L’association nationale des professionnels de l’éducation spécialisée (ANAPES) a commémoré en différé ce samedi 27 mars 2021, la journée internationale du travail social. Le thème retenu cette année est  » Ubuntu : Je suis parce que nous sommes « . Les membres venus des différentes régions du Burkina ont eu droit à une communication sur le rôle du travailleur social dans la médiation pénale en faveur des enfants en conflit avec la loi. Il leur a aussi été présenté officiellement, le nouveau logo de l’association. Des organisations et personnes s’étant illustrées positivement dans le travail social, ont reçu des certificats de reconnaissance.

La journée internationale du travail social a été instaurée en 1983. Pour le président de l’ANAPES, Maurice Somé, elle constitue un moment d’introspection, de questionnement mais aussi de cohésion et de solidarité entre tous les travailleurs sociaux qui œuvrent à soulager les populations les plus vulnérables. Et parce que le travailleur social est, dit-il « le ciment de l’équilibre social appelé sur tous les fronts parce que la société et le monde vont mal », son oeuvre doit être magnifiée. « C’est à nous de valoriser notre travail, c’est à nous de valoriser le travail social, un travail qui reconstruit l’âme affaiblie, un travail qui régénère et donne la force aux personnes vulnérables de continuer à marquer un pas vers l’avenir », a laissé entendre Maurice Somé à l’endroit de ses pairs.

Cette année, la journée internationale du travail social est commémorée sous le thème « Ubuntu : Je suis parce que nous sommes « . Ce thème mondial vient, selon le parrain de la présente célébration, Saidou Ouédraogo, inspecteur en éducation spécialisée, rappeller l’importance de la solidarité comme vecteur de paix et de cohésion sociale et, partant, du développement inclusif et durable. « Il nous invite également en tant que professionnel du travail social à réfléchir sur notre rôle d’accompagnement des communautés dans leur engagement à subvenir à leurs besoins fondamentaux et à jouir de leurs droits, et cela en vue de garantir l’équité et la justice sociale à travers le renforcement de la solidarité sociale », a-t-il ajouté.

Les travailleurs sociaux n’ont pas marchandé leur participation

Le travailleur social, un facilitateur de la médiation pénale

Parce que l’ANAPES a choisi de mener la réflexion sur le sous thème « rôle et place du travailleur social dans la médiation pénale », une communication a été livrée à cet effet par Boubacar Tchiombiano, conseiller technique régional de la zone Afrique de l’Ouest du programme accès à la justice mis en œuvre par l’ONG Terre des hommes. Il en ressort qu’au Burkina Faso, la médiation pénale n’est appliquée qu’aux enfants et non aux adultes et est régie par la loi 15 de mai 2014 portant protection de l’enfant en conflit avec la loi. C’est une mesure extrajudiciaire, permettant d’arriver à une conciliation entre l’enfant auteur du délit, ses parents ou tuteurs et la victime.

La médiation pénale permet d’éviter à l’enfant la prison ainsi que les poursuites pénales, en réparant le dommage causé à la victime. Le travailleur social est celui qui réunit les conditions nécessaires pour que la médiation puisse se faire. Ainsi, il est celui qui réalise une enquête sociale en vue d’éclairer le médiateur sur la situation de l’enfant. Il s’assure également que les conditions sont réunies pour engager une médiation pénale et fait un ploidoyer auprès des magistrats pour que la médiation pénale soit entreprise. De plus, il explique aux parents les avantages et les limites de la médiation pénale.

Un récipiendaire honoré pour son engagement dans le travail social

Parce que ne peuvent être médiateur, le procureur du Faso et le juge des enfants, le communicateur a recommandé que le travailleur social puisse avoir la possibilité d’être médiateur et offrir ainsi la chance à un plus grand nombre d’enfants de bénéficier de la médiation pénale.

La célébration de la journée internationale du travail social a pris fin par la distinction de personnes et d’ONG s’étant illustrées positivement. Elles ont reçu chacune un certificat de reconnaissance décerné par l’ANAPES. Au nombre des ONG récipiendaires, il y avait l’association Keogo, l’ONG Terre des hommes Lausane, l’institut national de formation en travail social et Samenti.

Armelle Ouedraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net