Pour permettre à l’opinion publique de comprendre la plainte des manœuvres occasionnels, la mairie de Ouagadougou à travers le 1er adjoint au maire, Moussa Belem, a animé une conférence de presse le lundi 26 avril 2021 à l’hôtel de ville. Elle avait ainsi pour but de permettre à l’autorité communale de donner sa version des faits et sa compréhension de la situation.
Le 15 avril 2021, des manœuvres occasionnels exerçant au compte de la commune de Ouagadougou ont manifesté à l’entrée principale de l’hôtel de ville pour revendiquer leur intégration dans la fonction publique territoriale, la reconstitution de leur carrière et leur affiliation à une caisse de sécurité sociale. C’est face à ces protestations que le 1er adjoint au maire, Moussa Belem, a apporté les éclairages nécessaires.
- Le 1er adjoint au maire de la commune de Ouagadougou, Moussa Belem (centre), a aminé la conférence
Selon lui, depuis une vingtaine d’années la mairie a recours à des manœuvres occasionnels en cas de besoins pour assurer les tâches de salubrité, d’aménagement paysager, de travaux de bâtiment et d’hygiène publique. Il s’agit, dira-t-il, de tâches occasionnelles qui sont exécutées et payées après pointage et présence effective.
Après affiliation d’un certain nombre à la confédération syndicale burkinabè (CSB) pour exiger la régularisation de leur situation, lesdits manœuvres ont décidé d’observer un arrêt de travail illimité notifié à la commune le 5 novembre 2020. Courant février 2021, selon le 1er adjoint au maire, ceux-ci par courrier informaient le maire de la reprise de leurs activités, mettant fin ainsi à leur grève.
- Les manœuvres occasionnels protestant devant l’entrée de l’hôtel de ville
Tout en prenant acte, la mairie a continué à faire recours à des occasionnels pour accomplir les différentes tâches. Cependant après la médiation du Haut Conseil pour le dialogue social (HCDS) pour solutionner le différend, grande a été la surprise du conseil municipal de constater les griefs présentés par les grévistes. Et en sus de s’opposer au paiement des manœuvres occasionnels qui ont continué leurs activités.
Pas de salaire pour les absents
Ainsi, selon le principal conférencier, au regard des dispositions juridiques et légales, instruction a été donnée pour le paiement des occasionnels ayant travaillé et ayant été pointés pour qu’ils rentrent en possession de leur dû. Et pour Moussa Belem, quant à ceux qui exigent des droits sans fondement juridique à l’appui de leurs revendications, la mairie, avec sa bonne volonté, respectueuse des lois et règlements, ne dispose d’aucun moyen pour répondre favorablement à leurs requêtes.
- Les directeurs de services de la mairie ont assisté à la conférence
Pour le 1er adjoint au maire de la commune de Ouagadougou, la mairie entretient une culture de dialogue, d’écoute et de satisfaction des justes revendications, mais toujours à la lumière du droit positif. Aussi soucieuse des bonnes conditions de travail des agents de la fonction publique territoriale, elle a initié une loi en janvier 2017 et sollicité auprès du MATD, l’élaboration d’un statut spécifique pour augmenter la marge de manœuvre des collectivités en matière de gestion du personnel occasionnel.
La bataille ne fait que commencer
Pour le représentant des plaignants, Noufé Bamogo, la question de la prise en charge du personnel municipal est vieux comme le monde, car les revendications ont toujours été posées sans gain de cause. Pour M. Bamogo les réponses données par le 1er adjoint au maire ne donnent pas satisfaction et sont de nature à se jouer du peuple pour saper les efforts de dialogue et de cohésion sociale. En effet, selon Noufé Bamogo, le 1er adjoint au maire ne s’appuie sur aucun fondement juridique tout en brandissant la loi. En outre, il réfute les déclarations selon lesquelles des ouvriers auraient désisté à la grève.
- Le représentant des plaignants, Noufé Bamogo
Pour le responsable national chargé de la gestion des conflits au niveau de la CSB, le terme occasionnel mériterait également une clarification de la part de l’autorité municipale, car on ne peut exercer plus de 20 ans dans un service et être qualifié d’occasionnel. Une situation qui pourrait exacerber la lutte, d’où pour lui de déclarer que la bataille ne fait que commencer et la centrale syndicale prendra toutes les mesures idoines pour répondre à la mairie de Ouagadougou.
J.E.Z.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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