Suite à l’incapacité congénitale des dirigeants à gérer le Pays sur tous les plans (économique, politique, social, culturel et sécuritaire), les mécontentements s’amplifient. Suite aux vibrations populaires de ces deux jours, la tension est montée d’un cran, et dans un tel environnement on entend fuser les mots : République, Institutions, Démocratie, Peuple, Putsch, FDS. Certains vont jusqu’à demander, par voies diverses, que dit Bassolma BAZIE (même en repos médical) ?
Bassolma BAZIE n’a rien a ajouter à ce qu’il a prononcé au nom des Organisations le 16 septembre 2019. Mais la répétition étant pédagogique d’une part et que d’autre part certains semblaient toujours endormis, je le répète dans l’espoir que cela soit suffisamment clair :
D’abord, sur les termes galvaudés dans ces deux jours : République, Institutions, Démocratie, Peuple, Putsch, FDS.
1. La république : Sa Fondation est la Règle de Droit qui est impersonnelle, générale et intemporelle. La LOI dispose sans distinction pour tous et tous doivent être égaux devant elle. A cet titre, la Loi Num. 22/97/II/AN du 21 octobre 1997 portant liberté de réunion et de manifestations sur la voie publique (JO num. 50 1997) a déterminé les conditions à réunir pour tout burkinabè ou regroupement (social ou politique) ce qu’il faut pour manifester. Justement quand on est professionnel dans la violation de ces règles de Droit pour gouverner, quand on substitue ces LOIS de la République par ses humeurs, son « frère siamois » ou sa « souche originale » étant bien au courant de cet état de fait, on crie sur tous les toits à la déstabilisation des Institutions.
2. Les institutions : les Institutions construites sur la base de la règle de droit, de l’éthique, de l’impartialité (dépolitisées) et de la bonne gouvernance ont généralement des Fondations très solides. Crier à la déstabilisation des Institutions est la preuve patente qu’on ait été soi-même des rongeurs professionnels dans les Fondations de ces Institutions de par nos pratiques d’inconséquences et de peu de décence.
3. La démocratie et le peuple : si nous sommes en Démocratie, définie comme le pouvoir du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple, on ne devrait pas insulter ce même Peuple en le croyant immature et donc manipulable. Si le Peuple souffre dans sa chair, que ce soit avec une organisation ou pas, il réagira vaillamment. L’important et l’exigence est que ce Peuple ait en temps opportun une organisation de confiance pour l’éclairer, canaliser sa colère et le libérer de ses déboires. Dans la mesure où les loups ont cette grande capacité de métamorphose.
4. Le putsch : le vrai remède au putsch est le respect strict des règles d’un État de droit. Le respect des décisions de justices. La punition des déviations (crimes de sang, crimes économiques, vols, pillage, etc.), la culture de l’exemplarité, de la transparence et de la redevabilité, des dirigeants conscients et consciencieux, imbibés de valeurs de dignité, d’honneur, d’esprit de sacrifice et d’intégrité. Des dirigeants qui connaissent la honte et qui savent donc dire : je démissionne !
Sans cela, malgré toutes les gesticulations et cris au putsch, si l’environnement est fait de tous ce qui est précédemment cité, personne n’est à l’abri d’un putsch. Dans notre contexte donc, en cas de dérapage, la résistance ne devrait pas seulement être contre ceux qui ont perpétré ce putsch, mais aussi contre ceux ayant créé les conditions pour qu’il y ait un putsch. Donc un vrai nettoyage dans le fond et dans la forme afin que le peuple prenne son destin en main.
5. Les FDS : dire qu’on a confiance aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et crier sur tous les toits à la déstabilisation est anachronique. Ces forces de Défense et de Sécurité ont parmi leurs missions les questions de la sûreté de l’État. S’il y a des preuves en ce sens, elles agiront. Mais si ces Forces ont été plutôt détournées et transformées plutôt pour suivre des conseils de discipline, la faute de leur inefficacité est aussi imputable à ceux qui gouvernent.
Ensuite, qu’un Bassolma BAZIE dise qu’il ne souhaiterait pas être à une manifestation à venir n’est nullement en lien avec un quelconque appel inaudible à une « unité », ou parce qu’il serait contre un quelconque « CDP »(qui use de son droit démocratique reconnu par la Loi précitée). J’ai humblement la maturité et la décence tout simplement de comprendre que le MPP avec tous ses soutiens officiels et « officieux » est strictement égal au CDP avec tous ses soutiens officiels et « officieux ». Et donc en cas de grabuge, le nettoyage doit être assez profond (dans la forme et dans le fond), y comprise ma propre personne en cas de souillure quelconque. Dire qu’on est avec le MPP et qu’on ne soutient pas le CDP, c’est dire que « mon totem c’est la viande de PORC mais sa soupe est mon remède primordial ». Quittons donc dans l’aveuglement infantile !
Enfin, le peuple a l’impérieux devoir de s’organiser par tous les moyens pour se défendre et se prendre en charge, que ces moyens viennent d’un Gouvernement ou pas. A cet effet, la plate-forme du 16 septembre 2019 est d’actualité. La libération nationale pour un progrès social véritable est un impératif ! Cela n’est aucunement à marchander !
Bassolma BAZIE
70336441
bassolma@yahoo.fr
Source: LeFaso.net
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