en exergue ».

Voici l’invention des apprenants de l’ingénieur Sy Adama Traoré

Le CFPR-Z est une structure rattachée au ministère de la Jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes (MJPEJ). Depuis sa création, le centre a formé plus de 2 132 jeunes en formation initiale et plus de 2 448 travailleurs en formation continue. « Nous avons un mode de recrutement classique, nous lançons un communiqué de recrutement et les postulants avec les compétences requises s’inscrivent. Mais il y a également des ONG qui accordent des subventions à des jeunes filles à travers des bourses », fait savoir le directeur général du centre.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net