Le neuvième Traité d’Amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina et la Côte d’Ivoire était, ce lundi 27 juillet 2021, à l’étape de la réunion des ministres en charge des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine. Les deux responsables de ces départements, Kandia Camara (Côte d’Ivoire) et Alpha Barry (Burkina) ont examiné le rapport des travaux des experts aux fins de le soumettre au Conseil conjoint de gouvernement, ce mardi 27 juillet 2021.

C’est intensément que les experts des deux pays ont mené ces deux jours de travaux, allant parfois jusqu’à 6h du matin. Tous les secteurs touchant à la vie quotidienne des peuples ivoirien et burkinabè ont été examinés, indiquent des membres de délégations.

« Le TAC nous fait beaucoup avancer certains dossiers. Nous avons le cas par exemple du Centre régional des Arts vivants en Afrique (CERAV/Afrique), qui est basé à Bobo-Dioulasso. C’est un centre de la catégorie de l’UNESCO qui s’occupe des Arts vivants, y compris le cinéma. Grâce au TAC, à l’accord culturel qui nous lie, la Côte d’Ivoire fait partie du Conseil d’administration du CERAV/Afrique. C’est assez important. Egalement, vous voyez au MASA (Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan), à chaque édition, une part belle est aussi faite aux Burkinabè. Tout cela est lié aux relations privilégiées grâce au TAC et à l’accord de coopération culturelle qui nous lie. Donc, ces accords là servent, même si par moments, les populations demandent à quoi ça sert. La finalité, ce sont les populations. Les deux chefs d’Etat avaient donné des orientations claires et précises à ce niveau, de véritablement aller dans le sens d’un TAC des peuples. C’est-à-dire que les populations doivent se sentir », a brièvement présenté le directeur de la coopération et des affaires juridiques du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina, Idrissa Zorom.

Idrissa Zorom

Selon son exposé, plusieurs programmes ont été déroulés depuis 2009 dans le cadre du TAC. « Le dernier programme a été achevé, il y a donc un nouveau programme qu’il fallait élaborer. Il a été finalisé et va être en principe signé lors du présent TAC. Toujours côté culture, il y a un aspect qu’on a initié dans le sens du TAC des peuples, c’est-à-dire des journées culturelles et artistiques. Au TAC VIII à Ouagadougou a eu lieu la première édition. Cette année, les Ivoiriens aussi ont pu tenir les engagements pris ensemble ; la deuxième édition aura donc lieu du 27 au 31 juillet à Abidjan (Palais de la culture). A cet effet, il y aura entre autres des expositions de produits artisanaux, de mets locaux. Ces journées vont être clôturées par la soirée culturelle qui verra les artistes des deux pays faire des prestations inspirées du patrimoine culturel du terroir. (…). Les grandes lignes du nouveau programme culturel tournent autour du cinéma, de l’audio-visuel. La place du Burkina est connu en matière de cinéma. Donc, une part belle est accordée au cinéma en terme d’accords concrets entre les institutions publiques et privées et également entre les acteurs eux-mêmes et les professionnels. Vous avez également la question du patrimoine culturel ; parce que nos deux pays partagent par moments, dans la réalité, certains Biens qui peuvent être portés de manière commune. C’est le cas par exemple avec les ruines de Lorépéni où vous avez une continuité géographique sur le territoire ivoirien. Un programme d’échanges permet aux opérateurs des deux pays de travailler concrètement sur une base légale sur des dossiers communs », s’est appesanti Idrissa Zorom.

Les ministres Kandia Camara et Alpha Barry et leur délégation, entrant pour leur conclave.

Mieux, et pour parler de façon générale du TAC, l’expert Zorom se sert de bien d’autres domaines qui impactent la vie quotidienne des populations. « Pour parler d’un secteur qui n’est pas le mien, vous avez la question de l’énergie, qui est une réalité. Grâce au TAC et autres, l’Etat ivoirien aussi consent à une politique d’énergie, par moments, même à titre exceptionnel. C’est de plus encourager donc les acteurs à aller vers des résultats concrets pour les populations et ne pas jeter l’eau du bain avec le bébé. Le TAC, c’est l’un des meilleurs instruments qu’on a pu inventer », a également illustré l’expert Idrissa Zorom, et sur un tout autre plan.

Le magistrat Abasse Nombré

C’est d’ailleurs dans cette vision qu’abonde également le directeur de la législation et de la coopération judiciaire au sein du ministère en charge de la Justice et de la Promotion des droits humains, le magistrat Abasse Nombré, pour qui, les deux délégations ont trouvé important que ce cadre (TAC) soit maintenu, certainement, dans un format revu, parce qu’il permet de traiter de questions qui touchent le vécu quotidien des deux peuples.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net