Le dimanche, 26 septembre 2021, une mine artisanale a explosé à quelques encablures de Titao, entraînant la mort d’une femme et son enfant gravement blessé. Sur ce drame, et par la déclaration ci-après, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) dénonce des actes contre la communauté peulhe et interpelle…
Le dimanche 26 septembre 2021, autour de 9h, une femme avec son enfant ont été victimes d’un engin explosif dans le village de Sillia situé à environ 5 kilomètres (Km) de Titao. La femme est décédée sur place et son enfant gravement blessé a été conduit en urgence dans un service de santé pour bénéficier de soins.
Vers 10h, des civils armés et motorisés, notamment des VDP et des kogleweogos, sont allés enlever deux personnes appartenant à la communauté peule du village de Hargo situé à près de 2 Km du lieu d’explosion, pour aller les auditionner au niveau de leur siège basé à Titao. La distance entre Hargo et titao est estimée à 6 Km. Après les interrogatoires, le chef de la milice armée aurait ordonné à ses éléments de ramener les deux personnes à leurs domiciles, à Hargo.
Peu après le départ de ceux qui sont venus déposer les deux personnes, comme s’il y avait une complicité et une synchronisation, une colonne de civils dont certains étaient armés, s’est dirigée vers les concessions peules du village de Hargo, détruisant tout sur leur passage : maisons, greniers et autres biens matériels ont été brûlés ou emportés…
Obligés de se refugier dans les champs ou en brousse, ces populations ont appelé les FDS au secours. L’intervention rapide de ces dernières a permis, non seulement d’éviter des pertes en vie humaine, mais également de retrouver le bétail que les ‘’assaillants » étaient sur le point d’emporter. C’est l’occasion pour le CISC de saluer cette prompte réaction des éléments des FDS.
Ces faits interviennent 33 mois après le massacre de Yirgou et 18 mois après celui de Barga qui avaient fait plusieurs morts. Comme lors de ces précédents drames, certains auteurs des évènements de Hargo ont été parfaitement identifiés par les victimes.
Le CISC continue à collecter les informations aux fins de pouvoir d’engager toute action pertinente devant les juridictions nationales, et internationales, le cas échéant.
Profondément attaché aux valeurs républicaines et soucieux de la consolidation de la cohésion sociale et du vivre ensemble, le CISC :
présente ses condoléances à la famille de la victime de l’explosion ;
exige que toute la lumière soit faite sur l’ensemble de ces faits et que les commanditaires et exécutants soient identifiés et poursuivis conformément à la loi en vigueur ;
interpelle tous les Burkinabè et les invite à s’opposer activement à tout comportement stigmatisant ou discriminant ; il y va de l’intérêt de la nation ;
prend à témoin et interpelle toutes les chancelleries présentes à Ouagadougou et les invite à apporter tous leurs concours à la résolution de ce problème de discrimination contre certaines communautés du Burkina ;
réitère sa demande de dissolution de toutes milices armées. Car, celles-ci, loin d’être une solution, sont un facteur d’aggravation de la crise sécuritaire que traverse notre pays ;
salue la prompte réaction et l’attitude républicaine des forces de défense et de sécurité dans la gestion de la situation à Hargo ;
Pour le Bureau Exécutif,
Dr Daouda Diallo
Tél : 65 37 47 97
Mail : collectifcisc@gmail.com
twitter ; @ciscCollectif
Source: LeFaso.net
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